les perfs des sociétés familiales (Securibourse)

par crocroc, mardi 22 mai 2007, 18:00 (il y a 6389 jours) @ crocroc

Les sociétés familiales ont un moral d’acier, leur gestion assure des performances inégalées en Bourse.


Les Peugeot, Bouygues, Michelin et autres Dassault ont un secret : la famille. En effet, ces fleurons des entreprises françaises tirent leur réussite de la cellule familiale de leurs ancêtres. Une particularité qui leur permet de dépasser très largement les performances des sociétés cotées à la Bourse, plus de 600% entre 1990 et 2006. Comment> En alliant une gestion « de bon père de famille » à un mode de gouvernance judicieux et parfois même audacieux. L’organisation simplifiée de ces sociétés familiales, grâce à une hiérarchie restreinte, et leur vision à long terme en font des sociétés particulièrement rentables sur les marchés. Ce sont celles qui créent le plus de valeur pour l’actionnaire. Elles se définissent comme étant contrôlée directement ou indirectement par des personnes physiques qui ont le pouvoir de révoquer ou de nommer les dirigeants. De plus, pour la famille détentrice, l’entreprise représente l’essentiel du patrimoine de la famille en question. Ce contrôle de la propriété, en plus d’inciter les héritiers à maintenir à flot leur patrimoine, permet de prendre des décisions innovantes et rapides. Les dirigeants de ces sociétés sont tournés vers l’avenir, favorisant une politique d’investissement optimale sur le long terme. Contrairement aux sociétés bridées par les actionnaires, les sociétés familiales ne cherchent pas la rentabilité immédiate : sur le long terme, elles réalisent le parcours sans faute. Les sociétés familiales sont dynamiques en Europe, mais des différences importantes s’observent en fonction de la tradition capitalistique de chaque pays. Au Royaume-Uni par exemple, le contrôle familial est beaucoup moins développé que dans les pays d'Europe continentale. Ainsi, quand la France compte 64.8% de sociétés familiales parmi les sociétés cotées, au Royaume-Uni, elles ne représentent que 23.7%.


Histoire, business et sentiments. Les sociétés familiales ont une riche histoire que les héritiers, ou les nouveaux propriétaires, aiment à se répéter. Les plus anciennes sont à l’origine du capitalisme moderne et globalement elles représentent plus de 50% des entreprises européennes. Celles qui ont perduré ont su s’adapter au modèle économique actuelle et faire de leur particularité une force. Culture familiale et culture d’entreprise font alors bon ménage. Les « liens moraux » au sein de la famille, leur histoire et identité commune, et les intérêts réciproques au sein de la famille expliquent ces réussites. Première réussite : la transmission du flambeau. L’histoire des Michelin est représentative de ces dynasties. En 1889, les frères Edouard et André Michelin reprennent l’entreprise de leur grand-père alors spécialisée dans le patin à frein. Trois générations se succèdent à la tête de l’entreprise. Leur réussite est depuis connue du monde entier, l’emblème de la marque a envahi l’imaginaire collectif. Le décès tragique d’Edouard Michelin a mis fin à l’histoire de cette famille, mais prouve la force de ces entreprises.


En comparant les performances des sociétés familiales aux autres sociétés du Cac 40, celles des premières sont significatives. Ainsi, entre 1990 et 2006, les sociétés familiales ont gagné 639%. Dans le même temps, le Cac a pris « seulement » 292%. Un différentiel des plus significatifs, prouvant sur le long terme la robustesse de ces entreprises. Si on compare les performances de 21 grandes entreprises familiales par rapport au Cac 40 depuis mars 2003, elles réalisent une croissance de 243%. L’indice boursier réalise seulement 151%. Parmi les valeurs qui ont explosé : Maurel et Prom progresse de 928%, Bourbon de 586%, Wendel de 559% et Bouygues de 323%.


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