Immobilier : l’attentisme gagne les acheteurs (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 08 septembre 2007, 00:39 (il y a 6281 jours) @ Bimbo
édité par Graham, samedi 08 septembre 2007, 01:46

Nous avons connu la période où quelques uns se hataient d'acheter par crainte que les prix ne fussent plus élevés plus tard.
Nous allons connaître le phénomène inverse: la période où d'autres se diront qu'il vaut mieux attendre quelque temps encore parce qu'il se pourrait bien que les prix fléchissent un peu.

Pendant ce temps:
-le stock de biens à vendre augmentent (un peu plus de 9 mois en France)
-les spreads bancaires pour assurer le risque croissent (pensons que 50% des acheteurs actuels sont des ouvriers, les plus aisés ayant pu acheter avant)
-les taux à LT risquent de se tendre (+0,2 à 0,3% sur le mois de juillet en France)
-les revenus ne croissent toujours pas, la croissance locale faiblit, le sous-emploi ou l'emploi précaire masqués par les chiffres améliorés du chomage augmentent
-le rapport rentabilité locative/rentabilité obligataire se détériore.

Je ne crois pas que l'immobilier fléchira fortement en France (sauf peut-être dans quelques grandes villes et surtout les appartements loués ou dans le cas où nous entrions vraiment dans une récession très grave et durable): l'immobilier d'habitation restant un marché de particuliers; les particuliers préférant renoncer à vendre que de vendre à perte. Au pire, j'entrevois un léger fléchissement des prix (5-10%) pendant quatre ans (pour écouler les stocks et faire face à quelques assez rares impayés-les risques sont limités à CT, ils se révèleront dans la durée et devraient être encaissables car étalés), suivi d'une longue période de stagnation des prix (10-15 ans). La perte de valeur de l'immobilier sera une perte de valeur en euros constants qui pourrait avoisinner 30% à 40%.
Le problème est ailleurs et a été évoqué avec beaucoup de pertinence par J-P Petit: ce qui s'investit dans l'immobilier ne s'investit pas dans l'économie. L'immobilier est contre-productif. L'immobilier haut est un fléau, pour les jeunes générations, pour les investissements, pour l'équilibre social et intergénérationnel. L'immobilier chère est symptomatique de l'état d'esprit général de notre pays: un pays qui a peur, un pays qui devient sécuritaire et anti-libertaire, un pays d'individus égoïstes et repliés qui s'accomodent bien, et en toute bonne conscience, de l'accentuation des inégalités tant qu'elles ne les touchent pas et qui ne songent qu'à défendre des intérêts catégoriels derrière une parade-mascarade de solidarité. Nous boirons le vin jusqu'à la lie. Nous l'avons voulu, nous l'aurons.
Heureusement qu'il y les anglais, les familles qui divorcent, les besoins structurels, et tout le baratin ressassé pour nous soutenir tout cela! Pourvu que ça dure!

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Camille Peyrache (avec AFP). Publié le 05 septembre
http://www.lefigaro.fr/immobilier/20070905.WWW000000366_immobilier_lattentisme_gagne_le...

La crise de l’immobilier américain, la chute des bourses et les hésitations du gouvernement français sur le crédit d’impôt ont découragé les acquéreurs cet été.

Les prix de l'immobilier ancien se sont tassés au cours de l'été, avec une petite hausse sur les maisons et une petite baisse sur les appartements, d’après le baromètre de SeLoger.com et l'indice BoursoPAP.

«La hausse des taux d'intérêt, la crise immobilière américaine et la chute des bourses en Europe ont fini de décourager les acheteurs qui attendent d'y voir plus clair avant de concrétiser leurs projets immobiliers», explique le site internet spécialisé en immobilier.

Selon SeLoger.com, les prix à Marseille, Lyon, Toulouse ou Montpellier stagnent, voire baissent légèrement dans un «marché attentiste». En revanche, dans d'autres villes où le marché est tendu, les prix continuent de grimper: +7,8% en un an sur Paris, +4,7% à Lille ou encore +4,1% à Toulon.

Prix en baisse. Pour sa part, l'indice BoursoPAP, qui recense les opérations de particulier à particulier, note une très faible baisse des prix au cours du mois d’août de 0,30% pour les appartements et une légère hausse de 0,42% pour les maisons. Sur un an, les prix des appartements ont légèrement baissé de 0,05% et ceux des maisons augmenté de 2,13%, selon cet indice.

Dans les mois à venir, «la crise du crédit immobilier va avoir un impact psychologique dont il est difficile de mesurer l'ampleur», estime BoursoPAP. Néanmoins, le doublement du crédit d'impôt accordé la première année aux nouveaux propriétaires est vu comme «une mesure encourageante».

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