à voir (Securibourse)

par Graham ⌂ @, jeudi 24 juillet 2008, 12:43 (il y a 5962 jours) @ bimboléontine

» Risque systémique. Késaco >
Je ne suis pas spécialiste du sujet. C'est l'idée en vogue. Etymologiquement, cela semblerait signifier que le risque concerne non plus une partie du système mais celui-ci dans son ensemble et son intégrité. Cela déporte le sujet à définir quel est le système et comment il fonctionne> L'idée dominante serait que le système nécessiterait des flux constants et réguliers de liquidité pour alimenter toutes les cellules de l'écosystème. Les flux monétaires seraient le sang ou la sève, les entreprises, les consommateurs des parties du corps, les banques peut-être le système nerveux, les banques centrales le système cérébral. Ouh la la, quel drôle d'individu! Plus sérieusement, je ne suis pas capable de définir le système. Je répète les mots que j'entends en essayant au mieux d'en saisir le sens.

» Fin du système >>> Disparition du pognon >>> Pour moi quand quelque chose baisse, autre chose monte. Le pognon ne disparaît pas, il circule, il quitte une timbale pour chercher un coffre et y faire un stage, il allège un porte-monnaie et préfère une poche à garnir, il veut un portefeuille à gonfler, un compte à nettoyer.
Là, par contre, tu te trompes. Le pognon peut disparaître.
Comme d'ailleurs il peut aussi facilement apparaître. Les banques créent de la monnaie à partir des prêts qu'elles accordent. La seule contrainte à cette création de monnaie est que les banques doivent détenir une fraction de la monnaie qu'elles créent en dépôts . Supposons que ce ratio soit de 10% et que que l'on dépose 100€ à la banque A. Celle-ci conservera en dépôt 100€ et prêtera 900€ à X. X dépose 900€ à la banque B qui conserve 90€ en dépôt et prête 810€ à Y. And so on. C'est en schématique et simplifié le principe de création monétaire. Bien entendu les banques doivent respecter de nombreux ratios de solvabilité financière, notamment un montant minimal de fonds propres pour faire face à ses engagements. On se représente facilement que tant que globalement l'économie est en croissance tout va dans le meilleur des mondes. La monnaie se crée d'elle-même, il s'agit seulement de limiter sa création pour ne pas engendrer de tension inflationniste du fait d'une trop forte création de monnaie. C'est le rôle des banques centrales qui le font à partir des régles qu'elles définissent sur le ratio de fonds propres des banques obligatoires et sur le taux des prêts qu'elles accordent aux banques privées. A l'inverse on se représentera le processus de destruction monétaire. Un des protagonistes défaille et ne peut plus rembourser ses dettes. La banque qui lui a prêté se trouvera en difficulté. Ses dépots, le montant de ses fonds propres baissera. Elle sera contrainte à moins prêter voire nécessitera de nouveaux fonds propres. C'est ce qui se passe actuellement. Tant qu'il en est ainsi, le tout tient. Si la banque fait banqueroute, les autres banques avec lesquelles elle avait des engagements seront fragilisées voire se trouveront dans la même situation. Effet chateau de carte de destruction monétaire à grande échelle. D'où l'importance de tenir les engagements des banques défaillantes. D'où les garanties des banques centrales et des Etats pour éviter que la défaillance de l'une contamine toutes les autres. Mais les Etats et banques centrales garants derniers ont également leurs limites. D'où le risque, sytémique celui-là. Si nous n'en sommes pas là encore, on conçoit très bien cependant au moins le processus de destruction accélérée de monnaie et de raréfaction des liquidités, pour les entreprises ou pour les ménages.

» La valeur boursière d'une société est un tel entrelacs d’éléments qu’il est impossible de déterminer sa valeur réelle.
Que vaut une chose> Ce sont toujours des éléments de considération subjectifs, c'est à dire changeants, qui définiront à un instant précis la valeur d'une chose. Cette valeur variera dans le temps la façon dont on appréhendera l'intérêt de l'objet à posséder.
En bourse, c'est un peu la même chose, sauf que l'on appréhende des flux financiers. Il s'y mêle un peu plus d'éléments chiffrés, ce qui donne une illusion de précision, mais l'espérance des flux futurs relève autant de la puissance imaginaire.

» Sauf à penser qu'on peut mesurer l'avenir.
pour certains secteurs d'activités ou certains types de société, on le peut assez bien pour d'autres pas du tout. Mais dans tous les cas ces approximations seront toujours grossières.


» Avec le temps, je dirais que la jeune garde des boursicoteurs et investisseurs modernes ont fait de la bourse un casino.
On peut envisager la bourse de cette façon. Dans ce cas, on aura les résultats du casino. La bourse s'est démocratisée. C'est donc qu'elle est devenue plus bête. Tant mieux.


