Confiants, les gestionnaires investissent en Europe. (Securibourse)
» 15-06-2007 INVESTIR Hebdo
SONDAGE. De bonnes perspectives économiques poussent les gestionnaires à investir en Europe
Les spécialistes de la gestion dactifs interrogés par TNS Sofres pour «Investir» et Natixis Asset Management font globalement preuve dun optimisme raisonné, mais leurs avis sont tour à tour convergents ou dispersés, selon les questions posées et les régions étudiées.
Les investisseurs internationaux interrogés par TNS Sofres dans le cadre de lélaboration de lIndicateur mondial de la multigestion, que sponsorise Natixis Asset Management, en partenariat avec Investir, font preuve dun optimisme raisonné. Sils boudent encore les Etats- Unis et ne semblent plus du tout croire, du moins à court terme, à un rebond nippon, ils restent confiants dans les potentialités des marchés émergents et se déclarent très favorables à lEurope, aussi bien sur le plan économique (77 % doptimistes) que sur le plan boursier (52 % dacheteurs). Sagissant des taux de change, les anticipations dune baisse de leuro face au dollar (qui, depuis quelques jours, reprend de la vigueur) gagnent du terrain (+ 14 points, à 25 %), mais 43 % des gérants tablent encore sur un scénario où la monnaie unique remontera face au billet vert dici à la fin de lété. Près dun professionnel sur trois (32 %, ce qui représente un accroissement de 13 points en trois mois) mise désormais sur une appréciation du yen contre leuro. Sur le front des taux dintérêt, les avis restent dominants pour une stabilité des Fed Funds, mais le nombre de ceux qui sattendent à une progression des rendements obligataires augmente fortement : + 16 points, à 40 %. De ce côté-ci de lAtlantique, une écrasante majorité de personnes consultées pronostiquent un relèvement des taux directeurs qui a dailleurs eu lieu
le 6 juin et, dans son sillage, pour les deux tiers dentre elles, une progression des taux dintérêt à long terme. Les grands investisseurs ne voient ni les cours du pétrole ni celui de lonce dor refluer, les opinions se partageant entre la hausse (à près de 40 %) et le statu quo (à plus de 40 %). Dans le portefeuille idéal à risque élevé, les actions correspondent à 60 % de lactif ( 3 points), les obligations à 14 % ( 2 points), la gestion alternative à 16 % (+ 3 points) et le monétaire à 10% (+ 2 points).
Michel Lemosof
LIndicateur mondial de la multigestion est le résultat dun sondage dopinion réalisé tous les trimestres, depuis cinq ans, par TNS Sofres pour le compte dInvestir et de Natixis Asset Management (après Natexis Asset Square et Natexis Asset Management), structure qui appartient aux groupes Banque Populaire et Caisse dEpargne. Cette vingtième édition est le fruit dune enquête effectuée par téléphone, entre les 28 et 31 mai, auprès de 182 gérants de fonds dinvestissement travaillant dans 153 sociétés opérant dans le monde entier. La masse des capitaux dont celles-ci ont la responsabilité représente globalement plus de 5.800 milliardsdeuros. Les professionnels ont comme de coutume été interrogés, notamment, sur leurs anticipations économiques et leurs intentions dachat dactions pour les mois qui viennent.
Si les pays émergents et lAsie (hors Japon) restent appréciés sous langle des anticipations économiques et financières, force est de reconnaître la suprématie de lEurope, qui atteint un score de 77 % dopinions positives, jusquelàinégalé, et qui, il y a deux ans, ne recueillait que 19 % davis favorables. Cest lun des principaux intérêts dun sondage que deconstater en temps réel les prolongations ou, au contraire, les inflexions de tendance. A la veille de lété, le grand perdant est le Japon. LArchipel revient à son niveau de fin 2006 et déçoit à nouveau, du fait dun redressement économique plus lent quattendu et de la sous-évaluation du yen (qui pénalise les investisseurs en euros). Les Etats-Unis se cantonnent dans une forme de neutralité, avec seulement un tiers davis positifs.
En cohérence avec les opinions exprimées dans le domaine économique et financier, les intentions dachat révèlent un appétit des investisseurs pour les valeurs européennes, qui devancent cette fois, en termes de préférence, les valeurs asiatiques (hors Japon). Plus dun professionnel sur deux se dit acheteur dactions en Europe, alors que le nombre de vendeurs reste faible (8 %). Les valeurs émergentes nemportent plus une franche adhésion. Aux Etats-Unis, alors que les marges des entreprises se situent à des niveaux élevés, le ralentissement se confirme et, après dixsept relèvements de 0,25 point en trois ans, le rendement des Fed Funds atteint désormais 5,25 %. Rien ne va plus au Japon : le solde des achats et des ventes passe en trois mois de 46 points à 18 points de pourcentage !
Les positions sectorielles ne cessent dévoluer au sein des portefeuilles. Dans cette vague de juin 2007, lIndicateur mondial de la multigestion fait apparaître une légère progression des avis positifs (468 contre 455 en mars dernier). Comme précédemment, quatre secteurs dactivité obtiennent au moins 50 % dopinions favorables.
A lexception de celui de la consommation courante, les secteurs occupent chacun une place différente. Lénergie en gagne quatre pour se hisser en tête du palmarès, ex aequo avec lindustrie. Les matériaux, qui sadjugent trois rangs (+ 33,3 % davis positifs), et les services aux collectivités, qui améliorent aussi leur score (40 % contre 33 %), font également preuve de dynamisme. A linverse, les secteurs de la finance, de la santé, des télécommunications, de la consommation durable et, surtout, des technologies de linformation rétrogradent, que ce soit dans le classement général ou dans le décompte des votes individuels. Les Français sont les seuls pour qui lindustrie est numéro un, lénergie étant, par exemple, davantage plébiscitée par les Britanniques, les Américains sintéressant pour leur part dabord à la santé.
LANALYSE DE Philippe Waechter *
« La croissance globale est en train de se rééquilibrer »
* Directeur de la recherche économique, Natixis Asset Management.
«La croissance de lEurope est à nouveau réévaluée, alors que les indicateurs dactivité des autres zones plafonnent ou sinfléchissent à partir dun niveau élevé. Lactivité en Europe centrale est aussi perçue en hausse, alors que cela nest pas le cas dans les autres pays émergents. Il y a donc une spécificité européenne qui reflète un rééquilibrage de la croissance globale, rendant celle-ci plus pérenne. Le regain dactivité en zone euro, couplé à lanticipation dune inflation un peu plus forte, engendre lattente de taux de la BCE plus élevés. Ce rééquilibrage entraîne une normalisation, à la hausse, des taux dintérêt de long terme. Un nouvel équilibre doit être trouvé sur le marché des actions qui conjuguera croissance robuste et taux dintérêt de long terme plus élevés. »
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