relativité du défaut d'illiquidité (Securibourse)

par Graham ⌂ @, lundi 01 décembre 2008, 13:57 (il y a 5841 jours) @ bimbo

» - le parcours connu du titre. Même au cours actuel, c'est une des actions qui a déjà fait le plus gros de sa hausse (situation long terme).
Il est clair qu'il pourrait en être ainsi dès lors que l'on se fonde sur l'évolution du cours du titre ces dernières années. Rien, en effet, ne permet de présumer qu'il en soit différemment dans l'avenir. L'essentiel de la hausse, malgré la décote, pourrait bien être déjà derrière nous. Parmi les facteurs techniques qui valident ce scénario, il y a:
-l'illiquidité générale actuelle sur les petites valeurs qui est probablement amené à durer quelques années, ce qui ne fait que rajouter à l'illiquidité "structurelle" du titre
-la communication réduite de la société
-le verrouillage du capital par l'actionnaire majoritaire
-la volonté par l'actionnaire majoritaire de conserver le titre de la société décotée
-la quasi absence de perspective attrayante
-l'absence de suivi d'aucun gérant ou analyste
-le dividende infime
-le secteur d'activité en plein marasme

and so on... et j'en passe beaucoup sans doute que j'oublie.


» En gros, et même si le marché redémarre demain, il y a d'autres priorités qu'INFE.
Quand le marché redémarrera, en effet, il y aura plein d'autres titres au potentiel considérablement plus explosif. La difficulté est quand redémarrera-t-il> S'il ne redémarre pas, le risque de marché persiste, et les titres au potentiel explosif sont les mêmes que ceux qui risquent les gros gadins. Avec sa trésorie excédentaire et ses marges supérieures, INFE est plus protégé en sa valeur théorique. Ce qui n'enlève rien au risque pratique: devoir vendre en urgence. En ce cas, il n'y a pas de solution: le titre chuterait violemment. Cela dépend donc du positionnement de l'investisseur. Moi, je n'envisage pas le risque dans sa forme pratique: je ne suis jamais contraint de vendre. Je n'envisage le risque que dans sa forme économique: les résultats baisseront-ils et de quelle amplitude> Il m'est égal ce que fait le marché, je me positionne en fonction de ce que je conjecture de l'évolution des affaires. A ce sujet, INFE n'est pas dénué d'atouts:
-trésorerie importante: parachute à la baisse de la valorisation
-trésorerie importante qui permettra de résister à plusieurs exercices délicats, voire déficitaires.
-trésorerie importante qui permet le rachat de concurrents dans des conditions de marché favorables
-marges supérieures, ce qui amoindrit le risque de défaut. D'autres concurrents seront pris en défaut avant. Cela permet une marge de négociation commerciale sans mettre en péril l'entreprise.
-clientèle solvable et assez récurrente qui ne devrait pas être de trop empêchée par la crise(collectivités pour la plus part).
-partenariat public-privé à terme.

On pourrait rajouter des facteurs techniques:
-âge du dirigeant et actionnaire principal: possibilité de cession de la société à un prix plus en adéquation avec les performances économiques de la société.
-reconsidération par le marché:
notamment si dans l'avenir meilleure communication, rachat d'autres entreprises avec augmentation du volume d'affaires, cession, partenariat public-privé et orientation d'une partie des affaires sur les "concessions"
-rachat d'actions propres décotées avec pour effet amélioration franche du BNPA
-versement possible d'un dividende conséquent

Bref, potentiellement, l'hypothèse d'une revalorisation de la société est envisageable dans les dix prochaines années. A quel moment précis, cela me parait indéterminable. Pendant ce temps, le risque économique pour la société est assez limité. Au contraire, il est même envisageable que la société soit suffisamment dotée pour bien résister à la crise économique durable que nous vivons. Elle devrait en sortir renforcée. Au terme de cette crise, elle pourrait bien prospérer mieux que son secteur. Voilà réunis pour moi tous les ingrédients qui militent en sa faveur. Je rappelle que je suis investi à près de 100% de ce que je possède en actions. Je ne peux pas me permettre ce luxe de tenter des titres explosifs mais dangereux au risque de tout perdre. INFE en de nombreux endroits présentent des aspects sécuritaires. Certes, il a le défaut manifeste de l'illiquidité et celui autre qu'a dit Bimbo:
» Potentiel de hausse limité.
Mais il est, me semble-t-il, au moins aussi sûr qu'une obligation privée et potentiellement bien plus rémunérateur, malgré la faiblesse présente mais non nécessairement future de son dividende. Et, comme tout le monde l'a signalé, il est totalement illiquide. Mais ainsi que je l'ai mentionné plus haut, avec la façon dont je procède cela ne constitue pas un désavantage pour moi. Je préfère l'illiquide INFE que je peux vendre à 45€ en baisse de 25% sur sa moyenne haute que le liquide RNO, par exemple, en baisse de 85% ou plus sur ces plus hauts. La liquidité ne protège pas de la baisse. Cela me paraît une illusion commune et courante.

En conclusion, je dirai, que sauf la liquidité, INFE présente quelques caractéristiques de l'esprit du forum:
Small offrant un bon rapport rendement espéré/risque
Et, personne ici, je pense n'est assez naïf pour considérer que le marché étroit des smalls est ordinairement et naturellement liquide. Il l'a été pendant 10 ans pour les raisons qu'a énoncées L.Abadie. Ce temps a passé et est révolu pour longtemps. Toutes les smalls tendront à être de plus en plus illiquides jusqu'au terme de la crise. Et, il semblerait bien que ce terme soit lointain

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