résolution de crise selon J-P Petit (Securibourse)
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Jean-Pierre Petit (Exane BNP-Paribas) : « Le temps presse »
Les autorités politiques ont trop tardé à agir et nous sommes toujours en présence d'un risque global. Cette crise est d'abord la conséquence de la folie immobilière des années 2000 selon Jean-Pierre Petit, directeur de la recherche économique et de la stratégie dinvestissement d'Exane BNP-Paribas.
Après la chute historique du Cac 40 lundi (-9,04%), la timide reprise mardi (+0,55%) na convaincu personne alors que les marchés repartaient à nouveau en forte baisse mercredi matin. Linquiétude domine toujours, notamment à propos des banques européennes. La crise a t-elle franchi un nouveau palier >
Jean-Pierre Petit : Incontestablement, nous assistons à un perte générale de repères. Avec le « lâchage » de Lehman Brothers le 15 septembre, les autorités publiques américaines ont joué avec le feu et semblent depuis continuellement en retard sur les évènements. Remarque identique pour les autorités européennes, malgré les timides avancées obtenues lors du sommet du G4 le week-end dernier à Paris. Le "deleveraging" et les ventes de détresse expliquent lessentiel de la baisse.
Doit-on redouter une crise bancaire majeure en Europe >
J-P.P : Certaines banques sont plus exposées que dautres mais nous sommes en présence dun risque global, potentiellement systémique. Le risque systémique concerne autant les établissements américains queuropéens. Il est particulièrement renforcé par les vecteurs daccélération du stress que sont les dérivés de crédit, le "mark to market" et le fait que cette crise est multiforme, touchant une multitude dacteurs et dactifs.
Pourquoi le vote du plan Paulson na t-il pas réussi à rassurer les marchés >
J-P.P : Parce quil y a eu trop de précipitations, doù notamment léchec du premier vote et de nombreuses contestations. Même des experts avisés comme Bernanke (le gouverneur de la FED) et Paulson (le secrétaire dEtat au Trésor) ont été pris de court. Maintenant, il faut attendre que la structure de défaisance se mette en place. Or, lhistoire montre que le temps perdu coûte très cher dans la résolution des crises bancaires. Plus on attend et plus laddition sera salée. La crise bancaire japonaise a coûté 25% du PIB de larchipel nippon car aucune solution globale navait été mise en place avant 1997/1998.
Faut-il également que la BCE baisse ses taux pour ramener la confiance en Europe >
J-P.P : La BCE aurait du baisser ses taux il y a un an. Aujourdhui, les marchés demandent surtout une baisse coordonnée des taux entre les banques centrales des grands pays riches et, pourquoi pas, des pays émergents. Si cela ne suffit pas, dautres mesures sont à prendre comme une nouvelle augmentation du bilan des banques centrales, un nouveau plan de relance budgétaire aux Etats-Unis ou dautres mesures plus techniques (allègement des normes comptables par exemple).
Quelle stratégie adopter sur les marchés >
J-P.P : Je ne conseillerais pas aux particuliers dintervenir dans cette conjoncture boursière. Ce sont des marchés de « panic selling ». Et la résolution de la crise sera laborieuse et lente. Sans compter que les semaines folles que nous avons vécues ne resteront pas sans dommages collatéraux sur léconomie réelle. Outre lassèchement des marchés monétaire et du crédit, la confiance des entreprises et des ménages restera gravement détériorée par cette crise, ce qui va amplifier les comportements précautionneux de leur part.
Vous écriviez en septembre 2005 que la bulle immobilière constituait « une bombe à retardement » pour léconomie mondiale. La baisse du marché immobilier en Europe ne fait-elle que commencer selon vous >
J-P.P : A lorigine de toute cette crise figure bien sûr la bulle immobilière (Etats-Unis et de nombreux pays européens) qui naura abouti quà favoriser la rente, creuser les inégalités intergénérationnelles, fabriquer de la dette des ménages (et maintenant de la dette publique pour renflouer les pertes), du déficit extérieur tout en menaçant de faire imploser le système financier international. Avant de sattaquer aux hedge funds, aux agences de notation ou aux parachutes dorés, la volonté de prohiber les bulles immobilières devrait constituer un objectif public prioritaire, ce qui impliquerait notamment que les banques centrales intègrent les prix immobiliers résidentiels dans leurs objectifs.
Propos recueillis par Julien Gautier
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Graham
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- l'économie de bulles selon J-P Petit - Graham, 29/03/2008, 16:56
- l'économie de bulles selon J-P Petit - Bimbo, 29/03/2008, 18:23
- autre avis ----1 Avis loic? - velise, 29/03/2008, 23:21
- autre avis ----1 Avis loic? - labadie, 30/03/2008, 05:48
- Vous êtes d'accord sur un point! - jmp, 30/03/2008, 09:00
- Merci pour cet Avis, Loïc. - Graham, 30/03/2008, 13:00
- JP Petit versus Y de Kerdrel - jmp, 31/03/2008, 09:55
- décrue immobilière ? - Graham, 06/04/2008, 19:57
- Il doit être trop tard pour moi - jmp, 06/04/2008, 22:23
- décrue immobilière ? - Graham, 06/04/2008, 19:57
- JP Petit versus Y de Kerdrel - jmp, 31/03/2008, 09:55
- autre avis ----1 Avis loic? - labadie, 30/03/2008, 05:48
- autre avis ----1 Avis loic? - velise, 29/03/2008, 23:21
- résolution de crise selon J-P Petit - Graham, 09/10/2008, 10:38
- l'économie de bulles selon J-P Petit - Bimbo, 29/03/2008, 18:23