Risques de récession US (Artus), impact limité en Europe (Securibourse)

par Graham , jeudi 30 août 2007, 12:15 (il y a 6290 jours) @ Bobo

» http://stockguide.blogbourse.com/article-173949.html

C'est un article intéressant. Dans le fond, et pour déplaire à Bimbo, il répète l'argumentation que Labadie a depuis des mois.
Ce qui me surprend étrangement à chaque fois que je lis l'avis d'un spécialiste européen, c'est qu'il épargne quasiment systématiquement l'Europe du risque de récession. Je ne vois pas pourquoi elle le serait. Les excès sur l'immobilier sont quasiment les mêmes (sauf les subprimes, neg-am ou autres choses similaires). La finance est mondialisée, il n'y a plus de fontrières protectrices.
On ne cesse de mettre en avant les excès spéculatifs des Hedge Funds et la faible vigilence des prêteurs. Oui, c'est vrai. Mais par delà cela et qui est plus fondamentalement structurel: l'endettement excessif des ménages, la dépendance de la consommation à la capacité d'endettement, le risque de contraction des crédits, c'est à dire les freins à la consommation. Les excès américains ont été plus forts que les européens. En contrepartie, les revenus européens ont moins progressé. Les consommateurs américains et européens ont une capacité de consommation moindre qui risque fortement de se tendre, et pourquoi pas de se contracter. Comment la consommation pourrait-elle continuer à croître vivement quand les revenus progressent faiblement, que les conditions d'octroi des crédits se durcissent et qu'enfin les actifs baissent>
Certes, il est tout aussi possible que par un moyen quelconque (baisse forte des taux, excès seulement limités et maitrisables sur l'octroi des prêts) tout rentre dans l'ordre et continue comme avant. Je le répète: tout tient parce que tous dans le monde y croient. Ce serait continuer dans la grande illusion pour des excès encore plus amples et graves. Ceci me parait encore plus probable que le scénario de Labadie. Mais à la fin, ce que Labadie pronostique se réalisera tôt ou tard, à échéance inférieure à 20 ans. Le déclencheur sera psychologique: une remise en cause radicale de nos modèles sociaux. En fonction de la gravité de la crise (qui commence seulement), ce pourrait être dès maintenant. Les conditions sont là. Il reste la façon de d'appréhender, de concevoir et enfin de réagir aux difficultés de tous les acteurs. Le monde est-il prêt pour changer ses modèles> La réponse à cette question donne la solution des conséquences de la crise actuelle.

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Graham