la grande crise qui vient (Securibourse)

par Graham ⌂ @, mercredi 28 mars 2018, 18:14 (il y a 2183 jours) @ jmp

Il peut en effet tout se passer. Tout, c'est tout, même l'inenvisageable.

Le plus probable et de loin reste, une pause ou un fléchissement mineur après une très belle hausse ininterrompue.

Je suis très loin de dire que nous sommes au moment d'un effondrement. Pour moi, une grande part des conditions sont là depuis 2008 et peut-être alors nous n'y sommes pas passés bien loin. Tous les acteurs cependant s'y refusent: Banques Centrales, Gouvernements, Banques, acteurs du marché, peuples. Cela crée un consensus moral fort qui fait que les choses fonctionnent alors que tout est anormal, et tout à fait et littéralement extraordinaire. Nous sommes dans l'ère de l'interventionnisme à outrance. Ces époques ont un temps limité. On peut estimer que pour la France, il faudra une dizaine d'années pour approcher les 140% d'endettement par rapport au PIB. Nous entrerons alors dans une période de crise bien pire que celles de la Grèce, de Chypre, de l'Irlande et de l'Espagne pour une raison très simple: ces pays ont bénéficié largement du soutien de l'Europe, c'est-à-dire de l'Allemagne, de la France surtout qui leur ont prêté à taux bas ce qu'ils n'avaient pas et qu'eux-mêmes devaient emprunter. La France emprunte au 2/3 tiers hors de la zone euro. Le jour où ceux qui lui prêtent considéreront que la France n'est plus solvable, ils lui imposeront ce qu'ils veulent. Je vous laisse deviner: taux d'intérêts qui monte en flèche, obligation de baisse drastique de la dépense publique, c'est-à-dire des dépenses sociales et de fonctionnement, vente forcée des bijoux de famille. Bref le chaos social puis la révolution. Je dis bien révolution: pas un ami 68 de pacotille mais bien une bonne et sanglante révolution à la 1792-94. Cela peut survenir avant: si un pays important comme l'Italie ou l'Espagne est en grande difficulté. A ce moment, dernière nous, il n'y aura plus d'Europe. Il y aura l'Allemagne. Mais l'Allemagne sera dans une situation pire que le reste de l'Europe pour une autre raison très simple: sa croissance des dernières années a crée un enrichissement virtuel. L'Allemagne est créancière de toute l'Europe à un très haut niveau. Si l'Europe faillit, l'Allemagne verra son système bancaire s'effondrer. Sa croissance artificielle fera place à un dégonflement de sa bulle productive industrielle. Cela créera aussi un chaos social.

Il faut prendre en compte ce scénario qui n'est pas fantasmagorique mais de plus en plus certain à mesure que l'on observe l'impossibilité de l'Europe à se réformer et la pente de plus en plus inéluctable que nous empruntons.

Si je croyais que ce scénario se réalisait maintenant, je ne serai pas investi à plus 70% de mon patrimoine en actions européennes. Néanmoins, je suis persuadé que nous vivrons cela dans moins d'une douzaine d'années. Je ne crois pas que nous ayons la capacité de nous réformer avant que d'avoir frappé le mur.

Cela ne m'angoisse pas du tout et ne me rend pas malheureux. L'essentiel est d'être prêt. Prêt à prendre les armes et à se battre pour quelque chose qui vaut mieux que soi. Je suis prêt. Et même s'il fallait mourir: je deviens vieux. Ce serait une belle mort et honorable que de partir en défendant les générations qui nous suivent, nous qui leur préparons depuis si longtemps tant de maux à venir. Cela fait 3 générations que l'on dilapide tout l'héritage. Il est assez temps que cette période de jouissance frénétique, égocentrée et morbide cesse. Je suis entré dans la période de la transmission. J'ai à rendre compte de ce que j'ai reçu et de ce que j'en ai fait. Après j'aurai fait mon temps et je pourrai partir content.

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