divagations à partir du thème de la mesure de la valeur (Securibourse)

par olivier23, vendredi 15 octobre 2010, 07:31 (il y a 5146 jours) @ Graham
édité par olivier23, vendredi 15 octobre 2010, 07:43

La méthode des DCF est en effet imparfaite et propice à truquer les évaluations en modifiant légèrement un paramètre (taux de croissance à l'infini, taux de croissance sur horizon fini, taux d'actualisation, ...).
Et puis, il faut être en mesure de prévoir les FCF de la société sur une période relativement longue. En dehors des sociétés matures aux cash flows réguliers, c'est pas gagné.
La valeur terminale a un poids très important dans la valorisation obtenue par les DCF, ce qui n'est pas rassurant puisqu'il est difficile d'évaluer avec justesse cette valeur terminale.
D'après ce que j'ai entendu d'un professionnel de la gestion collective, dans la pratique, ils prennent un taux d'actualisation compris entre 7 et 10 %, en tenant compte de critères comme l'endettement de la société, la qualité du management, la visibilité, la croissance, etc... Ils ne respectent pas à la lettre la formule théorique de calcul de ce taux d'actualisation, qui donne bien souvent des taux d'actualisation supérieurs à 10 %, jugeant qu'au-dessus de 10%, quasiment aucune société ne serait bonne à acheter.

Au final, cela donne beaucoup d'approximations pour cette formule alors que l'on se doute bien souvent après une courte analyse de la société si cela semble être une opportunité d'achat ou pas.

Sinon, concernant l'investissement value, tout dépend de ce que l'on appelle par Value.
Certains investisseurs ,comme Greenwald il me semble, considèrent qu'un investissement est value si et seulement si sa valeur intrinsèque est supérieure à son prix. Encore faut-il arriver à estimer grossièrement la valeur intrinsèque de la société en question.
Ainsi, une société de croissance peut très bien être considérée comme Value, à condition qu'elle soit sous-valorisée.

Même en ce qui concerne la définition classique de l'investissement value, il existe certaines sociétés qui enregistrent certes des marges assez faibles, qui sont faiblement valorisées, mais qui semblent résister en période difficile comme celle que nous vivons (Précia, Poujoulat, INFE, Installux,...). Peut-être pâtiront-elles davantage d'une longue période de dépression mais ce serait alors le cas de toutes les entreprises ou presque.

Autre chose. Je me demande si le ROCE n'est pas plus pertinent que le ROE pour analyser la valorisation d'une société comme tu l'as fait plus haut Graham. En effet, le ROE peut être artificiellement gonflé en diminuant les fonds propres par rachat d'actions par exemple ou versement de dividendes importants (exceptionnels ou pas). Je trouve que la rentabilité des capitaux employés fait davantage sens que la rentabilité des fonds propres mais peut-être que je me trompe (Buffett a l'air d'utiliser le ROE si je me souviens bien). Ce n'est pas très clair dans ma tête et il faudra que j'y réfléchisse plus tard.
Ce que je cherche à savoir, c'est si une entreprise a tendance à maintenir un ROE ou un ROCE du même ordre sur la durée ou pas. Si oui, est-ce que c'est signe qu'elle dispose d'une franchise>


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