Analyse de Businessweek (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 11 août 2007, 16:02 (il y a 6308 jours) @ Graham

Edition du 04/08/2007, page 9

Les ventes massives sur les marchés financiers vont permettre aux investisseurs et aux banquiers de retrouver leurs esprits. TROP D'ARGENT, PRETE A TROP DE MONDE, TROP FACILEMENT. Cet avertissement arrive au bon moment, avant que l'éclatement ne fasse perdre tout contrôle sur l'économie, et surtout durant une période de
solide croissance mondiale.

Les standards d'ATTRIBUTION DU CREDIT seront durcies tant pour les entreprises (activité fusion/acquisition) que pour les particuliers (habitat). La baisse de leurs actifs boursiers pourrait empêcher certains fonds de continuer à lever des capitaux, leur signature se dégradant sensibement. Mais les entreprises regorgent de liquidités et les plus fiables pourront toujours accéder aux marchés pour se financer.

Le plus gros risque vient du CONSOMMATEUR AMERICAIN. Son pouvoir d'achat a été sapé par la chute de la valeur de ses actifs immobiliers conjuguée à un pétrole onéreux sur une période jusque là inégalée. Le gel des crédits aggravera le baisse du prix de l'immobilier et enverait au tapis la croissance de la consommation.

Dans les points positifs, si l'économie américaine se grippait, la FED aurait à sa disposition le levier des taux, qu'elle pourrait remettre sur le sillon de la baisse.

Si la crise qui secoue les marchés s'arrêtait là, les conséquences sur le plan mondial ne seraient pas si importantes ; en revanche, si la spirale baissière devait tirer les indices boursiers encore plus bas, ...

La plupart des instruments financiers en vogue aujourd'hui n'ont jamais été testés par temps de crise par le passé. Les outils permettant aux entreprises et aux investisseurs de COUVRIR LEURS RISQUES ont certes permis de fiabiliser et de sécuriser les transactions mais ont repoussé ces risques ailleurs, ce ailleurs étant un lieu à peu près inconnu. Il faudra donc du temps pour prendre la mesure des PERTES CACHEES dans les bilans comptables. Il a d'ailleurs fallu attendre plusieurs mois entre les premiers craquements dans le marché des "SUBPRIMES" et les premières faillites de fonds d'investissement.

POur l'instant, bien que ces actifs gérés par les fonds et certaines banques soient plutôt illiquides, ils ont tous, la semaine dernière, lorsque les premiers fonds ont fait faillite, trouvé preneur - à vil prix.
Ainsi, tant que demeureront des acquéreurs pour venir en aide aux fonds malades, les risques d'une CRISE SYSTEMIQUE seront faibles.

La principale inquiétude provient des BANQUES, dont les largesses ont alimenté le système. De leur attitude dépendra la suite des évènements ; les banques peuvent, en partant d'une diminution des crédits accordés, salutaire à l'économie, aboutir à un gel des prêts, avec ses conséquences dévastatrices.

Beaucoup de banques américaines seraient désireuses de se DELESTER de leurs portefeuilles de subprimes et autres crédits pourris ( le montant de 300 milliards de dollars est évoqué). Mais à qui vendre si l'acquéreur ne peut emprunter afin de payer son achat>

Les BANQUES sont également exposées sur le front des fonds speculatifs (HEDGE FUNDS) qu'elles ont soutenus. Il est fortement probable qu'aujourd'hui, les plus grosses banques NE SOIENT MEME PAS CONSCIENTES de leur implication dans les marchés dérivés. Or il est prouvé qu'en cas de perte ou de baisse de ses bénéfices, une banque devient réticente à prêter de l'argent, ce qui renforcerait le "credit crunch"

POur conclure, les cycles du crédit sont imprévisibles. Bien que les choses puissent empirer rapidement, les soubresauts financiers actuels auront le mérite de réapprivoiser l'idée du risque, et de mieux évaluer le coût du risque en terme de rendement. Les marchés, tout comme les individus, ont parfois besoin d'un bon régime.

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