A propos d'invt : Performance 2015 - En pratique 3/5 (Securibourse)

par Myownway, vendredi 12 février 2016, 22:25 (il y a 3199 jours) @ Myownway

2 - Mes investissements 2015 en pratique

N.B. : même si certains d'entre eux ont été mentionnés au cours de mes interventions précédentes, les titres concernés ne seront pas ici désignés d'une part pour des raisons de confidentialité (des achats complémentaires et au moins une cession sont envisagés) et d'autre part pour éviter qu'un lecteur paresseux ne se livre à une reproduction qui pourrait se révéler à terme malheureuse.

Il est à mon sens plus intéressant de détailler une méthode et de comprendre les facteurs explicatifs de la performance réalisée pour espérer en tirer des enseignements que de lister ses titres en portefeuille dont les bons résultats peuvent être dus au seul fait d'avoir détenu les bons titres au bon moment.

Je remarque aussi souvent, à regret, que ceux dont les portefeuilles ont progressé, ou régressé (ces derniers sont en général plus discrets...), ne savent pas l'expliquer. Pourtant de bonne foi, leurs difficultés à convaincre laissent régulièrement leurs interlocuteurs incrédules.

Le fait de réussir et de ne pas savoir pourquoi rend nerveux celui qui n'a pas entrepris la démarche d'analyser ses performances.
Quel intérêt, en dehors du gain financier immédiat (qui se transformera peut-être en perte demain), si aucune conclusion tangible ne peut être tirée ?
Une méthode concrète et indéfectible, c'est ce que nous recherchons tous !

a) Mon portefeuille en détail

1) Le nombre de sociétés suivies

En application des principes décrits, c'est un portefeuille concentré comprenant un nombre limité de titres : 12 en début d'année, qui fut un maximum, à 10 à fin décembre.

2) Les caractéristiques des sociétés figurant en portefeuille

- Leurs qualités générales :
-> les sociétés sélectionnées ne sont en rien "exotiques", toutes françaises et cotées sur Euronext Paris de longue date ;
-> elles sont bien connues des "boursicoteurs", a fortiori des professionnels et, pour une majorité d'entre elles, leurs marques le sont du grand public ;
-> leurs activités sont plutôt "banales" et appréhendables par tout un chacun, leurs produits ou services sont régulièrement présents dans la vie courante ;
-> leurs industries sont relativement simples ;
-> leurs organisations sont stables et éprouvées (naturellement, des turbulences ponctuelles apparaissent sur la durée de détention) ;
-> aucune n’appartient à un secteur à la mode (biotechnologies, drones, 3D, etc...), aux risques élevés et aux résultats incertains alors que leurs cours de bourse peuvent être ponctuellement gonflés.

- Leurs tailles :
-> elles sont de tailles petites à moyennes, principalement des PME et des ETI dont la classification par leurs chiffres d'affaires (C.A.) est la suivante :
100 M€ < C.A. < 200 M€ : 5
500 M€ < C.A. < 1 Md€ : 1
1 Md€ < C.A. < 5 Md€ : 3
C.A. > 5 Md€ : 1

- Leurs spécificités financières :
-> la croissance de leurs chiffres d'affaires est solide dans la durée, celle de leurs profits est équivalente ou supérieure ;
-> rentables, elles font toutes des bénéfices orientés à la hausse sur une période donnée ;
-> la moitié d'entre elles ne portent pas de dettes (sociétés en situation de trésorerie nette positive), les autres à des niveaux maîtrisés (gearing < 40%), 2 exceptions suite à des développements récents ;
-> leurs marges nettes sont solides ;
-> leurs retours sur capitaux (sur fonds propres et sur actifs immobilisés) sont élevés ;
-> les "revenus revenant aux actionnaires" (*) sont importants.

Ce sont souvent des sociétés dont les besoins en capitaux sont faibles et en conséquence davantage rentables (abaissement du point mort) et flexibles.

(*) bénéfice net + les amortissements, dépréciations +/- autres éléments calculés - les investissements nécessaires pour permettre à l'entreprise de rester compétitives (hors ajout de capacités supplémentaires).

b) Les transactions en détail

1) Leur nature

-> elles ne portent, tant à l'achat qu'à la vente, que sur des actions détenues en direct ;
-> aucun produit dérivé (options, put, call, ETF, etc...). Je ne me l'interdis pas mais je ne fais QUE ce que je connais et maîtrise ;
-> aucune vente à découvert ni couverture ;
-> pas de spéculation, pas de "coups boursiers" (achats et reventes rapides suite à des hausses spectaculaires ponctuelles de titres). Par manque de disponibilité et d'intérêt, je ne m'y suis pas intéressé ;
-> pas de participation à l'introduction en bourse de sociétés. Sauf exceptions, ce sont rarement de bonnes affaires, cela irait à l'encontre des intérêts du cédant ;
-> les titres détenus n'ont fait l'objet d'aucune d'OPA ou opérations spéciales qui auraient pu doper de façon spectaculaire la performance annuelle ;
-> aucune "vente panique" n'est intervenue lors des baisses accélérées successives des marchés au cours de 2015. En revanche, ces périodes, quand elles se sont prolongées, ont été propices à des acquisitions de titres.

2) Leur nombre

En dehors du réinvestissement des dividendes perçus, je procède habituellement à un ou deux mouvements (une vente suivie d'un achat) annuels au maximum. Les transactions ont cependant été en 2015, comme déjà évoqué, nettement plus nombreuses qu'à l'accoutumée, en raison de :
-> considérations géopolitiques et économiques immédiates ;
-> conditions de marché (sur lesquels opèrent "mes" entreprises) défavorables appelées à durer ;
-> une incursion hors de mon cercle de compétences ;
-> une révision complète de mes critères d'investissement suite à une compréhension grandement améliorée au cours de 2015 des caractéristiques indispensables que doit présenter une entreprise/une activité pour constituer un bon investissement.

