Dollar: çà commence à s'agiter! (Securibourse)

par Bobo, dimanche 11 novembre 2007, 12:26 (il y a 6217 jours) @ Graham

AFP, le 11/11/07 à 09:52

Face à la chute du dollar, l'idée d'une intervention gagne du poids

La chute incessante du dollar inquiète de plus en plus les marchés, au point que l'idée d'une intervention concertée pour enrayer son déclin gagne du poids, même si ce scénario reste pour l'instant hypothétique.

"La dépréciation du dollar s'accélère, et ce qui jusqu'à présent était une correction ordonnée risque de dégénérer en correction plus violente", estiment Stephen Jen et Charles St-Arnaud de Morgan Stanley.

Si le phénomène devait se poursuivre, les coûts potentiels annuleront rapidement les bénéfices d'un dollar faible. C'est pourquoi "il n'est pas trop tôt pour commencer d'envisager la possibilité d'interventions coordonnées de la part du G7", ajoutent les analystes dans une note.

Selon eux, il faudra encore plusieurs semaines au moins pour que les sept premières économies mondiales trouvent un terrain commun, en dépit de la divergence de leurs intérêts.

Mais il faudra peut-être en arriver là car "au cours des trente dernières années, les interventions coordonnées se sont avérées déterminantes pour infléchir les tendances de fond des grandes monnaies", notent-ils.

Ce qui pourrait accélérer le processus est la rapidité avec laquelle le dollar est en train de perdre de la valeur: il s'est dévalué de 5,4% face à l'euro et de 6,8% face au yen au cours des trois mois finissant en septembre.

La baisse, déjà alimentée par la crise immobilière et financière aux Etats-Unis, s'est nourrie ces derniers jours des déclarations de responsables chinois annonçant une réduction de la part du dollar dans les énormes réserves de changes du pays.

Et les analystes commencent à voir les désavantages d'un dollar faible.

Certes, une monnaie moins forte permet aux Etats-Unis de vendre plus à l'étranger et d'améliorer leur balance commerciale. En septembre, son déficit s'est réduit de 0,6% à 56,5 milliards de dollars.

Mais le dollar faible renchérit les produits importés, et sa vulnérabilité est accrue par l'énormité des réserves de billet vert détenues à l'étranger. Celles-ci "mettent l'économie américaine à la merci des politiques de banques centrales étrangères", note Noble DraKoln de Liverpool Derivatives Group.

Aussi les appels à l'action commencent-ils à apparaître dans les milieux financiers.

"Les Etats-Unis doivent mettre un terme au grand huit des changes", estimait vendredi David Malpass, chef économiste de la banque d'affaires Bear Stearns, dans le Wall Street Journal.

"Il ne serait pas difficile de renforcer le dollar si le Trésor américain imposait la faiblesse du dollar dans les discussions du G7, et si la banque centrale américaine soulignait que c'est une inquiétude", ajoutait-il.

Pour l'instant Washington fait la sourde oreille.

Jeudi, puis vendredi, le secrétaire au Trésor Henry Paulson a réaffirmé son message ambigu soutenant, en apparence, un dollar "fort" quoique "déterminé par les fondamentaux des marchés".

Le président de la banque centrale Ben Bernanke s'était peu auparavant montré confiant sur le dollar, affirmant qu'il allait demeurer la monnaie de réserve "dominante".

Mais à l'étranger les signes d'impatience se multiplient.

En visite à Washington, le président français Nicolas Sarkozy a appelé mardi à un dollar fort, en affirmant qu'"une grande économie doit avoir une grande monnaie". Mercredi c'est le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet qui jugeait "malvenus" les récents mouvements sur les changes.

Les grands argentiers auront sans doute l'occasion d'en parler dès la semaine prochaine, lors de la réunion du G20 (les 20 premières économies mondiales) qui se tient en Afrique du Sud. La faiblesse du billet vert devrait dominer les échanges, a assuré le ministre canadien des Finances Jim Flaherty.

© 2007 AFP

---------------------Mais les banques vont plomber l'ambiance!---------------

AFP, le 11/11/07 à 09:57

Banques américaines: le flot des mauvaises nouvelles s'amplifie

Le secteur bancaire américain a eu droit à un nouveau lot de mauvaises nouvelles cette semaine, avec des révélations en série sur le montant des pertes et des dépréciations rendues nécessaires par la prolongation de la crise sur le marché des instruments financiers complexes.

Quatre grandes banques ont préparé le marché à de nouvelles mauvaises nouvelles, via quelques paragraphes prospectifs glissés dans leurs rapports trimestriels d'activité, qui ont attisé l'extrême nervosité du marché.

Morgan Stanley, JPMorgan, Bank of America et Wachovia ont reconnu qu'elles allaient probablement devoir procéder à de nouvelles dépréciations d'actifs au 4e trimestre, après un 3e trimestre déjà bien douloureux.

Ces révélations surviennent une semaine après la démission des PDG de deux banques prestigieuses, Citigroup et Merrill Lynch, payant le prix d'une stratégie agressive sur les placements à risques qui a conduit à des pertes encore plus lourdes que celles initialement annoncées aux administrateurs.

Dans le détail, Morgan Stanley a prévenu que son bénéfice net serait amputé de 2,5 milliards sur les deux premiers mois du 4e trimestre, à cause de nouvelles dépréciations sur la valeur des titres adossés à des prêts hypothécaires à risques et d'autres produits structurés.

Au 3e trimestre, Morgan Stanley avait déjà déprécié pour 940 millions de dollars, et accusé un recul de 7% de son bénéfice net. Cette baisse avait été jugée relativement modeste par rapport à la chute de 57% des profits de Citigroup ou de la perte nette de 2,4 milliards de dollars de Merrill Lynch.

De son côté, Wachovia a évalué à 1,1 milliard de dollars sur le seul mois d'octobre le coût de la crise financière, et veut passer au 4e trimestre entre 500 et 600 millions de provisions, après 350 millions au 3e trimestre.

Bank of America, qui a déploré une chute de 32% de son bénéfice au 3e trimestre, n'a pas voulu donner de chiffres pour les mois à venir, mais n'a pas caché son pessimisme. "Nous nous attendons à ce que les perturbations du marché des crédits structurés se poursuivent", ce qui "devrait impacter négativement nos résultats au 4e trimestre", a noté la deuxième banque américaine.

JPMorgan, qui s'est était bien tiré au 3e trimestre, a reconnu détenir encore un portefeuille "substantiel" de crédits à risques, avec la somme colossale de 40,6 milliards de dollars - là où d'autres ont avancé plus vite, comme Morgan Stanley qui a réduit son exposition à 6 milliards.

JPMorgan a du coup averti de possibles nouvelles dépréciations - après les 1,3 milliard du 3e trimestre - "si les conditions de marché devaient se dégrader pour cette classe d'actifs".

Ces révélations spontanées des banques surviennent alors que le régulateur boursier SEC avance de son côté dans l'examen des comptes de ces groupes pour évaluer de manière indépendante l'ampleur des dégâts de la crise bancaire.

Merrill Lynch est d'ailleurs la première banque a avoir reconnu officiellement, jeudi, que le gendarme de la bourse enquêtait sur ses comptes.

Selon des estimations récentes du cabinet CreditSights, il faut s'attendre au 4e trimestre à des dépréciations de 9,4 milliards de dollars pour Merrill Lynch, de 5,1 milliards pour Goldman Sachs, de 3,9 milliards pour Lehman, de 3,8 milliards pour Morgan Stanley et de 3,2 milliards pour Bear Stearns.

© 2007 AFP

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