parts sociales des banques mutualistes et CCI (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 07 février 2009, 12:40 (il y a 5762 jours) @ Graham
édité par Graham, samedi 07 février 2009, 13:11

Oui je connais le mécanisme des parts sociales B du crédit mutuel. Je conseille quelques connaissances à titre gratuit pour la gestion de leur patrimoine. C'est ainsi que j'ai connues il y a quatre ans les parts sociales B. Je ne pense pas que leurs caractéristiques aient changé depuis.
Les parts sociales B sont des fonds propres des caisses locales. Elles donnent un pouvoir de vote pour les décisions et les élections concernant ces caisses. Etant des fonds propres, ce sont elles qui supportent le maximum de risque concernant le risque financier dans la gestion des caisses, un peu comme le seraient les fonds propres en actions de n'importe quelle entreprise. Si ce risque a longtemps été considéré comme théorique et n'a jamais été présenté pour tel dans les prospectus publicitaires, laissant faussement croire à une sécurité absolue, le contexte actuel avec la dégradation des ratios de toutes les banques prouvent qu'il existe et qu'il est à prendre compte. Ainsi, le risque de perte totale, ainsi qu'il existe sur des actions ordinaires existent même s'il est toujours infime. Ce risque me parait mal rémunéré. La rémunération des parts sociales B est faible (environ 3,5% à 4,5% du nominal selon une indexation sur je ne sais plus quel taux moyen interbancaire). D'autre part, en cas de croissance économique des caisses, les parts sociales des caisses ne se valorisent pas: leur valeur est fixe. On peut ainsi les comparer à des obligations perpétuelles qui versent un faible revenu, de surcroît assez lourdement taxé, un peu comme le sont les parts sociales des caisses régionales du crédit agricole que j'aies présentées plus hauts. J'ai oublié de préciser un de leur atout comparativement aux obligations: leur valeur est fixe et donc ne subit pas l'impact des variations de taux, contrairement à une obligation classique. Etant assimilées à des fonds propres, le dividende des parts sociales est fiscalement taxé comme les actions. Cette contrainte peut-être contrée en les logeant dans un PEA. Autre inconvénient insigne et prévu dans les statuts: les parts sont remboursables par les caisses dans un délai fixé à cinq ans. Les banques mutualistes, jusqu'alors, organisaient une sorte de marché secondaire de leurs parts sociales. Comme la demande était plus forte que l'offre, les personnes souhaitant revendre leurs parts n'avaient aucune difficulté. Depuis, les banques ont des bilans dégradés et il n'est pas évident que la demande continue à excèder l'offre. En effet, les clients peuvent prendre peur et demander le remboursement de leurs parts. Dans un tel cas de figure, les banques exerceraient les clauses statutaires et les parts ne seraient pas remboursées avant cinq ans.
Si je devais conclure, je trouve que les parts sociales B sont en mauvais investissement qui n'a que l'apparence de sécurité et qui rémunère mal le risque pris et pas du tout le développement économique potentiel des caisses. De par ces clauses statutaires, il pourrait immobiliser longuement l'épargne placé en dedans. Si je dis que ce placement est mauvais, ce n'est pas parce que je le considère risqué. En effet, je pense que le risque est faible. Mais toutefois, j'estime qu'en considération de l'existence de ce risque, qu'en considération du risque d'immobilisation, la rémunération est faible et inadéquate. Si les rendements s'élevaient à 6%-7%, mon opinion changerait. Dans ce cas, les contraintes et les risques hypothétiques seraient probablement équitablement rémunérés. Et pour appuyer ce que je dis, il suffit de se représenter comment les Etats agissent avec les banques privées et à quelles conditions financières elles leur apportent des quasi fonds propres. Je pense vraiment qu'en rémunérant si faiblement leurs parts sociales, les banques mutualistes (CCM, CdE, CA) prennent leurs clients-sociétaires pour des vaches à lait. En comparaison, les CCI des caisses régionales du crédit agricoles offrent, pour un risque à peine supérieur (remboursement des parts sociales avant les certificats en cas de dissolution), une rémunération et un potentiel de revalorisation bien plus importants. Quant au problème de la liquidité, il faut s'en accomoder quelques années, au moins jusqu'à la stabilité des marchés financiers et au prochain redémarrage de l'économie nationale. Cette illiquidité passagère est compensée par une rémunération élevée.

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