autre avis ----1 Avis loic? (Securibourse)
la planète finance se prépare au rebond des marchés
yves de kerdrel
- au moment où les economistes et les investisseurs s' interrogent sur les risques de récession, le journal des finances fait un point complet sur l' etat de l' economie mondiale :
- cela fait maintenant sept mois que la planète finance est totalement désorientée. elle est sortie de son orbite. tous les mécanismes qui la faisaient tourner comme une horloge semblent subitement déréglés. et il ne s' agit pas que d' allégories. il faut bien réaliser que, depuis sept mois maintenant, des marchés entiers sont fermés. par exemple le marché de la titrisation, qui apporte bon an mal an près de 300 ou 400 milliards d' euros aux etablissements bancaires en soulageant leurs bilans. le marché du private equity, et donc de la dette l.b.o., est totalement fermé, et personne ne le voit désormais redémarrer avant au moins six mois. bref, ce phénomène est inédit. il résulte toujours de la crise des subprimes qui a éclaté au tout début de l' été 2007 et dont les conséquences ont entraîné un effet en chaîne : crise de liquidités, crise de capital sur les banques, maintenant crise du crédit. et toute la question est de savoir si tout cela va dégénérer en une vaste crise economique ou bien si les deux forces de gravitation de la planète vont suffire à la remettre dans son orbite : d' une part la baisse forte et rapide du loyer de l' argent et d' autre part la croissance soutenue des pays emergents.
- pour bien répondre à ces questions, il faut reprendre les différentes crises qui se sont succédé depuis juillet et mesurer leurs conséquences réelles.
1. la crise des subprimes. il y a un an exactement le f.m.i., le premier, tirait la sonnette d' alarme sur ces prêts immobiliers pratiqués à des taux usuraires auprès d' une clientèle peu solvable et rapidement sortis des bilans des banques par le mécanisme de la titrisation. a cette époque-là l' institution internationale estimait le montant des pertes potentielles de ceux qui détenaient ces titres à environ 100 milliards de dollars. depuis, les estimations ont largement évolué et progressé, pour atteindre 400, voire 500 milliards de dollars. ces chiffres sont " sans doute exagérés ", d' autant que les mesures annoncées par george bush et son secrétaire d' etat au trésor afin de relancer l' economie américaine vont contribuer à resolvabiliser une partie des ménages concernés. donc, logiquement, la facture finale pourrait être de 350 milliards de dollars. et si l' on estime que les banques ne détiennent pas plus de la moitié de ces pertes virtuelles, cela représente donc 175 milliards de dollars, alors qu' elles n' en ont encore révélé que 100 milliards.
- la conclusion de ces calculs, c' est que les annonces de pertes sur subprime vont désormais avoir tendance à diminuer et à s' espacer. surtout le risque d' une faillite bancaire est écarté. et l' ensemble du système bancaire international devrait se reconstituer. certes avec des plaies et des cicatrices. mais le pire est terminé de ce côté-là.
2. la crise de liquidités semble d' ailleurs se résoudre. d' abord, parce que les banques centrales ont injecté lorsqu' il l' a fallu l' argent nécessaire dans le circuit monétaire. ensuite, parce que la disparition progressive des boîtes noires dans les différents etablissements bancaires de la planète redonne confiance aux prêteurs, qui remettent eux aussi des liquidités dans le circuit.
3. la crise de capital est apparue plus tardivement, c' est-à-dire à l' automne 2007, lorsque les banques se sont rendu compte que les pertes subies allaient réduire leurs fonds propres, et donc leur capacité à prêter de l' argent. puisque les règles prudentielles internationales prévoient que lorsqu' une banque veut prêter 100 dollars, elle doit avoir 8 dollars en fonds propres dans son bilan. c' est pour résoudre cette crise de capital que les fonds souverains du golfe persique ou du sud-est asiatique ( voir le planisphère ) ont injecté des capitaux dans merrill lynch ou citigroup. c' est pour cette même raison que la societe generale procède aussi vite à une augmentation de capital de 5,5 milliards d' euros.
4. la crise de crédit. elle a déjà commencé. naturellement les banques ont tout de suite resserré le robinet du crédit, tant auprès des entreprises que des particuliers, en dépit des injonctions des pouvoirs publics. et c' est là où aujourd' hui réside l' interrogation principale. va-t-on assister ou non à un credit crunch, notamment aux etats-unis, qui verrait l' argent ne plus irriguer les circuits économiques traditionnels. c' est la principale question qui peut faire basculer le monde dans la crise économique.
