la proposition de W.Buffett (Securibourse)

par kisscool, mercredi 13 février 2008, 13:07 (il y a 6124 jours) @ Graham

PLUS USA: Buffet ne sera sans doute pas le chevalier blanc 13/02/2008 13:00

Romy Varghese,
DOW JONES NEWSWIRES
NEW YORK (Dow Jones)--La proposition de Warren Buffet de réassurer jusqu'à 800 milliards de dollars d'emprunts municipaux américains, qui sont actuellement garantis par trois rehausseurs de crédits en difficulté, pourrait ramener un peu de sérénité sur ce segment du marché obligataire qui pèse près de 2.500 milliards de dollars.
Warren Buffet n'a toutefois pas précisé quelle catégorie de prêts aux municipalités il souhaitait réassurer, bien que certains acteurs du marché jugent les besoins plus importants pour les emprunts à court-terme.
Mais la probabilité que les rehausseurs abandonnent leur lucratif portefeuille de crédits municipaux semble faible, malgré leur besoin de se renflouer en fonds propres, selon des intervenants. Dans un tel contexte, l'incertitude qui affecte le marché des emprunts municipaux et d'autres portions du marché du crédit devrait persister.
"S'ils abandonnent ce segment, ils diront qu'ils sont coincés", résume Ken Meiselman, gérant de portefeuille de prêts municipaux chez J.B. Hanauer & Co.
Warren Buffet a annoncé mardi, dans un entretien avec la chaîne CNBC, que sa société Berkshire Hathaway (BRKB) avait soumis son offre aux rehausseurs de crédit MBIA Inc. (MBI), Ambac Financial Group (ABK) et Financial Guaranty Insurance Co. L'un des trois rehausseurs a rejeté cette offre et les deux autres n'ont pas encore répondu. Dans l'ensemble, cette offre n'a pas reçu un accueil enthousiaste, a ajouté l'homme d'affaires.
Cette réassurance stabiliserait pourtant le marché des emprunts municipaux, un marché refuge et autrefois sûr, qui a été projeté dans la tourmente en raison de la menace de voir certains rehausseurs privés de leur notation la plus élevée, AAA, aurpès des agences.
Le premier rehausseur du marché, MBIA, est notamment sous le coup d'une dégradation de sa note par les trois principales agences de notation qui examinent actuellement son dossier. La note du numéro 2 Ambac a été abaissée à AA par Fitch Ratings tandis que celle de FGIC a été dégradée à AA par Standard & Poor's et Fitch.
"Je suis heureux que cela procure une opportunité pour protéger les émetteurs d'emprunts municipaux et les investisseurs", s'est réjoui Eric Dinallo, qui dirige l'autorité de régulation de l'assurance de l'Etat de New York. Eric Dinallo avait d'ailleurs encouragé Buffet à lancer sa propre société d'assurance-crédit.
En laissant Warren Buffet réassurer leur portefeuille d'emprunts municipaux, les rehausseurs seraient en mesure de renforcer leurs fonds propres afin de justififier une note AAA, nécessaire pour la viabilité de leur activité.
Mais ce sont surtout les portefeuilles structurés des rehausseurs qui posent des problèmes et non pas ceux des emprunts municipaux qui procurent pour leur part un flux régulier de revenus.
"Cela ne résoud pas le problème principal", résume Ken Meiselman.
Le principal dirigeant d'Assured Guaranty Ltd. (AGO), un rehausseur de crédit plus modeste et qui a largement échappé aux problèmes de ses rivaux de plus grande taille, partage cet avis: "Quelle que soit la valeur du plan Buffet en termes de soutien initial pour les rehausseurs, cela serait compensé par un drainage d'une de leurs activités les plus lucratives", a indiqué Dominic Frederico lors d'une conférence téléphonique. "Cela retirerait ainsi plus de capital que cela ne fournirait de bénéfices. (Et cela) résoudrait un problème tout en en créant un aussi important de l'autre côté".
Il est également difficile de dire quelle catégorie d'obligations municipales Warren Buffet souhaite réassurer. Couvrir les emprunts à taux fixe procurerait, certes, de la stabilité mais le soulagement serait plus important si l'offre portait sur les billets de trésorerie à court terme à taux variable, indique Gary Pollack, responsable du courtage et de la recherche obligataire chez Deutsche Bank Private Wealth Management.
Les billets à court terme traversent une sévère tempête alors que les investisseurs estiment que le système d'assurance existant est insuffisant à la lumière des dégradations des notes de crédit et des avertissements des rehausseurs. Malgré tout, l'offre de Buffett "est un bon signe dans un secteur qui n'en pas connu depuis un bon moment", estime Gary Pollack.
Romy Varghese, Dow Jones Newswires


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