alix interroge loic abadie et les baissiers (Securibourse)

par Alix, lundi 13 octobre 2008, 05:58 (il y a 5880 jours) @ labadie

Pour relayer les interrogations argumentees de Dacian, Casam et Brehat sur le blog de Loic Abadie. Je me pose les memes questions qu'eux :

Paul Jorion ecrit ce lundi matin :
A la question du Débat du jour (la Tribune, lundi 13 octobre), « Le plongeon des marchés est-il rationnel > », je suis celui qui dit « Oui ! ». Vous savez que pour moi, la psychologie, n’est pas l’explication de ce qui est en train de se passer. Les marchés ne cèdent en rien à la panique : ils comprennent au contraire l’ampleur d’une crise dont le scénario était pourtant écrit depuis trois ans. La baisse des actions est plus que jamais le fruit d’un calcul tout à fait rationnel et non fondée sur la peur ou un sentiment de panique. (La suite, une fois que cela aura paru.)

Hier dimanche, sur le blog de Paul Jorion, Benoit demande :

@ Paul
Mais alors Paul, qu’en est-il des CDS > Pourquoi personne ne parle plus des 52 000 milliards de dollars de CDS >
Ils n’existent plus, ou quoi >
Vous disiez le 29 septembre dernier :
" Tant que les autorités n’auront pas réglé la question des Credit–Default Swaps, l’affirmation selon laquelle toutes les mesures sont prises pour résoudre la crise ne sera tout simplement pas sérieuse. "
Et aussi, dans le meme billet :
" Arrivé à ce stade-ci, il faut abandonner l’ambition de résoudre les problèmes : il faut d’abord stopper la finance dans sa chute en gelant la situation. "

Charles Gave, samedi (sur le jdf):

" Apparemment, il y aurait plus de 450 milliards de dollars de CDS (Credit Default Swaps) sur Lehman qui doivent être réglés ce vendredi. Les CDS, ce sont des contrats d’assurance vendus par une institution financière garantissant qu’une autre société ne va pas faire faillite. 450 milliards de dollars de ces contrats d’assurance sur Lehman - qui a fait faillite - arriveraient donc à échéance ce vendredi 10 octobre.

Tous ceux qui avaient cédé ces contrats vendent comme des fous depuis trois semaines pour lever les fonds nécessaires à ce règlement. Ils en arrivent même à se séparer des obligations d’Etat, dernière ligne de défense, qui baissent depuis deux ou trois jours. Nous sommes donc en train d’arriver à une situation binaire.

Ou bien ces règlements ont lieu en bon ordre, et, les vendeurs ayant disparu, les marchés rouvriront lundi en forte hausse.

Ou bien ces règlements n’ont pu avoir lieu, et, dans ce cas-là, la protection apportée par les CDS apparaîtra comme illusoire, et toutes les banques et institutions financières devront annoncer quelle est la valeur exacte de leurs positions, hors protection.

Pour l’instant, les positions assurées sont au bilan à 100 % de leur valeur faciale. Si l’assureur fait faillite, il faudra mettre au bilan la valeur de marché et non la valeur assurée. Dans ce cas, toutes nos banques seraient en faillite et devraient être nationalisées. Dans cette hypothèse, une fermeture des Bourses pendant quelque temps est tout à fait envisageable, le temps que les autorités remontent toutes les transactions."

Auquel Armand semblait répondre, hier matin a 12h 30 (Billet “Se hater lentement”) :

" Résultat définitif sur les enchères de la dette de LEH : c’est pire encore. Les assureurs devront payer 270 B$ aux assurés, soit 91.375% du total assuré (le notionnel) par ces CDS ; cette dette de LEH n’ayant été vendue qu’à 8.625% de son prix.

Ce marché des CDS pèse(-rait nul ne le sait précisément puisqu’il est de gré à gré, non réglementé, sans chambre de compensation qui centraliserait le montant des « paris ») 55 T$. Evidemment toute la dette ainsi assurée ne se retrouvera pas en faillite. Mais rappelons qu’il y a pour 1T$ de CDS sur la dette de GM qui a fait du -31% hier, et comme la faillite menace…

Pour trouver de telles sommes les assureurs non encore faillis n’ont guère de choix que de vendre des actifs et même prévoir du cash par avance, d’où leurs ventes non pas paniques, mais forcées.

Quand à ceux qui ont vendu de l’asurance, éventuellement avec effet de levier, sans avoir les fonds propres nécessaires hé bien c’est la faillite et une perte réelle pour l’assuré qui constate la faillite de son débiteur et de son assureur. Les fonds de retraite (type PIMCO de Bill Gross) vont devoir constater des pertes potentiellement colossales. Mêmes les retraités ne vont pas être contents."

Le krach va-t-il donc continuer du SEUL fait des CDS > :-|

Paul Jorion repond a Benoit :
" Oui, Armand a répondu à la question sur les CDS. Le fait est que le système financier meurt de mille blessures. C’en est une. J’essaie de parler de toutes, une à la fois.
Immanuel Wallerstein lit cette agonie d’une manière un peu apocalyptique dans son entretien avec Antoine Reverchon dans le Monde : il offre un tableau synthétique intéressant dans une perspective de cycles historiques. Ce n’est pas mon type d’approche mais cela mérite certainement le détour."

:flower: alix


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