Je suis assez d'accord avec tristus (Securibourse)

par Graham ⌂ @, lundi 30 juillet 2007, 23:05 (il y a 6320 jours) @ jmp

Nous sommes d'accord JMP: pas d'alternative aujourd'hui.
Et c'est bien une des raisons pour lesquelles, sauf en ce moment, et depuis que j'ai vendu mon patrimoine immobilier, il y a deux ans environ, je suis ordinairement investi à près de 100% en actions.

Ce que je dis, ce n'est jamais que d'avoir une grande défiance à l'encontre des ratios de valorisation qui minimisent le risque actions.

Ce n'est pas parce que quasiment toutes les autres formes de placement ont des rendements faibles que comparativement le risque sur le placement actions doit être accru.

Ce qui ne cesse de m'étonner, voire même de me choquer en ce moment, c'est précisement cette cherté de quasiment tous les actifs. Beaucoup de gens semblent se contenter de l'explication facile d'abondance des liquidités. Elle ne me satisfait pas du tout et ne me persuade pas de la normalité de la situation. Au contraire, je la considère comme parfaitement anormale. Or une situation anormale est comme par exception et revient toujours vers la situation normée. D'où tout cela me parait fragile et provisoire.

On pressent que pour une bonne partie l'excédent de liquidité provient du crédit généralisé comme instrument financier magique qui pallie nos carences. Cela va tant que les actifs sur lesquels il est garanti croissent en valeur, c'est à dire pour un temps limité qui ne peut indéfiniment se perpétuer.
Ce n'est pas les entreprises qui sont aujourd'hui fragiles. Elles ont en général des bilans très sains, des marges améliorées, des perspectives dégagées. C'est la consommation qui m'inquiète. Les revenus des occidentaux ne croissent plus suffisamment, leurs taux d'endettement explosent, leur taux d'épargne se rapprochent de zéro, voire deviennent négatifs.

Je me projete 3-4 ans devant. Je n'imagine pas que les taux puissent demeurer bas, ni que les revenus progressent, ni que les actifs et principalement l'immobilier fléchissent. J'appréhende une faiblesse de la consommation par manque de revenu. Je crois bien que c'est un des aspects de la déflation que nous présente souvent Labadie.

Je ne vois pas que cela se perpétuant, la consommation puisse rester vive et grâce à cela contribue à soutenir les affaires des sociétés. Je ne vois pas alors comment les actifs pourraient continuer à être valorisés sur des bases élevées. Qui les achèterait sans revenus>

Je conclus que les actions demeureront le placement le plus rentable, mais et seulement si elles n'auront pas été acquises sur des valorisations excessives quelques années auparavant, sans quoi ce placement risque d'être au mieux médiocre, au pire négatif. Le risque est moins immédiat que à quelques années devant nous. Je doute qu'en règle générale, le placement action puisse à l'avenir garantir des niveaux de rentabilité moyens élevés.

Une des premiers critères de sélection pour les années à venir me semble devoir être le prix.
Ce qui passe pour bon et vrai aujourd'hui me parait contenir en soi les germes d'erreurs de demain.
La première règle que j'essaie de me rappeler chaque jour est de conserver une défiance instinctive à l'égard de tout ce qui est cher.
Projeté à 3-4 ans l'environnement économique (taux plus élevés, défaillances ou faiblesses de quelques opérateurs financiers, octroi du crédit durci, faiblesse de la consommation, économies d'Etats fragilisées, endettement des ménages lourds, malgré la croissance et l'émergence de nombreux et peuplés pays) et les valorisations actuelles me paraissent excessives.

Mes messages récents ne cherchent jamais qu'à suggérer cette appréhension et à signaler l'anormalité de l'équilibre actuel.


Merci pour la réponse JMP,
Bonne nuit et à bientôt

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Graham


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