au sujet de la création de valeur pour l'actionnaire (Securibourse)

par Graham ⌂ @, jeudi 19 mars 2009, 19:50 (il y a 5722 jours) @ Graham
édité par Graham, jeudi 19 mars 2009, 20:00

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Cette discussion sur Oeneo me force à penser aux raisons qui peuvent provoquer la hausse d'un titre.
La hausse d'un titre ne devrait rationnellement dépendre que d'une progression de la remontée de cash excédentaire: ce que l'on nomme l'autofinancement libre, ou ce qu'il reste de l'autofinancement brut une fois que l'on a soustrait l'augmentation du besoin en fond de roulement et les investissements de renouvellement (qui ne doivent que permettre la perpétuation des activités). On exclut les investissements servant à financer la croissance.
Dans le cas d'Oeneo, on comprend assez facilement que cet autofinancement libre servira d'abord à rembourser les créanciers avant d'aller vers les actionnaires. Pour autant Oeneo n'est pas cher. Mais, comme je l'ai indiqué, il y a quantité de sociétés assez sûres qui sont valorisées moins et dont l'autofinancement libre sert à enrichir les actionnaires plutôt que les créanciers. Et là, pour lors on ne parle pas du risque accru résultant du fort endettement net. On imagine à priori et sans penser plus avant que les affaires et les marges ne peuvent qu'aller mieux. C'est audacieux dans le contexte actuel, surtout en prenant en compte en sus le passé récent de la société.
Mais non, on pense, à mon avis à tort, que l'actionnaire s'enrichit dès lors que le cours de l'action, indépendamment de toute considération économique sur la société, progresse. Les dix dernières années permettaient ce raisonnement biaisé. Puisque tout le monde le faisait, ce raisonnement s'autoréalisait dans les faits. Alors, il suffisait d'avoir un PER bas et l'espoir envisageable d'amélioration pour que le cours de n'importe quel type d'entreprise monte. On pensait création de valeur pour l'actionnaire.
Dans les faits, cette création de valeur était virtuelle. Elle se fondait sur un raisonnement biaisé et sur l'espérance d'amélioration perpétuelle. Le reste, le phénomène moutonnier le faisait. Non, il y a véritablement création de richesse seulement quand les sociétés dégagent un autofinancement libre largement excédentaire, que soit elles reversent vers l'actionnaire, soit elles réinvestissent pour financer la croissance.

Je trouve que cette discussion montre bien le degré de mécompréhension au sujet de la véritable création de richesse que font les sociétés. Malheureusement des idées, fausses selon moi, restent solidement enracinées. 20 ans d'exubérance irrationnelle des marchés sont passés par là.

NB: c'est le raisonnement de sirmick qui m'a conduit à suggérer mon opinion sur la création de valeur pour l'actionnaire.
Pour moi, dans le cas d'Oenéo, les 100 premiers millions d'euros iront dans les poches des créanciers. C'est presque cinq années de bénéfices avant qu'il y ait création de richesse pour l'actionnaire, selon les termes de ma conception. Pendant ce temps, il peut se passer n'importe quoi et le contexte est défavorable pour la tonnellerie et le marché du vin. Même si dans l'absolu Oenéo n'est pas cher.

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