vieil article de 2011 (Securibourse)

par fl1317, mercredi 12 août 2015, 22:43 (il y a 3394 jours) @ fl1317

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http://www.gazettelabo.fr/archives/163/page%208.pdf

LA GAZETTE DU LABORATOIRE P n° 163 - mars 2011

AMOÉBA : une amibe naturelle et vorace pour éliminer les légionelles !
LABORATOIRES PRIVES
Cette jeune société lyonnaise
développe, fabrique et commercialise
des produits biologiques et des
services de rupture pour le traitement
des légionelles et des amibes dans
les eaux. La découverte d’une amibe
naturelle, tueuse de légionelles, lui
ouvre la porte vers un marché à fort
potentiel…
Les légionelles sont des bactéries
naturellement présentes dans
l’eau et dans les boues et sont
responsables d’une maladie
respiratoire : la légionellose. On les
trouve fréquemment dans les réseaux
d’eau, notamment les réseaux d’eau
chaude sanitaire, les installations
de climatisation et les tours aéroréfrigérantes.
Elles prolifèrent surtout
dans l’eau stagnante, lorsque la
température de l’eau est comprise
entre 25°C et 45°C, mais aussi en
présence de dépôts de tartre ou de
résidus métalliques (fer, zinc), dans le
biofilm ou dans des protozoaires tels
que les amibes. D’ailleurs, les amibes
servent de vecteur aux légionelles
et leur permettent d’échapper aux
traitements biocides chimiques
actuellement employés pour prévenir
la prolifération bactérienne. Le rejet
des sous produits chimiques, issus
de ces traitements chimiques, ne sera
plus autorisé en 2015. La société
Amoéba a trouvé une solution naturelle
pour venir à bout des légionelles.
Deux fondateurs et une licence
exclusive
La société Amoéba est le fruit de deux
compétences.
Jacques Bodennec (DEA et Doctorat es
sciences Université Claude Bernard de
Lyon, Post-doc en Israël) a longtemps
travaillé sur les légionelles et est coinventeur
d’un brevet sur la destruction
des légionelles par l’amibe Willaertia
magna (nouvel agent biologique de lutte
contre les légionelles et les amibes,
cette amibe est plus grosse que les
amibes classiques).
De son côté, Fabrice Plasson a travaillé
pendant 12 ans dans le domaine des
sciences de la vie et des biotechnologies.
Il a obtenu un MBA à l’EM-Lyon tout
étant responsable de la filiale française
d’une société américaine.
Désireux de lancer sa propre entreprise,
Fabrice Plasson prend contact avec
Lyon Science Transfert qui l’oriente sur
Jacques Bodennec et son brevet. Après
discussion, les deux hommes décident
de fonder Amoéba.
Le projet est incubé chez CREALYS,
l’incubateur lyonnais, qui les met en
rapport avec des industriels. Au bout
de 8 mois, ils obtiennent la licence
exclusive mondiale du brevet portant
sur l’agent biologique de lutte contre les
légionelles, et créent Amoéba en juillet
2010. L’incubateur lyonnais leur apporte
30 000 euros sous forme d’avance
remboursable et la région Rhône
Alpes, une subvention remboursable de
30 000 euros. La jeune société obtient
la labellisation Novacité (Chambre
industrie de Lyon) et est lauréate de la
catégorie « Emergence » du concours
du Ministère de l’Innovation. Elle est
également lauréate du concours du
Réseau Entreprendre.
Après de nombreux tests en R&D, le
produit est actuellement testé sur des
sites industriels et ses résultats sont
prometteurs. Des industriels de différents
secteurs sont intéressés : pétrochimie,
agroalimentaire, cimentiers, métallurgie...
Un savoir-faire unique
L’objectif d’Amoéba est de devenir
un « traiteur d’eau » innovant !
Actuellement, 95 % des traitements
d’eau sont à base de chimie et de chlore.
Le rejet des sous produits chimiques
issus de ces traitements ne sera
prochainement plus autorisé au niveau
européen. Il faut donc proposer une
solution alternative et moins polluante.
L’approche préventive proposée par
la jeune société lyonnaise se base sur
