une possibilité à envisager (Securibourse)

par thegambler, vendredi 10 août 2007, 20:06 (il y a 6309 jours) @ Graham

Bonsoir

Pour aider à éclaircir les idées

Voici l'explication des termes techniques fréquemment utilisés pour parler de la crise des crédits immobiliers à risque dits "subprime", à l'origine de la débâcle sur les marchés financiers mondiaux.

Crédits immobiliers "subprime"

Le terme désigne des prêts immobiliers dits "à risque" car consentis à des ménages à la solvabilité fragile et à des taux d'intérêt très élevés.

Depuis plusieurs mois, les taux d'emprunt ont augmenté et cela s'est accompagné d'un baisse des prix de l'immobilier, notamment en raison d'une contraction de la demande, diminuant d'autant "l'effet richesse" des ménages.

Cette conjonction d'événements a rendu nombre de ménages incapables de rembourser leurs emprunts, mettant en danger les établissements de crédit.

Crédits immobiliers hypothécaires, dits "mortgage"

C'est le type de crédit immobilier utilisé dans les pays anglo-saxons. Il se distingue de l'emprunt tel qu'on le pratique en France car il suppose que le bien acheté à crédit est hypothéqué.

Propriété du créancier, il constitue alors une garantie qui permet au ménage de souscrire d'autres crédits, à la consommation généralement, ce qui permet de stimuler l'économie.

En France, un système de prêt hypothécaire, dit "hypothèque rechargeable", a été introduit cette année mais de façon discrète.

Avec le système du "mortgage", le pouvoir d'achat des ménages est très largement dépendant de la valeur de leur bien immobilier. En cas de ralentissement et plus encore de retournement du secteur, comme c'est le cas aux Etats-Unis depuis plusieurs mois, l'"effet richesse" se contracte et peut se propager au reste de l'économie via un ralentissement de la consommation.

Fonds d'investissement

Ces sociétés ont pour objet d'investir sur différents marchés, avec divers degrés de risques financiers. Parmi eux, les "hedge funds" (fonds spéculatifs) sont spécialisés dans les investissements risqués, et certains ont choisi d'investir dans le juteux marché des "subprime".

Les établissements qui ont consenti des prêts "subprimes" ont en effet transformé les crédits en "titres financiers" (titrisation), de façon à pouvoir les vendre sur les marchés.

En raison du retournement du marché immobilier américain, les titres dérivés des subprimes ne trouvent plus preneurs. Ceux qui acheté ces titres, les "hedge funds" notamment, font donc aussi les frais de la crise. La faillite ou le gel de plusieurs d'entre eux a affolé les marchés.

Liquidité

C'est le concept central de la finance. La liquidité d'un actif mesure son caractère aisément négociable, à l'achat ou à la vente, sans frais trop importants et en toutes circonstances.

Valeur liquidative

C'est l'estimation de la valeur d'un fonds, obtenu en divisant son actif net par le nombre de part qui le compose. Cette valeur est établie quotidiennement, voire dans certains cas sur base hebdomadaire. Jeudi, BNP Paribas a annoncé la suspension du calcul de la valeur liquidative de trois de ces fonds en raison de la crise du subprime.

Crise de liquidité

Une crise de liquidité survient si des agents économiques, ayant besoin de ressources liquides, doivent vendre prématurément des actifs peu liquides dont le prix chute alors. On peut envisager :

- des ménages ayant un excès d'endettement ou des banques ayant saisi des garanties hypothécaires devant vendre des actifs immobiliers ;

- des fonds d'investissement, des investisseurs institutionnels, faisant face à des retraits des épargnants parce que leurs performances sont très mauvaises ;

- des entreprises surendettées, devant vendre des actifs, des participations.

Les actifs sont soit structurellement illiquides (immobilier, CLOs, fonds de hedge funds, CDOs, private equity, grosses participations dans des entreprises), soit peuvent le devenir en cas de crise s'il n'y a plus de vendeurs.

Intervention des banques centrales

La Réserve fédérale américaine (Fed) ou la Banque centrale européenne (BCE) agissent essentiellement via leur taux d'intérêt directeur, qu'elles peuvent abaisser pour stimuler l'économie ou au contraire relever pour juguler l'inflation. Les taux d'intérêt consentis aux banques puis aux particuliers suivent le mouvement.

Les banques centrales peuvent aussi retirer ou injecter de l'argent sur les marchés pour rééquilibrer la quantité d'argent frais disponible et tenter d'éviter des krachs financiers.

La BCE vient d'injecter successivement les sommes record de près de 95 milliards d'euros jeudi puis à nouveau 61 milliards ce vendredi. La Fed s'est contentée de mettre sur le marché monétaire 24 milliards de dollars jeudi et 19 milliards ce vendredi. Mais elle vient de déclarer qu'elle fournirait les liquidités nécessaires aux marchés pour faciliter leur fonctionnement.


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