considérations générales sur le marché (Securibourse)

par Graham ⌂ @, jeudi 05 novembre 2009, 20:21 (il y a 5501 jours) @ gaepre1
édité par Graham, jeudi 05 novembre 2009, 20:33

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J'ai bien dit je ne crois guère à cette hypothèse dans la mesure où je ne crois pas que nous vivions une dépression exceptionnelle. Toutefois, je pense effectivement que si je me trompais sur les conséquences de ce que nous vivons actuellement, c'est à dire que nous vivions effectivement cette dépression exceptionnelle, alors les monnaies ne préserveraient que mal le pouvoir d'achat, moins bien qu'un actif capable de générer un bon et régulier flux financier.

N'étant pas économiste, et ayant des connaissances fort limitées en macroéconomie, j'aborde le sujet par comparaison. Essayons d'aborder les points soulevés:

» Un moindre pouvoir d'achat de ces monnaies serait alors la conséquence d'une augmentation des prix au travers de la hausse des prix à l'importation
Oui. C'est le cas, par exemple, en ce moment du pétrole. Quand le dollar baisse, le pétrole monte. Inversement, quand le dollar monte, le pétrole baisse. Tant, d'ailleurs, qu'en euro le pétrole varie dans une nettement moindre proportion. C'est donc la valeur fondamentale - si l'on peux dire ainsi - du dollar qui est remise en cause et non la valeur fondamentale du pétrole. D'où, l'idée de changer de monnaie de réserve mondiale. En pratique pour les américains, cela se traduit par une érosion nette du pouvoir d'achat, parce qu'ils doivent énormément importer alors que leur monnaie se déprécie. Il y a érosion de pouvoir d'achat même pour celui qui reste "dans la monnaie", tant d'ailleurs que les importations baissent assez fortement. Les importations baissent parce que la monnaie vaut moins. Ce pourrait être les signes d'une dépression ou d'une récession forte. L'euro, plus faible structurellement, est pour lors épargné. L'opinion dominante remet en cause le dollar et non pas l'euro. Il s'agit d'un rapport de force d'opinion. Les opinions changent vite. La réalité tôt ou tard apparait avec évidence.

» ce qui est en contradiction avec les conditions d'une dépression (baisse généralisée des prix et des salaires).
Habituellement et dans les cas passés, oui. Aujourd'hui, non. En plus des différents actifs et des salaires, la monnaie aussi est attaquée. On ne peut pas le contester quant au dollar.
Pourquoi cette différence> Avant, dans les cas des grosses récessions ou de la dépression de 1929, les économies n'étaient pas globalisées. Il n'y avait pas de pays émergents. Il n'y avait que l'Occident. Aujourd'hui, il y a les pays émergents et il peut y avoir différence de ralentissement entre les économies. Les économies occidentales peuvent très bien être en dépression grave et durable. Il s'agirait d'une crise du capitalisme occidental majeure. Et les économies émergentes n'être qu'en situation récessive passagère. Dans ce cas de figure, les monnaies occidentales seraient toutes attaquées. Ceci contribuerait à l'érosion du pouvoir d'achat des occidentaux par la monnaie au détriment des émergents. Il s'agirait alors d'un changement de polarité économique violent.

» La plus probable conséquence d'une dévaluation des monnaies occidentales serait un étranglement des exportations des émergents (contraints de baisser drastiquement leurs tarifs et donc leur marge, ce qui ne suffira d'ailleurs pas à maintenir les volumes)
Oui, dans une certaine mesure. Non absolument. Prenons le cas de la Chine. Celle-ci dispose d'énormes réserves. Elle les utilise pour contrer ce risque réel et développer hyper rapidement un marché local qui n'existait pas il y a peu. Est-on persuadé qu'elle n'y peut pas parvenir> J'incline plutôt à croire qu'elle dispose de réserves suffisantes pour créer ipso facto un tel marché, au moins dans une certaine mesure. Ce qui ne veut pas dire que la Chine ne subira pas un resserrement fort de ses exportations. Mais, probablement moins que l'on ne le suppute et parce qu'elle dispose de réserve importante pour développer son marché local expressément. C'est d'ailleurs ce qu'elle essaie de faire vigoureusement. Elle semble pour lors assez bien s'en sortir, mieux au moins que l'Occident.

» et un rééquilibrage des productions au profit des "vieux pays".
Sans conteste, les USA profiteront de l'affaiblissement de leur monnaie pour relancer leur production, mieux que ne sera capable l'Europe. Mais sans doute pas au point de permettre un rééquilibrage. Il demeure toujours un tel décalage entre les salaires que, pour longtemps et quelque soit la baisse des monnaies, les quelques pays émergents devenus puissants économiquement jouiront d'un avantage énorme en terme de coût de production. D'autant plus que très rapidement ces nouvelles économies rattrapent leur retard technologique qui était la seule justification à une différence importante des salaires. En somme, l'écart technologique se réduisant de façon de plus en plus flagrante et les coûts de production étant nettement moindres du fait d'un coût salarial nettements moindre, il ne me semble pas pouvoir y avoir rééquilibrage total, mais que très partiel. Changement de polarité de l'économie mondiale.

» Je ne vois donc pas qu'une telle hypothétique dévaluation provoquerait une baisse sensible du pouvoir d'achat des liquidités.
Aussi, avec un raisonnement assez similaire, je parviens à une conclusion radicalement opposée. Notre différence tient dans l'évaluation intuitive des différents rapports. Mais dire qui a tort, qui a raison > Je ne le peux. Je suis même fermement convaincu que personne ne le peut. Je renvoie à l'idée basique. En terme de macroéconomie, les meilleurs esprits même se trompent une fois sur deux. L'entendement humain ne peut pas résoudre une équation si complexe avec autant de variables, pour partie, aléatoires.

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