la dette versus les actifs étrangers (Securibourse)

par Graham ⌂ @, vendredi 15 février 2008, 06:00 (il y a 6122 jours) @ labadie

» Des arguments précis et surtout chiffrés seraient plus intéressants que
» des "symboles de changement" ou des "je pense que"...Pour quelles raisons
» le système financier serait plus solide aujourd'hui avec une dette totale
» égale à plus de 330% du PIB, contre 120% il y a 50 ans, et qui augmente au
» rythme de 4000 milliards / an (plus de 25% du PIB) >
» Comment le "nouveau président" (qu'il ou elle s'appelle Obama, Clinton, Mc
» Cain ou Superman) va-t-il réussir à maintenir en vie la bulle de crédit
» (donc augmenter la dette au rythme de 4000 milliards /an) alors que l'immo
» s'effondre >
» Dans le cas contraire, comment ces 4000 milliards d'augmentation de la
» dette qui se déversaient jusqu'ici dans le système vont ils être
» remplacés> (Là encore des arguments chiffrés et pas seulement des
» jugements qualitatifs seraient utiles) >

Sans contester cette proportion de la dette en rapport au PIB qui est avérée, il me parait nécessaire de citer le contre poids à cette dette qui est plus rarement évoqué. Ainsi, les actifs détenus par les américains à l'étranger comme investissement représenteraient près de 85-90% du montant total de la dette (je ne trouve plus l'article qui le cite dans la revue "alternatives économiques", mais je me souviens l'avoir lu en différents endroits).
Ainsi dettes et actifs étrangers ne peuvent être dissociés. Ils s'équilibrent plus ou moins. Cela traduit,entre autre et compléter par d'autres informations connexes, la financiarisation de l'économique américaine, la destruction progressive par non compétivité de son tissu industriel au profit d'économies étrangères dont les émergentes, mais surtout, et ici positivement, l'accaparement des actifs étrangers qui se développent vivement. C'est pourquoi on peut voir en quelques sortes deux Amériques poindrent. La première, celle des salariés dont les salaires ne progressent pas, dont la sécurité sociale est fragile, dont l'emploi est précaire dans des secteurs qui inéluctablement pérécliteront, bref l'Amérique qui s'appauvrit. Et l'autre Amérique, la plus riche, celle qui capitalise les actifs mondiaux, qui s'endette aussi pour les aquérir, celle qui consomme beaucoup ici, bref l'extravaguante et la puissante Amérique.

Les actifs détenus à l'étranger sont un contre-poids à la dette. Ils préparent les revenus finaciers de demain qui remplacent les bénéfices industriels de jadis (pris globablement). Bien évidemment, comme la valeur d'un actif peut sensiblement fluctuer quand la valeur de la dette reste constante, il peut y avoir des périodes de doutes, comme aujourd'hui, où le système est fragilisé: on n'est plus assuré de la contre-valeur des actifs qui équilibre la dette. Mais, n'oublions pas, ces actifs étrangers sont situés là où l'économie est la plus croissante et la plus prospère. Les revenus y croissent vivement. Ce qui permet globalement l'augmentation de la dette en proportion.

Ceci ne se veut pas une réfutation des arguments de Labadie. Pour cela, il faudrait que j'avance des chiffres précis. Or, je ne le fais pas. Pour autant, ces idées donnent des pistes intéressantes à vérifier. Je n'en ai ni le temps, ni le goût. La réalité de l'état de l'économie américaine penche peut-être moins que l'on pense du coté de la dette. Enfin dans tous les cas, dès lors que l'on parle du montant de la dtte, il faudrait parler du montant des actifs financiers détenus, notamment ceux étrangers. Or, les détracteurs de la solidité de l'économie américaine ne le font pas. Et, c'est là où le bât de leurs raisonnements blessent. Notoirement et assurément.

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