considérations générales sur le marché (Securibourse)

par Graham ⌂ @, mercredi 04 novembre 2009, 21:25 (il y a 5502 jours) @ gaepre1
édité par Graham, mercredi 04 novembre 2009, 22:02

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Je suis peut-être allé un peu vite en besogne sans éclaircir les étapes de mon raisonnement. Je pense, en effet, que la monnaie n’est pas un actif différent de tous les autres. Lui aussi peut grandement se dévaloriser. On le conçoit bien pour le dollar aujourd’hui pour toutes sortes de raisons plausibles. Pourquoi ne le penserait-on pas aussi de l’euro > La zone euro est-elle en si meilleure santé que l’économie américaine > Non, probablement pas. Quelques économistes de renom citent la fragilité de la Grèce, de l’Irlande, évoquent une possibilité de retour à des monnaies nationales pour permettre des dévaluations. Ne serait-ce pas envisageable aussi pour l’Espagne, par exemple, dans l’hypothèse d’une telle dépression > Si certainement. Ce serait alors la monnaie européenne qui risquerait l’implosion par défaut de politique économique européenne commune et cohérente. L’Europe n’a pas de structures pour se prémunir comme l’Amérique en a. L’Europe en somme est bien plus faible. L’euro étant à l’Europe ce que le dollar est aux USA, sans l’atout incomparable du dollar d’être toujours et encore la monnaie de réserve mondiale, le risque sur la monnaie européenne est important, du moins plus grand que celui de la monnaie américaine. Par imagination et extrapolation, on peut en avoir une représentation approchée. Nous assisterions alors à un brusque et irrémédiable bouleversement de polarité économique à l’échelle planétaire.
Les récessions passées, la dépression qui a suivi 1929, ne sont pas comparables à ce que nous vivons aujourd’hui sur un point fondamental : hors l’Occident il n’y avait rien. Aujourd’hui hors l’Occident, il y a les pays émergés qui rattrapent bien vite leur retard. Ils peuvent devenir prépondérants. Dans ce cas, en plus du chômage, de la baisse de tous les actifs, il y aura inévitablement dévaluation des monnaies occidentales. Ce cas de figure est extrême bien sûr. Mais, il faut être conséquent. Si on envisage ceci, alors les monnaies occidentales sont fragilisées. La valeur effective de la monnaie est douteuse.
Par opposition et dans le cas contraire – ce que je pense depuis toujours le plus probable – le choc ne sera pas tel que l’Occident s’écroulera et perdra son hégémonie. Il y aura seulement déplacement de polarité sans altération de son sens. L’Occident dominera économiquement encore. Dans ce cas, il n’y aurait que récession grave et puissante mais non pas irrémédiable. Mais d’une récession, aussi grave et forte fut-elle, on en réchappe toujours. Et, par le haut, par un regain de croissance, aussi faible dut-elle être et avec une instabilité plus importante des structures. C’est ce que j’envisage. Je crois toujours – et là, il ne s’agit que de croyance, cela n’est que de l’idéologie – à une chute de l’Occident mais plus tard, dans une vingtaine d’années, lors d’un choc économique et social plus violent encore. Donc, considérant comme très probable un retour à une croissance très molle des nos économies, j’applique l’adage basique d’acheter au son du canon.
Ce raisonnement, qui reste basé sur des hypothèses largement incertaines – mais qui peut bâtir des hypothèses indubitables > – renonce à établir un tempo des évènements. L.Abadie le croit possible à partir de quelques hypothèses. Personnellement, je me sais incapable d’établir des scénarios macroéconomiques fiables, moins encore capable d’établir la succession des évènements qui surviendront. Je constate qu’empiriquement jamais nul grand esprit ne l’a pu autrement que fortuitement. J’en déduis qu’il ne faut pas en faire plus cas et admettre cette limite de l’entendement. Donc, après que je me suis assuré de ce que peut envisager mon entendement sur les occurrences les plus probables et plausibles, je n’ai plus à faire plus de cas de telle ou telle hypothèse. Je n’en suis pas capable. Aussi, je me limite à ce que je peux faire : choisir parmi des titres dépréciés. Ce faisant, je suis pleinement conséquent. Je ne vois pas d’autre conséquence, sinon d’ordre patrimonial, mais il s’agit alors d’un autre aspect.
Pour résumer, deux cas de figures restent :
-il s’agit d’une dépression extraordinaire : alors les monnaies occidentales pas plus que d’autres actifs ne protègeront le pouvoir d’achat. Je choisis de préférer des actifs aux marges importantes qui génèreront toujours un flux financier important, même en baisse.
-il s’agit d’une récession certes très forte et très grave mais les économies occidentales se stabiliseront avant de revenir à une croissance très molle et j’achète au son du canon.
Deux cas, deux situations, selon moi les plus envisageables. Dans les deux cas, il faut demeurer investi, car l’actif « action » particulier (pas toutes sortes d’actions, j’entends) capable de générer des marges fortes et un flux financier protègeront mieux du risque d’érosion du pouvoir d’achat.
Troisième cas de figure –auquel je ne souscris pas mais que supposent le très grand nombre des spécialistes- on revient à l’état antérieur avec plus d’instabilité et un risque accru de bulles de plus en plus fortes et fréquentes – cerise sur le gâteau : l’actif « action » va considérablement se revaloriser à échéance 5-8 ans.
Voilà mon raisonnement. Pour être honnête, même si je dois paraître outrecuidant, je n’ai vu personne pour le contrer qui me convainque avec des contre arguments imparables. Je veux bien être convaincu. Cela améliorerait ma compréhension des choses. En attendant, je préfère être cohérent avec mes opinions. L'autre option consiste à suivre celui que l'on croit capable de plus de discernement. Cela revient à faire acte de croyance. Ce n'est pas du raisonnement mais relève du comportement, est affaire de croyance, non de raison. Je préfère assumer la responsabilité de mes erreurs en transigeant seul avec moi-même et mes moyens, même si faiblement et mal. De toute façon, j'ai l'assurance que nul n'est capable de discerner bien avant quant à ce qui touche la macroéconomie.

Cordialement.

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