précision (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 29 mars 2008, 10:23 (il y a 6079 jours) @ Bimbo
édité par Graham, samedi 29 mars 2008, 10:27

» c'est que ton exemple de gestion n'est recommandable qu'aux investisseurs de ta trempe.
Oui Bimbo, ma façon n'est en règle générale pas recommandable, ni à suivre. Je pense bien d'ailleurs que, par nature, peu se risquent de la sorte. Ce qui vaut mieux pour leur tranquilité. Ce style de gestion, si cela en est un, est effectivement pour partie une question de caractère.

» Tu as relevé toi-même que le timing n'était pas bon, et c'est principalement cet aspect qui m'interpelle. Pour ma part, je pense qu'il est des périodes où la probabilité d'investir trop tôt mérite qu'on s'y arrête...
Ainsi que j'essayais, peut-être mal, de le remarquer: il faut reconnaître ses erreurs. J'ai fait effectivement ces derniers mois une succession d'erreurs, dirai-je, presque de débutant. Hâte, excès de confiance, prudence suspendue. C'est très bien ainsi. L'argent n'est pas l'essentiel, mais que moyens. On devient meilleur par ses erreurs bien comprises. La leçon vaut le prix.

» Tu parles de très fortes probabilités pour qu'NRJ soit un bon coup à terme. Je note.
Ce n'est pas précisément ce que je dis. Je dis qu'au cours actuel et à horizon moyen (disons 5-7 ans), le risque est limité. Mais il existe. Il consiste en l'échec du développement des nouvelles activités et surtout dans la réalité du déclin de la radio en France (ce que j'ai affirmé ne pas croire puisque je ne perçois dans la baisse des revenus tirés de cette activité qu'un effet conjoncturel passager). Si mon opinion est juste concernant le média radio en France, sa valeur de marché devrait se situer au bas mot vers 700-800m€. Le risque sur cette activité est difficilement évaluable. Je pense que la société a largement les moyens financiers de l'enrayer. Donc, je l'estime inférieur à 20%. Parmi les possibilités envisageables, on peut se représenter un déclin modéré de cette activité (probabilité de l'ordre de 50%). La valeur du média radio resterait dans ce cas supérieure à 500m€. D'autre part, et à l'opposé complet de tous les avis dominants actuellement, je ne crois pas que les activités nouvellement développées soient un échec de stratégie. Bien au contraire. Pour moi, c'est de l'opportunisme entrepreneurial. C'est bien plus positif que la passivité. Les errements de débuts, les ratés me paraissent naturels à toutes prises de risque. Cela ne m'émeut pas. Au contraire, je suis confiant. La téléphonie n'aura rien coûté ou presque et finalement pourrait bien se révéler une surprise. La TV vaudra toujours quelque chose de non négligeable. TowerCast séduira à terme les marchés (infrastructure sans concurrence à marges élevés, comparer aux concessions autoroutières), et une fois mise en bourse sera valorisée sur des multiples élevés. Internet, même si la venue du groupe est tardive, il y a amplement de la place pour accaparer une audience élevée. Le hors média, spectacles, évènements, dérivés, temps en temps ratera, temps en temps suscitera des bénéfices conséquents au gré des réussites.
Tout cela fait qu'à la fois le déclin du média radio en France et à la fois l'échec de toutes les nouvelles activités est faiblement probable. Dire jusqu'où cela réussira est pareillement impossible à évaluer. Des développements échoueront (par exemple la téléphonie), d'autres réusssiront au-delà de toute espérance. C'est pourquoi le potentiel est important et cela avec un risque limité.
Le groupe a les moyens financiers de ses ambitions. Il n'a pas besoin à terme court du marché ou des banques. C'est très appréciable en ces temps de crise. Cela permet quelques années de sacrifice des résultats au profit d'investissements pour l'avenir. Il n'y a pas tant de groupes qui bénéficient de conditions si favorables. Reste que le développement des nouvelles activités est une autre paire de manche. Le groupe a un réel problème à conserver ou à attirer les talents. Et cela pourrait bien être l'écueil de cette société. Mais pourquoi nécessairement cela impliquerait qu'il en soit toujours ainsi> NRJ est confronté à des difficultés de changement de format. Ce que son DG nommait une crise de croissance. Rien ne permet de supposer aujourd'hui que les choses resteront en l'état. Tout groupe est confronté à un moment ou à un autre à ce genre de difficultés. Il n'est rien d'autre que de naturel. Il n'y a pas à s'alarmer outre mesure.
Quant au titre, le flottant est très faible (à peine plus de 70m€). Cela est la raison principale de l'accélération de la chute du titre. Vente de fonds pressés par les rachats des souscripteurs sur un titre illiquide et très mal orienté à court terme, vente à découvert possible. Tristus Dolor a été très clairvoyant ces derniers temps en suspendant son intention d'achat. Il se pourrait bien que le fond ait été atteint. Je suis convaincu que le titre au cours actuel constitue une remarquable opportunité d'achat. Je l'ai ratée par précipitation. Tant pis pour moi. Mais songez-y sérieusement. L'inquiétude n'est pas toujours raison et moins encore bonne conseillière.

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