poursuite du débat contradictoire (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 16 février 2008, 12:13 (il y a 6121 jours) @ rv
édité par Graham, samedi 16 février 2008, 13:57

Je reprends cette file sur la gauche pour plus de lisibilité.

» Justement parce que :
» - les signaux d'alarmes qui ont prévu toutes les récessions sur les dernières décennies, avec un timing précis, flashent tous au rouge (permis, formation en bottom sur la courbe du taux de chômage, inversion de la courbe des taux du début 2007).
» - Les subprimes et la crise financière sur les crédits à risque montrent que la limite de l'expansion du crédit a été atteinte :
» En résumé : moins d'appétit pour le crédit de la part des emprunteurs, durcissement inévitable des conditions d'octroi de crédit de la part des prêteurs à cause de la crise financière...Le retournement est déjà en cours.

Il y a tout de même de nombreux signaux en vert (même si j'en conviens, il représente le passé):
-croissance mondiale encore soutenue
-émergence d'une nouvelle classe moyenne dans tous les pays émergents qui prendra pour une part au moins le relais des économies occidentales défaillantes
-une moindre dépendance au crédit: entreprises aux bilans assainis qui peuvent résister à quelques années délicates sans avoir recours à l'emprunt, pays émergents regorgeant de réserves monétaires excédentaires
-des besoins énormes dans les nouvelles grandes économies: infrastructure, matières premières, énergie, etc. Et donc, des investissements soutenus de ces pays rendus possibles par l'énorme quantité de réserve accumulée sans avoir besoin du recours à l'emprunt.


les signes positifs aux USA:
-solde financier actifs détenus à l'étranger/dettes équilibré
-faiblesse durable du dollar qui soutiendra les exportations américaines et réduira les importations de l'étranger (en ce moment croissance des exportations industrielles de 14% et croissance seulement de 4% des importations, à ce titre si ces taux se maintenaient les comptes courants américains seraient équilibrés hors pétrole dans trois ans). Ainsi le commerce extérieur des USA qui était jusqu'alors négatif depuis de nombreuses années de 1% du PNB par an rajoute depuis 1% par an. Ce qui, pour le moins, compense les effets de la baisse de l'immobilier et la part des prêts hypothécaires dans la croissance américaine des dernières années.
-toujours un quasi plein emploi
-des taux d'intérêts (artificiels ou non, c'est égal) très bas
Que pourrait-on aussi prédire> La sous-évaluation du dollar, jointe à l'augmentation des volumes à l'exportation, peut très bien provoquer une explosion des bénéfices des sociétés américaines productrices exportatrices.

» "Le monde n'est pas prêt à changer radicalement de paradigmes. Aussi, ne le fera-t-il pas maintenant. Et, il ne surviendra pas de dépression à grande échelle."
» Nous verrons...les signes du retournement et du changement de psychologie sont déjà là avec l'explosion à la hausse des spreads de taux sur les crédits à risque : l'aversion au risque est déjà de retour. Et va s'amplifier à l'avenir.
Je pense plutôt que la hausse des spreads n'est qu'un juste retour à la normale et une meilleure appéciation des risques. Les taux des banques centrales sont depuis quelques années artificiellement poussés vers le bas. Les opérateurs, par une avidité et un goût du lucre naturels à l'humanité, ont amplifié ces excès. Ils les corrigent désormais. Ce n'est pas pour autant que ces taux devraient plus encore beaucoup progresser. Pour cela, il faudrait que les risques paraissent plus franchement. Quels nouveaux risques à l'horizon (hors secteur bancaire)> Je ne vois pas.

» Les grandes récessions se produisent toujours après des extrêmes au niveau de l'optimisme des opérateurs et de perte de la notion de risque. Quand une foule d'opérateurs hyper-optimistes est prise à contre-pied, le retournement est toujours très puissant.
Oui, d'accord. Les tableaux que vous présentez dans votre blog sur la prévisibilité des récessions sont convainquants et de surcroît avérés. On pourrait nuancer un point de détail: sur x récessions réalisées, on pouvait en prédire deux fois x. Ceci encore n'est que détail, je partage votre opinion d'une récession actuelle. Il survient régulièrement de multiples types de récession. La plus part sont anodines et vite effacées. Le mot "récession" ne doit pas à priori effrayer. Le danger est la dépression, une sorte de récession aggravée, pas seulement une récession passagère et somme toute ordinaire comme celle que je crois nous connaissons actuellement. Comment savoir, comment se convaincre du juste terme: ralentissement, récession, dépression> Pour ma part, je ne connais personne, nuls économistes émérites, nuls banquiers centraux, ni quiconque qui soit en mesure de déterminer l'amplitude dans les effets de la crise actuelle. Personne, d'ailleurs, ne le peut puisque, comme nous le convenons, ses effets dépendront pour une part importante des réactions des opérateurs aux nouvelles. Or, j'ai essayé de le montrer un peu: le tableau n'est pas si tranché, plutôt mitigé. Des signes inquiètent, d'autres rassurent. Certaines économies sont fragilisées, d'autres croissent en vigueur. L'équilibre du monde change. Ce pourrait n'être que cela. En attendant, il tourne. Et rien n'indique avec évidence qu'il cessera de le faire. Au contraire, des millions, des milliards d'êtres humains s'activent à en changer la polarité. Pourquoi n'y parviendraient-ils pas> Ils ont la volonté, la capacité, et depuis peu les moyens.

(NB: je pars à nouveau pour deux semaines, n'ayant pas Internet là où je serai, je ne pourrai pas immédiatement répondre)

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