ma stratégie sur Tessi (Jeu The Bull)

par Graham ⌂ @, dimanche 22 janvier 2017, 13:07 (il y a 2868 jours) @ douzaine

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Bonjour Douzaine,

En effet Lafonta, via HLD, est contrôlé par DENTRESSANGLE Initiatives. C'est le cas notamment en particulier pour ce qui touche à CPoR Devises. Cela induit théoriquement que le contrôle de l'équilibre bilanciel de Tessi pourrait être plus encore surveillé, sauf à ce que les deux entités aient une vision similaire du risque. Lafonta était aussi contrôlé par la famille Wendel sur le montage autour de Saint-Gobain. Si le secteur bancaire avait été plus chahuté en 2008, ce LBO aurait pu être catastrophique.

Concernant le risque bancaire du montage LBO, aujourd'hui l'incidence sur Tessi est réduite. Demain, tout dépend jusqu'où Tessi s'endettera pour assurer sa croissance externe. Quant à l'argument de la crise relative de 2008, cela ne m'en parait pas un. Le risque bancaire en 2008 a été limité par l'intervention du gouvernement américain. Pour les banques européennes, les états étaient plus ou moins indirectement garants, avec des niveaux d'endettement moindres. Aujourd'hui, les garanties ont radicalement changé. Les états ne sont plus garants et même s'ils avaient le désir de refinancer ou de nationaliser une (des) banque(s), sans doute ne le pourraient-ils plus ou que partiellement. Le risque bancaire global est considérablement accru. Les conséquences de la réalisation des risques seraient donc radicalement autres. Ainsi, en qualité d'investisseurs minoritaires, il faut prioritairement surveiller la dépendance de Tessi au secteur bancaire, mais encore celle de ses nouveaux actionnaires. Ce qui est bien moins évident en raison de l'opacité de la structure capitalistique de ces entités.

Le rapport d'expertise m'a semblé complet. C'est une mine d'informations. L'évaluation de valeur est plus discutable puisqu'en effet, tous les facteurs de risque (décroissance de certaines activités) sont à charge et le potentiel de croissance assez sous-estimé. Nous sommes d'accord sur ce point.

Dans l'état actuel, la modification de l'équilibre bilanciel de Tessi ne nuit pas à sa santé financière. Toutefois, elle présente deux aspects négatifs à signaler:
a) Une moindre capacité à financer la croissance externe de Tessi, particulièrement dans son activité Document, sauf encore une fois à détériorer son niveau d'endettement. Or, la prospérité à venir de cette activité est conditionnée à la concentration européenne de ses acteurs dans les quelques années à venir ainsi que le mentionne très bien le rapport d'expertise.
b) Un refinancement de la dette de Tessi à un niveau supérieur à ce dont Tessi aurait pu bénéficier si elle avait agi seule. L'unique raison de ce refinancement à coût plus élevé est de financer le montage financier des repreneurs, au détriment de la société elle-même. Le taux de refinancement, assez important, est par ailleurs un bon indicateur du risque qui existe sur le montage financier des repreneurs. Il y a donc un risque sous-jacent, manifesté par les prêteurs au travers de ce taux.
Par ces deux points, on vérifie ainsi que les repreneurs perturbent Tessi de façon encore modérée toutefois que sans conteste dans le seul but de favoriser leur montage. Il y a par conséquent divergence d'intérêts sous cet aspect entre les nouveaux actionnaires majoritaires et les minoritaires.

J'en conclus, qu'au niveau des actionnaires minoritaires, il faut dans l'avenir surveiller attentivement l'évolution du bilan de Tessi et veiller à vérifier que Tessi préserve sa capacité de croître à l'étranger de façon opportune dans l'activité Documents. Pour augmenter cette capacité, je crois que la nouvelle stratégie visera à dégager des liquidités pour assurer cette croissance tout en permettant un dividende régulier et appréciable qui permettra le remboursement de la dette des repreneurs. Pour ce faire, l’activité Tessi customer marketing, qui n'a pas une taille suffisante, l'activité chèques dans Tessi Documents, en décroissance, mais encore possiblement aussi l'activé CPoR Devises pourraient être vendues. Nous aurions alors un pure player au niveau européen dans la dématérialisation des documents, aisément revalorisable.

Au final, tant que Tessi n'alourdit pas trop son niveau de dettes et donc demeure résistante à la fragilité du secteur bancaire, tant qu'elle préserve et prouve sa capacité de concentration au niveau européen par la croissance externe dans l'activité Documents, Tessi me parait un très bon vecteur d'investissement, qui associera versement d'un bon dividende et réévaluation de sa valorisation grâce à sa transformation en pure player et en un acteur important au niveau européen de la dématérialisation des documents. Dans le cas adverse, ce sera un échec. L'échec reste possible. Saint-Gobain a été en son temps un échec.
D'un point de vue personnel, je ne réinvestirai pas le dividende exceptionnel en actions Tessi afin de réduire le niveau de ma participation dans mon portefeuille global. A court terme, c'est-à-dire à moins d'un an, je n'envisage aucune vente d'actions de cette société qui représente un peu plus de 15% de mon portefeuille. Ma stratégie consistera à surveiller les points sus-indiqués.

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Graham


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