compléments (Securibourse)
Vos remarques sont gentilles. Il faut relativiser cependant. Cela reste du bla-bla.
On aurait pu tout aussi bien poser comme hypothèses :
-croissance du CA sur 5 ans de 10%
-marge dexploitation à lissue : 15,5%
-les autres termes (réduction de capital, dividendes, taux à LT, prime de risque, endettement net) inchangés
On aurait eu pour résultat un retour sur investissement de 206, soit une rentabilité brute annualisée de 17,7%
Ou bien encore comme autres hypothèses :
-croissance du CA sur 5ans de 8%
-marge dexploitation à lissue de 14%
-endettement net, dividendes, réduction de capital inchangés
-taux des obligations à LT : 6,0%
-prime de risque : 3,5%
Ceci afin de prendre en compte, les risques de ralentissement de lactivité en raison des incertitudes actuelles. Le résultat est bien différent : 110 par action soit une rentabilité brute annualisée denviron 4%.
Or, il est impossible danticiper avec exactitude à cette échéance, le taux de croissance du CA ainsi que la marge dexploitation et moins encore le taux des obligations à LT à cette échéance et le niveau de prime que voudra bien mettre le marché alors. La plage de résultats prévisionnels est large, dun gain de 110 par action à un gain de 206 par action. Il y a fort à parier que nous nous siturons à lintérieur avec une probabilité plus élevée vers le haut de cette plage. On dira quavec de tels écarts, on ne peut pas prendre de décision fiable. Cest vrai si lon raisonne à court ou moyen terme (en deçà de cinq ans) parce quà des échéances si réduites les influences exogènes à la société (comportement du marché : prime de risque attribuée aux actions comparativement aux obligations, déception/satisfaction particulières sur tel titre précis) produisent des effets au moins aussi importants sinon plus que ceux issus des résultats. A plus LT, ces influences exogènes ont tendance à être lissées. Bien évidemment, il est encore plus malaisé dessayer de projeter ce que sera létat de la société à une échéance plus éloignée. La plage de résultats devra être élargie. A contrario, la marge deffets exogènes sera réduite, on pourra lestimer autour de 30% de part et dautres des estimations que nous auront faites (prenant bien en compte quà LT, il est plus fortement possible que les taux longs et les primes soient augmentés, donc que nous soyons dans le bas de cette plage). De cette façon, à très long terme, la rentabilité du placement tendra vers celle des capitaux propres de la société avec une marge derreur de +/-20%. Dans le cas dAir Liquide à horizon de 10 ans, en supposant la perpétuation dune rentabilité des fonds propres de 15%, on peut estimer sans grand risque derreurs que la rentabilité de son placement à 10 ans oscillera entre 12% et 17% par an à cette échéance. Ce qui est appréciable. On saisit, pour linvestisseur prudent, lintérêt du placement dans Air Liquide :
-lactivité est en croissance régulière et est peu sensible aux aléas macroéconomiques
-la valorisation de la société est élevée mais offre de bonnes garanties à échéance courte (5ans) pour des perspectives de rentabilité à LT (10ans et plus) appréciables (12% à 17% par an)
On pourra rajouter toutes les autres qualités propres à la société (actionnariat stable et fidèle, respect des minoritaires, bilan sain, marges importantes, communication excellente, etc.).
Le risque sur Air Liquide nest quasiment quun risque de marché consécutif aux comportements imprévisibles des acteurs de ce marché (investisseurs, banques centrales). Ce risque peut avoir des effets maximaux à échéance courte (en deçà de cinq ans) mais se trouve résorbé à plus LT.
Jai voulu illustrer par cet exemple combien le risque action sur des échéances courtes (inférieures à 10 ans) pouvait être considérable. Il dépend essentiellement de phénomènes exogènes imprévisibles (niveau de prime de risque, niveau des obligations à LT). Plus les multiples de capitalisation sont élevés et plus le risque est grand sur de telles échéances. Ce qui ne signifie pas quil ne faut pas payer cher ce qui est de qualité. Il est concevable de payer à un fort multiple des sociétés présentant des qualités exceptionnelles (se souvenir de Microsoft, Google, etc. il y a quelques années). Cela signifie seulement quà horizon de cinq ans, en raison du contexte (risque de ralentissement mondial, risque de hausse des taux, risque daugmentation des primes de risque), il convient d'être très circonspect envers les sociétés affectées de forts multiples dont les résultats et les prévisions ne sont quhypothétiques. De très fortes corrections sur certains titres, dont quelques uns souvent cités sur les forums boursiers, sont encore à attendre. Jai tendance à croire que le marché à court et moyen terme tendra de plus en plus encore vers la qualité et effectuera des arbitrages abrupts. Il est également envisageable à échéance moyenne que lensemble du marché voit ses primes de valorisation abaissées. Ce qui peut avoir une légère incidence sur la catégorie action à moyen terme , compensée par les effets de la croissance, mais naura aucune incidence à LT. Volontairement, dans tout ces commentaires, jai omis dévoquer la possibilité dun fort ralentissement, voire même dune récession. Il faut garder à lesprit que ces possibilités sont envisageables et, quelles se réalisent ou non, elles continueront daffecter à échéances courtes et moyennes lensemble du marché.
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Graham
Fil complet:
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- belle analyse !! - lisag, 22/08/2007, 22:54
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