ni bear ni bull (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 03 mai 2008, 12:57 (il y a 6044 jours) @ Bimbo

Puisque chacun y met sa petite touche, je ne vais pas me priver. Il n'est pas inévitable d'être ou bear ou bull. On peut n'être ni l'un ni l'autre, ou même n'être qu'indifférent. Etre l'un ou l'autre, c'est faire encore trop d'hommages à ce Minotaure monstrueux qu'est le marché.

Comme champion du monde des traders, Bimbo a un petit trou de ... mémoire! Bien sûr, nous avons un champion du monde et bien frenchie en l'occurence: Gégé Kerviel.

Plus sérieusement, en accord avec L.Abadie, le haut niveau des indices me parait plutôt comme porte de sortie plutôt que comme porte d'entrée. La crise financière que nous connaissons ne fait jamais que provoquer le commencement d'une crise économique d'envergure. Mais je ne peux pas conclure comme L.Abadie: je ne parviens pas à déterminer ni une amplitude, ni la longueur de la période. Ces complexes abstractions sont-elles même débrouillables par l'esprit humain> Je ne le pense pas. Trop de facteurs débordent du plus simple mécanisme de la déduction logique. Et l'on ne prend pas en compte l'humain, toujours surprenant et capable du pire comme du meilleur, de souplesse, d'inventivité et d'adaptation. Aussi les choses ne me paraissent pas si simples, ni si prévisibles.
Plutôt que d'essayer de deviner l'évolution macroéconomique du monde, il peut être plus judicieux de revenir aux fondamentaux des meilleures et plus régulières sociétés. Durant son exceptionnelle carrière, ce n'est jamais qu'ainsi qu'avec succès W.Buffett procéda. Il dirait mieux que moi que quelque soit le contexte, on boira toujours autant de coca, on mâchera toujours autant de chewing gum et l'on cherchera toujours la meilleure lame pour se raser. Certes, cette opinion est aussi simpliste et les plus exceptionnelles sociétés conservent des niveaux de valorisation élevés qui pourraient sensiblement baisser. Au-delà de cela, ce qu'il indique c'est qu'il est plus pertinent de suivre l'évolution des performances économiques des sociétés plutôt qu'à augurer avec une improbable réussite les grands phénomènes économiques. De nombreuses sociétés d'exception sont insensibles ou peu sensibles aux aléas économiques. Parmi celles-ci on peut citer Sanofi sur laquelle l'an dernier on remarquera que W.B. s'est renforcé sensiblement. La baisse possible des ratios de valorisation des sociétés américaines d'ici quelques mois devrait permettre, grâce à la bassesse du dollar, d'investir à très bon compte sur des sociétés aux chiffres d'affaires déjà bien internationnalisés.

Pour conclure, il me parait utile de se poser cette question essentielle: est-on capable, à titre individuel, de repérer des affaires exceptionnelles, à haute régularité et prévisibilité, à des prix ordinaires (pour paraphraser W.B. et Thierry Collart)> Si on se croit avec justesse capable, il ne faut pas hésiter à investir. Si on ne s'en croit pas capable, il vaut mieux dans ce cas profiter du haut niveau des indices pour quitter la partie. Rares, me semble-t-il, seront ceux qui performeront dans la crise économique qui vient. Mais ceux qui le pourront auront des performances exceptionnelles. La cupidité ne devrait pas incliner l'intelligence. Entre ses choix extrêmes d'investir ou de tout vendre, reste la solution moyenne que beaucoup ont opté: ne miser qu'une faible proportion de ses actifs. chacun y trouvera son lot, selon son tempérament.

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