rendement des marchés actions, de canal, de FTE (Securibourse)

par Graham ⌂ @, lundi 14 janvier 2013, 22:56 (il y a 4323 jours) @ chris
édité par Graham, lundi 14 janvier 2013, 23:01

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Bonsoir Chris,

Merci pour ces suggestions.

J’apporterai quelques succincts commentaires sur celles que je connais un peu.

Tessi est notre seule valeur commune depuis quelques années, il me semble, sans doute pour les mêmes raisons, donc rien à rajouter.

Je me suis intéressé à Canal+ et France Télécom, toutes deux exclusivement pour le rendement. Bien qu’il faille minimiser beaucoup, à mon avis, l’importance de ce facteur en raison des risques fiscaux qui entourent la rémunération des actionnaires.

Finalement dans les deux cas, je ne me suis pas laissé séduire et ceci précisément pour la remarque que tu apportes et que je partage, à savoir :
"Tous les journaux économiques recommandent les actions en 2013 compte tenu des taux obligataires très faibles. Le raisonnement est simple et séduisant, mais un peu trop à mon goût pour le suivre les yeux fermés."
En effet, à court et moyen terme, le raisonnement est vrai. Mais le vent tourne vite et à plus long terme, on peut parfaitement imaginer comme très vraisemblable que le marché obligataire "corporate", soit affecté fortement en parallèle du marché obligataire souverain. Dans ce cas, la rémunération des actions n’est plus avantageuse en fonction des rémunérations obligataires et les valeurs de rendement plongent si elles n’ont que ce faible avantage.

Dans le cas de Canal, le rendement reste assez faible en cas de retournement des marchés obligataires et même si les revenus sont assurés, ils n’offrent pas de protection suffisante. En conséquence, à long terme je vois Canal sous-performé par rapport au cours actuel. Toutefois le raisonnement me parait bon mais, je n’y irai que si le rendement du dividende dépasse au moins 9%.

Pour France Télécom, c’est pire. Le raisonnement que tu fais pouvait être fait, il y a 4 ou 5 ans à l’identique et l’on voit où il a mené. La situation actuelle est bien pire. L’avantage concurrentiel que donnait la régulation clientéliste de l’Etat disparait, la dette n’a pas été réduite. Ainsi que signalé dans le document de référence 2011, le risque de liquidité en cas de perturbation des marchés obligataires est considérable. France Télécom n’encoure pas ce risque à court et moyen terme mais à long terme ce risque est disproportionné. Durant les cinq dernières années,France Télécom n’a fait aucun effort de réduction de sa dette, ce qu’il eut du faire pendant les années fastes en ne versant pas ou peu de dividendes. En cela, il a maintenu, voire accru son risque. France Télécom est éminemment fragile selon des circonstances qu’elle ne domine pas et envers lesquelles elle ne s’est pas soustraite quant elle l’aurait pu. A long terme, le risque de mort me parait important. La raison de ce choix qui me parait une erreur fondamentale est peut-être à chercher dans les pressions de l’Etat actionnaire qui avait besoin de la manne des dividendes. S’il ne s’agissait que de satisfaire la communauté des investisseurs, alors aussi ce fut une erreur. Car où est l’intérêt, les dividendes versés ne compensent pas la destruction de valeur et il n’y a eu aucune augmentation de capital qui eut pu justifier le maintien artificiel d’un cours surévalué à cause du dividende. Et dans tout cela, on ne parle pas du risque concurrentiel initié par Free qui décalcifie les anciens et indus avantages des opérateurs de téléphonie traditionnels, privilégiés par l’Etat régulateur.

Pour les autres valeurs, je n’ai pas d’opinion.

Mais pour conclure, à ton instar, le critère du rendement me parait devoir être très relativisé car sa valeur dépend d’autres critères à terme hautement instables et fluctuants que sont les rendements obligataires. Et le risque de krach obligataire n’est pas à négliger et de conséquences autrement incommensurables que ce que pour lors on a vécu.

Cordialement.

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