5. la crise economique, disons-le tout de suite, " nous n' y croyons pas ". peut-être l' avenir nous donnera-t-il tort. mais après avoir rencontré de multiples experts français et etrangers, notamment américains, nous pensons que la f.e.d. fera tout ce qu 'il faut pour éviter que l' amérique ne tombe dans la récession. si bien que seul un ralentissement frappera la première puissance mondiale cette année. voilà les raisons pour lesquelles " l' issue " de la crise financière qui a ébranlé le monde est " proche ".
i. la réserve fédérale va continuer à desserrer sa politique monétaire en diminuant ses taux sans doute jusqu' à 2,00 %, peut-être même jusqu' à 1,00 % si la situation se révèle plus tendue que nous le croyons. ce geste aura trois conséquences. d' abord, il va redonner confiance aux américains et resolvabiliser les débiteurs. ensuite, cela va permettre au dollar de rester faible, et donc les exportations vont rester dopées. enfin, et surtout, cela va permettre aux banques de reconstituer leurs marges de crédit. elles pourront donc une fois de plus irriguer l' economie en crédits nouveaux à taux décents, tout en refaisant rapidement des profits.
ii. cette mécanique du crédit est essentielle pour les etats-unis qui ne fonctionnent que sur le crédit, c' est-à-dire sur la conviction que demain sera meilleur qu' aujourd'hui. il s' agit notamment de soutenir non pas le bâtiment qui repartira tout seul, une fois que le bas de son cycle aura été atteint, mais le crédit à la consommation. car cette consommation représente à elle seule plus des trois quarts de la création de richesse aux etats-unis. par ailleurs, c' est en partie d'elle que dépend aussi le taux de croissance exponentiel de la chine.
iii. a partir du moment où le tapis de la consommation ne disparaît pas sous les pieds des américains, l'économie américaine peut afficher en 2008 un taux de croissance de 1,5 %, comme l' anticipe le f.m.i. dans ses prévisions les plus récentes. et cela fait disparaître les scénarios catastrophes qui créent un climat anxiogène et qui justifient la décote de 10 à 15 % des actions sur leur valeur théorique.
iv. - dans la mesure où apparaît la certitude que le pire est écarté, le mouvement des fusions- acquisitions va reprendre très vite, en commençant naturellement par le secteur bancaire. c' est la raison pour laquelle une cellule de crise a d' ores et déjà été installée au siège du < groupe b.n.p. paribas > pour examiner toutes les opportunités, à commencer par b.n.p. paribas. c' est aussi la raison pour laquelle les fonds souverains sont entrés avec autant d' empressement au capital des banques américaines, de manière à être aux premières loges lorsque les hostilités débuteront.
v. même si la croissance mondiale est atteinte, et c' est normal qu' elle le soit compte tenu des pertes reconnues, des destructions de valeurs réalisées ou de la diminution de près de 4.000 milliards de dollars de la valeur des bourses mondiales, les marchés financiers devraient vite prendre conscience qu' ils sont en situation de « survente ». un phénomène dû notamment aux opérations réalisées par les hedge funds, et qui disparaîtra très vite. et comme nous l' annonçons depuis le début de l' année, le potentiel de rebond des principaux marchés est de l' ordre de 10 à 15 %.
vi. ce potentiel est d' autant plus fort que les principales entreprises industrielles et commerciales n' ont été affectées en rien par cette crise purement financière. d' abord, parce qu' elles n' avaient pas besoin de liquidités. ensuite, parce que leurs activités sont largement réparties dans le monde et parfaitement équilibrées entre les pays matures et les pays émergents. cela s' observe partout dans le monde. jamais, jusqu' à ce jour, la déconnexion entre l' économie réelle et l' économie financière n' a été aussi flagrante. et si tel est le cas, c' est parce que cette crise intervient à un moment où les entreprises affichent dans l' ensemble des bilans très sains et peu de dépendance à l' égard des banques.
- voilà les raisons qui justifient un optimisme relatif, et surtout le conseil de revenir sur le marché lorsqu' il flirte avec les 4.700 points, pour viser les 5.200 points. en tout cas dans un premier temps.
- revenir progressivement sur le marché en profitant des mouvements de volatilité à la baisse, de manière à jouer un rebond qui pourrait être " rapide ", autour des 5.200 points à court terme. en privilégiant les valeurs sans dettes et bénéficiant d' un fort autofinancement.
Fil complet:
- l'économie de bulles selon J-P Petit - Graham, 29/03/2008, 16:56
- l'économie de bulles selon J-P Petit - Bimbo, 29/03/2008, 18:23
- autre avis ----1 Avis loic? - velise, 29/03/2008, 23:21
- autre avis ----1 Avis loic? - labadie, 30/03/2008, 05:48
- Vous êtes d'accord sur un point! - jmp, 30/03/2008, 09:00
- Merci pour cet Avis, Loïc. - Graham, 30/03/2008, 13:00
- JP Petit versus Y de Kerdrel - jmp, 31/03/2008, 09:55
- décrue immobilière ? - Graham, 06/04/2008, 19:57
- Il doit être trop tard pour moi - jmp, 06/04/2008, 22:23
- décrue immobilière ? - Graham, 06/04/2008, 19:57
- JP Petit versus Y de Kerdrel - jmp, 31/03/2008, 09:55
- autre avis ----1 Avis loic? - labadie, 30/03/2008, 05:48
- autre avis ----1 Avis loic? - velise, 29/03/2008, 23:21
- résolution de crise selon J-P Petit - Graham, 09/10/2008, 10:38
- l'économie de bulles selon J-P Petit - Bimbo, 29/03/2008, 18:23