» Mais revenons à notre sujet : Trilogiq
» Sachant que toute valeur va se trouver en face d’acheteurs et de vendeurs, quelles sont ses armes, quelles sont ses faiblesses >

» En simplifiant, les faiblesses :
» Question fonda: les perspectives se sont-elles dégradées > Le secteur ne me semble pas porteur. Une valeur ne s’affranchit pas totalement de son milieu global, non plus que de son secteur. Si elle surperforme un secteur en baisse, au mieux elle stagne. Il faudra attendre des jours meilleurs.
Je n'ai pas de certitude. J'ai essayé de comprendre comment cette société était en croissance rentable sur un secteur sinistré depuis quelque temps. La réponse que j'ai mise dans le post précédent me parait assez probante. La faiblesse de la valorisation constitue la marge de sécurité contre mon erreur possible d'appréciation.

» Question technique : que dit le graphique >. Bof, il faudra attendre le doublement du titres pour commencer à voir quelques spielers s’y intéresser, et comme on ne peut pas la vader … ça n’intéressera pas grand monde (des atistes en tous les cas).
Il faut deux choses:
-que la société poursuive les prochains exercices sa croissance avec une rentabilité préservée (ce n'est pas certain mais rien ne l'est en bourse)
-que les liquidités reviennent sur les smalls caps: cela nécessitera que la fin de la crise boursière et économique survienne. Cela peut-être très long. Mais les performances boursières suivent inéluctablement les performances économiques. Il faut attendre. Attendons.

» -Pas de volume = danger pour beaucoup d’investisseurs. Ceux qui peuvent avoir besoin de blé pour x raisons.
Ceux-là ne devraient pas investir en bourse. Sauf à faire du casino!

» -Peut-on espérer une OPA > Ben non, tu viens de nous expliquer que Bonhomme détient 75% du machin.
Je pense plutôt que le dirigeant vendra progressivement quand la société sera mieux valorisée pour rendre plus encore liquide son patrimoine.

» Les armes :
» -On peut penser que c’est une saine gestion. Beau bilan .
C'est la moindre des choses. Mais bien entendu cela concerne le passé et nous nous occupons de l'avenir. A 2 ans, il est certain qu'il est autant probable que les résultats baissent plutôt qu'ils n'augmentent. Il est sensé de se représenter un CA qui ne croit pas mais qui consolide avec une marge nette qui baisse du fait du renchérissement du prix des matières premières et des pertes sur les monnaies étrangères. Il n'est pas impossible que les résultats baissent à nouveau aux alentours de 3m€ l'an prochain. Dans ce cas la société pourrait être considérée comme chèrement valorisée. La croissance d'une société est rarement sans à coup. Il est impossible de prédire avec certitude l'évolution des affaires. Mais avec un résultat d'exploitation de 5 m€ (marge d'exploitation de 13% sur un CA en légère progession de 5%), la société resterait valorisée (soustraite ses liquidités excédentaires) environ 7 fois le REX. A plus long terme, la croissance ne devrait pas se tarir. Il y a donc une marge de sécurité importante pour qui est capable de rester investi quelques années.


» Conclusion : Avec un beau bilan peut-on faire un succès boursier > Pas nécessairement. L’avenir et sa perception (l’horoscope de la société est-il favorable, parce que finalement une bonne boule bien astiquée rend, si ça se trouve, autant de service qu’une feuille de bilan qui parle du passé) sont-ils favorables > Ce qui paraît le plus certain, c’est que le marché étroit peut permettre un décollage en flèche des cours, … le jour peut-être très lointain où cela voudra décoller. Si ça décolle. Pour l’heure on a que des bonnes nouvelles et ça baisse. Le jour où les nouvelles seront moins bonnes… après tout ça montera peut-être. Il faut prier (pour ceux qui rentreraient maintenant) pour que le marché global (disons WS) et que le marché spécifique (équipementiers) retrouvent des couleurs. J’ai de gros doutes là-dessus. Pour que ça gicle sans les marchés, je ne vois pas. Si les bonnes nouvelles ou présentées comme telles ne donnent rien …

Tout cela est vrai à court et moyen terme. Cela caractérise l'investissement à la façon casino: que vont faire les autres l'instant suivant> Pour ma part, j'essaie de me représenter ce que fera la société dans deux ou trois ans. Les éléments que j'ai mis dans le post précédent concernant le positionnement de la société par rapport à son secteur forment la base de mon jugement. Ce sont des approximations, sujettes à erreurs importantes. Mais ainsi que je l'ai dit, la bassesse des ratios fait la marge de sécurité qui protège contre ces erreurs à moyen terme.

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