3) Les ventes

6 investissements, 3 détenus depuis plusieurs années (10 ans), 1 depuis 4 ans suite à une scission d'une entreprise en portefeuille et 2 plus récemment (moins de 2 ans) ont été liquidés début 2015 :
-> 1 société du secteur pétrolier dont son horizon s'est brutalement assombri quand il m'est apparu évident que son avenir ne lui appartenait plus nonobstant la qualité des équipes et des produits/prestations fourni(e)s ;
-> 2 sociétés spécialisées dans les produits de base pour les mêmes raisons que celles évoquées ci-avant ;
-> 1 société d'équipements électriques dont la faiblesse des résultats et la succession de mauvaises surprises ont fini par me décourager ;
-> 1 société de construction et d'aménagement d'infrastructures dont les perspectives me sont apparues comme moins favorables à moyen terme suite aux restrictions budgétaires dont ses principaux marchés font l'objet ;
-> 1 société de prestations d'études de marché que la poursuite de mes analyses sur le plan financier, sur le devenir de ses activités et sur la possible montée en puissance de concurrents m'ont incité à rapidement revendre.

4) Les achats

2015 a été l'occasion de resserrer, davantage encore, mon portefeuille à 10 titres.
Les principes définis ci-avant ont été appliqués de façon plus stricte qu'à l’accoutumée, en dehors des prix d'achat, plus élevés que ce que j'aurais souhaité en raison de la progression des marchés financiers ces dernières années.

4 nouveaux investissements :
- 1 société prestataire de services au modèle économique particulièrement intéressant ;
- 1 société de services informatiques aux résultats remarquables dans la durée ;
- 1 société de fabrication de produits de conditionnement ;
- 1 société du secteur aéronautique.


3 - La performance détaillée de mes investissements en 2015 (les données ont été arrondies)

Les 10 lignes présentes en portefeuille au 31/12/2015 montrent toutes des performances positives (dividendes inclus) en comparaison de leurs cours à fin décembre 2014 ou de leurs cours d'acquisition courant 2015.

a) Les progressions

- en pourcentage (*)

-> 1 titre, détenu depuis 7 et 9 ans, se distingue en particulier avec un cours en augmentation de plus de 150% (multiplié par 2.5 sur l'année) ;
-> 3 titres ont connu des progressions entre 45% et 80% ;
-> 3 titres entre 10 et 30% ;
-> 3 autres ont progressé de moins de 2%.

- en montant (*)

-> 1 titre représente 33% du gain total réalisé en 2015 ;
-> 3 titres entre 11% et 13% ;
-> 3 titres entre 6 et 8% ;
-> 3 titres moins de 2%

L'ordre des titres est presque identique pour les deux classements.

Les dividendes, en tant que tels, ont représenté 12% du gain total réalisé sur 2015.

(*) il est important de distinguer les performances de chacun de ses investissements à la fois en pourcentage et en montant.
Parmi ceux-ci, certains auront fortement progressé en pourcentage mais, si la somme initialement investie est faible, ils ne feront que peu progresser la valeur globale de son portefeuille.
C'est souvent le cas lorsque l'investisseur manque de conviction.
En ce qui me concerne, compte tenu du nombre limité de lignes, chaque investissement est à la base d'une conviction et est important en montant (relativement à la valeur globale du portefeuille) même si, à fin 2015, l'investissement le plus élevé représente près de 2 fois le moins important. Il n'y a pas de ligne "juste pour voir".

b) Les résultats sur les cessions (dans l'ordre des ventes mentionnées ci-dessus)

-> 1 cession a occasionné une perte brute (hors dividendes) de 59% par rapport aux cours d'acquisition ;
-> 1 cession a entraîné une perte brute de 40% ;
-> 1 cession a généré un gain brut de 25% ;
-> 1 cession avec une perte brute de 23% ;
-> 1 cession matérialisant un gain de 38% (dividendes inclus) ;
-> 1 cession avec une moins-value de 6% compensée partiellement par un dividende à hauteur de 3.60%.

Les pertes des cessions mentionnées pour leurs montants bruts ne prennent pas en compte les dividendes versés régulièrement chaque année par ces sociétés (+/- 3% par an à titre ordinaire sur 10 ans + exceptionnels).

Si je n'avais pas procédé, début 2015, aux 2 premières cessions indiquées, les moins-values potentielles seraient à ce jour de l'ordre de 93% et 82%, à comparer avec des pertes effectivement réalisées de 59% et 40%.

Si mes moins-values m'ont quelque peu désespéré (-), je regrette surtout le sort qui est fait à ces sociétés de qualité et à leurs personnels qui n'ont pas démérité, loin de là, mais qui rencontrent de terribles conditions adverses sur lesquelles ils n'ont que peu de prise !

(-) si elles avaient pour origine la cession de canards boiteux ou des paris spéculatifs qui auraient mal tournés, je m'en voudrais bien davantage !

c) Les acquisitions

A ce jour, compte tenu des agitations récentes :
-> 2 sont légèrement positives ;
-> 2 sont légèrement négatives.

Certaines de ces sociétés ont été acquises lors de chutes spectaculaires (30% et plus) de leurs cours de bourse dans un marché agité. S'en sont suivies des hausses tout aussi spectaculaires, parfois à hauteur de 30%, sur une très courte période, puis des baisses de même ampleur...
C'est la preuve, s'il était encore besoin de le préciser, que le marché n'est absolument pas pertinent sur le court/moyen terme et qu'il faut éviter de baser ses décisions sur ses humeurs et sur ses mouvements intempestifs, tant à la hausse qu'à la baisse.


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