à force de jouer avec le feu.... (Securibourse)

par kisscool, lundi 13 août 2007, 16:08 (il y a 6307 jours) @ herve (l'autre)

PLUS USA: Les boîtes noires deviennent des boîtes de Pandore 13/08/2007 16:03

Spencer Jakab,
DOW JONES NEWSWIRES


NEW YORK (Dow Jones)--Les fonds qui tiennent actuellement le premier rôle dans l'agitation des marchés d'actions mondiaux n'étaient pas censés être risqués.
Les fonds spéculatifs suivant un modèle dit de "boîte noire" - c'est-à-dire dont le fonctionnement n'est pas connu dans son détail et qui promettent des retours sur investissement nettement supérieurs à la moyenne - sont décorrélés du marché des actions, cherchant avant tout à exploiter les anomalies de valorisation et la volatilité entre des titres similaires. En temps normal, une période telle que ces dernières semaines aurait été faste pour ces fonds, qui auraient surperformé la plupart des autres fonds spéculatifs. Pourtant, ils ont enregistré de lourdes pertes.
Les gestionnaires ayant réussi à démontrer qu'ils étaient moins risqués, du moins en théorie, ces fonds ont pu emprunter bien plus d'argent que les fonds spéculatifs ayant recours à d'autres stratégies. Certains ont sans doute vu trop grand.
"L'endettement qui en découle les pénalise", indique un courtier d'une grande banque d'investissement traitant avec des fonds de gestion alternative.
Le catalyseur initial des pertes actuelles et des débouclages de positions est peut-être l'achat aveugle d'actions par des ordinateurs suivant des stratégies bien particulières. Les analystes de Merrill Lynch citent deux méthodes de sélection, l'une basée sur des critères de dispersion comportementale entre les actions du marché et l'autre sur le ratio cours sur valeur comptable, deux stratégies qui marchent très bien en période de forte volatilité. Les cinq valeurs correspondant le mieux à ces deux stratégies incluent Pulte Homes Inc. (PHM), MGIC Investment Corp (MTG), Lennar Corp (LEN), KB Home (KBH) et DR Horton Inc. (DHI). Il s'agit soit de valeurs liées au secteur du bâtiment, soit de titres frappés actuellement par la crise du marché du crédit. Or, la performance moyenne d'un lot composé de l'ensemble de ces titres aurait accusé une perte de 20,1% en juillet.
En période de stress, les titres présentant un faible ratio cours sur valeur comptable sont considérées comme des valeurs refuge tandis que le marché fuit les actions à béta élevé - les titres les plus spéculatifs enregistrant les mouvements les plus prononcés par rapport à l'ensemble du marché.
Matthew Rothman, analyste chez Lehman Brothers, note que les modèles ne fonctionnent pas comme prévu et font le contraire de ce qu'ils devraient faire, à savoir protéger les fonds à "boîte noire" dans un marché en hausse ou en baisse.
"Ce n'est pas tant que la plupart des facteurs ne marchent pas mais plutôt qu'ils fonctionnent de manière perverse", écrit M.Rothman. "Les titres auxquels sont attachées des positions courtes surperforment le marché, parfois de beaucoup, tandis que les valeurs sur lesquelles ont été prises des positions longues sous-performent le marché, bien que dans une moindre mesure".
Cette évolution a conduit un certain nombre de fonds à perdre beaucoup de terrain au mois de juillet et début août. Ces anomalies auraient pu se corriger d'elles-même mais il est possible que l'extrême nervosité observée actuellement sur les marchés du crédit aient déclenché un vent de panique injustifié chez certains grands actionnaires des fonds lorsqu'on les a informés de leur performance mensuelle. Les demandes de remboursement et appels de marges ont forcé les fonds à déboucler rapidement leurs positions.
"Les liquidations effectuées par ces fonds ont peut-être accentué la pression déjà subie par les valeurs aux deux extrêmités des fourchettes de valorisation", explique Savita Subramanian, stratégiste quantitatif chez Merrill Lynch.
Dans un courrier adressé aux actionnaires, le fonds spéculatif Black Mesa Capital explique qu'un grand fonds quantitatif, au moins, dénoue des positions significatives. Cette lettre a alimenté la panique du marché et des mouvements inhabituels ont été observés jeudi de la part de valeurs qui auraient dû se comporter différemment compte tenu des craintes qui affectent tous les marchés financiers au sujet du crédit.
"Il est clair que quelque chose ne va pas sur le marché, quelque chose que peu dans notre domaine, si ce n'est personne, ont déjà rencontré par le passé", poursuit-il.
Le Wall Street Journal a rapporté que Global Alpha, le fonds quantitatif interne de Goldman Sachs Group (GS), a perdu 8% en juillet tandis que le fonds North American Equity Opportunities Fund a chuté d'environ le double. Tykhe Capital, un fonds pesant 1,8 milliard de dollars, aurait accusé des pertes encore plus significatives pendant la première quinzaine d'août et les opérateurs spéculent autour du fait que quelques uns des plus gros gestionnaires de fonds tels qu'AQR, Renaissance Technologies et Caxton pourraient se trouver dans le même embarras.
Comme lors de la quasi-faillite de LTCM en 1998, les gestionnaires de tels fonds apprennent que les liens de corrélation observés en temps normal peuvent disparaître en période de stress.
Ils réapprennent également - surtout ceux dont les investisseurs veulent être remboursés et qui subissent des appels de marge - la vieille leçon selon laquelle il y a toujours assez de liquidités, sauf quand on en a besoin.
-Spencer Jakab, Dow Jones Newswires


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