Article du Monde (conclusion excellente) (Securibourse)

par Magnie, samedi 26 janvier 2008, 14:11 (il y a 6142 jours) @ douzaine

Comment expliquer que certaines banques aient été tellement mises à mal par la crise des subprimes tandis que d'autres s'en sont sorties relativement indemnes > Quelle est la différence entre Citigroup et JP Morgan > Morgan Stanley et Goldman Sachs > UBS et Deutsche Bank > Merrill Lynch et Lehman Brothers >


A première vue, ces établissements financiers ont l'air relativement similaires. Mais Citigroup, Morgan Stanley, UBS et Merrill Lynch ont déjà perdu 65 milliards de dollars (44,5 milliards d'euros) dans la crise actuelle. De leur côté, JP Morgan, Goldman Sachs, Deutsche Bank et Lehman Brothers n'ont déprécié leurs actifs que de 9 milliards de dollars. Leurs actions ont en moyenne perdu 5,25 %, tandis que celles des premières ont chuté de 36 %.

A cela, il existe plusieurs raisons. Il y a d'abord la chance. Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi cette infection que les perdants avaient contractée. On pourrait l'appeler le complexe Goldman Sachs.

Cela remonte au tournant du siècle, quand cette entreprise de Wall Street a commencé à creuser l'écart avec les autres banques d'investissement. Ses bénéfices par salarié ont explosé au fur et à mesure qu'elle a consacré de plus en plus de son capital à des paris financiers d'ampleur complexes. La montée en puissance des hedge funds et des fonds d'investissement, qui ont raflé la mise ces dernières années, ont aussi alimenté le complexe Goldman des banques qui en étaient atteintes.

Ceux qui sont restés en arrière ont voulu stimuler les mâles dominants du monde de la banque. Le précédent patron de Merrill, Stan O'Neil, a souvent reproché à ses troupes de ne pas dégager des bénéfices à la Goldman. L'ancien numéro deux de Morgan Stanley, Zoe Cruz, ne cessait de citer Goldman en exemple.

Mais, pour transformer un chimpanzé en gorille, il faut du temps et de l'expérience. La jalousie peut être un moteur efficace. Cependant cela ne marche pas à tous les coups. Surtout si l'on va trop vite, en mettant les mauvaises personnes aux mauvais postes, sans créer les bons instruments de contrôle et sans accompagner ce mouvement d'incitations efficaces.

On peut tirer deux leçons de tout cela pour l'avenir : si vous êtes un chimpanzé, n'essayez pas de devenir un gorille ; et si vous voyez un chimpanzé se doper aux stéroïdes, dépêchez-vous de vendre ses actions.
:-) :-) :-)


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