l’utilisation d’un agent biologique issu
de l’environnement. En effet, cet agent
existe naturellement (dans l’estomac de
vache, de lézard, dans les sols et les
eaux thermales). L’équipe Amoéba a
pu isoler deux souches d’amibes libres
ayant la propriété de phagocyter et de
détruire les légionelles, tout en résistant
aux effets cytotoxiques de celles-ci.
De plus, elles sont capables d’éliminer
également les amibes porteuses de
légionelles. Il suffit d’une injection
régulière de cette amibe libre « vorace »
dans un circuit d’eau pour que celle-ci
lutte efficacement contre les légionelles
et amibes contaminées.
De nombreux tests ont été réalisés
sur le produit : résistance aux PH,
températures, contaminants et
polluants - l’amibe libre résiste à des
températures allant de 20°C à 50°C,
avec une efficacité à spectre large.
Aujourd’hui, le produit est en phase de
développement industriel, dans l’attente
d’un agrément de vente. En attendant,
le personnel de la société peut assurer,
avec son produit biologique, tout le
traitement de l’eau chez un industriel
demandeur (logistique comprise).
Le savoir-faire unique d’Amoéba dans
l’identification des amibes d’eau, lui
permet de traiter différents types d’eau et
de pathogènes. Son expertise concerne
l’eau nucléaire (EDF), l’eau industrielle,
l’eau chaude sanitaire, l’eau de piscine,
l’eau potable...
Elle peut procéder à l’identification de
tous les genres amibiens dans des
échantillons d’eau :
- Naegleria fowleri
- Acanthamoeba
- Hartmannella
- Willaertia
- Balamuthia.
Elle peut aussi effectuer la mesure des
taux de légionelles présentes dans
l’eau.
Vers un développement à
l’international
Pour mener à bien ses analyses, la
société lyonnaise dispose de locaux au
sein de la pépinière de Laennec. Les
installations comprennent des bureaux
(60 m2
) et des laboratoires (60 m2
) :
un laboratoire de biologie moléculaire
et un laboratoire de microbiologie,
une pièce dédiée à la production
d’amibes, une pièce avec des tours
pilotes aéroréfrigérantes (tests sur
légionelles).
L’équipe se compose actuellement de
4 personnes (un directeur commercial,
un technicien, un ingénieur recherche
amibes, un directeur général) et devrait
atteindre 7 à 8 personnes d’ici la fin du
deuxième trimestre 2011. Une levée de
fonds d’environ un million d’euros, en
discussion pour la fin mars 2011, devrait
permettre à Amoéba de développer
la partie réglementaire du projet et de
financer l’achat de matériel innovant
et le fonctionnement de la société.
Par ailleurs, un conseil scientifique,
mené par le Pr Pierre Pernin, conseille
et participe au développement de
l’entreprise.
Côté partenariats, Amoéba travaille
surtout avec des industriels, qui
ont validé l’agent biologique dès le
départ (notamment EDF, Total...).
En décembre 2010, la participation
d’Amoéba à Pollutec lui a permis de
bénéficier d’un reportage de France
3 région Rhône-Alpes (visible sur
le site internet de la société). Par
ailleurs, Amoéba participe à la plateforme
Afnor sur les légionelles, une
rencontre bi-annuelle de tous les
acteurs de la filière légionelles en
France.
La grande force d’Amoéba est de
proposer un produit de rupture sur le
marché du traitement des légionelles.
Deux grands noms (GDF Suez et
Véolia) sont très intéressés par les
résultats. En effet, le marché n’a pas
connu d’innovation depuis 20 ans
et l’attente est donc forte ! La jeune
société lyonnaise prévoit un chiffre
d’affaires de 20 à 25 millions d’euros
sur les 5-6 ans à venir, avec un
développement international rapide.
L’équipe se positionne d’ailleurs déjà
en direction de l’international. Une fois
les aspects réglementaires réglés,
Amoéba prévoit un essor important en
France en 2012, suivi d’une ouverture
rapide vers la CEE et les USA. A
suivre !
M. HASLÉ
Contact :
Amoéba SAS
Tél : +33 426 691 600
Fax : +33 426 691 609
www.amoeba-biocide.com