réponse à olivier (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 01 décembre 2007, 15:21 (il y a 6197 jours) @ olivier23
édité par Graham, samedi 01 décembre 2007, 15:26

» » Avis très tranché pour quelqu'un qui ne connaît pas du tout nicox et qui l'avoue.

L’avis est tranché parce qu’il faut bien individuellement décider, c'est-à-dire se positionner.
Il peut être complètement erroné, je l’admets complètement et accepte par avance l’idée d’avoir tout à fait tort. Mais le temps est limité et on ne peut individuellement pousser l’analyse plus avant sur toutes les sociétés auxquelles on s’intéresse sans que ce soit au détriment de toutes les autres. Quand j’ai conçu que je ne pouvais pas objectivement évaluer Nicox, je me suis détourné de la suivre pour employer mon temps plus utilement. J’ai cependant choisi de l’observer un peu de loin parce que j’ai crû y voir un de ces phénomènes collectifs qui m’intéressent parce qu’ils m’enseignent beaucoup sur la psychologie des marchés ou la mienne en particulier.

Pourquoi, aussi, j’énonce qu’il me paraît impossible à la très majorité de ceux qui la suivent d’avoir un avis objectif qui ne soit pas la reproduction d’avis d’autres personnes à qui on accorde une autorité à laquelle on se fie sans pouvoir de contrôle >
Je me suis déjà expliqué sur ce point, notamment dans les deux posts suivants.
http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=25369#p25421
http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=25353#p25424
Je n’ai rien de plus à ajouter. Cependant afin de nuancer mon point de vue, je reconnais qu’à titre exceptionnel, un particulier grâce à la fréquentation de personnes autorisées (dirigeants, chercheurs spécialisés, etc.) pourrait avoir opinion très poussée et juste du potentiel de la société. Cependant les autres seraient à nouveau dans la situation de devoir le croire sans pouvoir vérifier avec rationalité son analyse par défaut de compétence. En effet, comment séparer l’analyste pertinent de l’autre qui déblatère une somme d’idées reçues invérifiables > Il n’y a pas de moyens et on se trouve réduit à croire et à céder à autrui dont on ignore la compétence et l’honnêteté mais dont on accroît l’autorité la réussite ou l’échec de sa prise de position. Le cercle est bouclé. Je considère cette solution trop aléatoire pour m’y hasarder.

Qu’en est-il de la possibilité d’obtenir des informations croisées > Il me semble que l’on se trouve dans la même situation que celle décrite juste avant mais avec bien plus d’intervenants. Je redis la même chose : tant que l’on ne peut pas s’assurer de la pertinence de chaque avis en particulier, la somme des avis présente un même risque et le consensus peut se tromper radicalement. On n’en sait rien et on ne peut le vérifier. Pour exemple, on pourrait se représenter le résultat auquel aurait aboutit le travail sur des informations croisées à propos de France Télécom ou Alcatel en 2000, ou encore à propos de la pertinence des stratégies des institutions bancaires en ce début d'année.

Faut-il encore évoquer combien un nombre particulièrement restreint de personnes sont habilitées à traiter des affaires de Nicox > Il n’y a guère que quelques dirigeants pivots ou chercheurs salariés de Nicox qui le pourraient. Un universitaire, un médecin, un pharmacien quelconque le pourrait-il > Non, ses compétences ne sont pas assez spécialisées. Un analyste financier > Moins encore, il n’a nulle compétence pour vérifier les dires de la société. Aussi, en ce point est-on complètement dépendant des informations dispensées par la société. Quel crédit apportait à la direction. Rien ne permet de vérifier la pertinence de son anticipation, rien ne permet de vérifier les éventuelles omissions. On doit faire confiance et observer à la réalisation des objectifs intermédiaires. J’observe que ni les salariés, ni les dirigeants ne sont directement intéressés au capital de la société. Par contre, j’observe qu’ils sont intéressés à la poursuite de l’activité puisqu’elle génère leurs revenus du travail. J’observe aussi qu’une augmentation de capital à un cours élevé, c'est-à-dire à un cours qui augmente le risque des nouveaux souscripteurs, permet à ces mêmes de continuer à bénéficier de ces mêmes revenus plus longtemps. Les intérêts de chaque partie sont différents. Il se pourrait qu’ils soient divergents. Je n’ai nul moyen pour m’en assurer et je devrais céder à la croyance. Cette conjonction de facteurs défavorables diminue la confiance que je pourrai accorder à la direction. Il n’en serait pas de même si M.Garufi possédait une fraction importante du capital de la société. Mais ce n’est pas le cas. Son intérêt pourrait être distinct de celui de l’actionnaire qu’il cherche, à mon goût, trop à convaincre. Il en est de même des grandes sociétés pharmaceutiques : aucune n’a jugé intéressant d’entrer dans le capital particulièrement disséminé de la société plutôt que de verser des royalties pronostiquées substantielles. Tout cela forme un faisceau de conjectures défavorable qui m’induit à ne pas trop facilement faire confiance.

On pourrait encore discourir sur beaucoup d’autres points. Qui est compétent pour répondre à ces questions :
-l’échec de molécules concurrentes serait favorable à Nicox : pourquoi donc > Si d’autres échouent, pourquoi Nicox y parviendrait > N’est-ce pas plutôt signe de la très grande difficulté à créer des molécules efficaces >
-Pourquoi la FDA ne serait pas très sourcilleuse comme pour tous les autres à l’encontre des produits de Nicox >
-Qui est en mesure d’interpréter les études faites > Les bienfaits, les méfaits, éventuellement l’absence d’effets des produits prochains de Nicox. Qui est en mesure de s’assurer réellement de l’avancée des recherches > Qui est en mesure d’entrevoir les omissions, les non-dits éventuels >
-Qui est en mesure d’évaluer les bénéfices réels pour les patients potentiels et donc qui est en mesure d’évaluer les affaires futures.

Je crois qu’à toutes ces réponses, il y a très peu de gens parmi nous qui objectivement et avec sincérité pourraient dire : « je le peux ». Tout au contraire, à un moment ou à un autre, chacun a du accordé son crédit à l’un ou à l’autre parce que son avis lui paraissait probant, sans pour autant qu’il ait eu les moyens objectifs de le vérifier.

Je n'ai pas le temps immédiatement de traiter comparativement ma façon d'envisager NRJ. Je le ferai un peu plus tard.

A bientôt,
cordialement

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Graham


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