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par JF, samedi 18 février 2006, 10:23 (il y a 6864 jours) @ JF

Ces propos confortent ceux tenus dans nos colonnes récemment par Christophe Bonduelle, président du groupe Bonduelle. Ce dernier estime que si, dans un premier temps, les efforts consentis sur les opérations promotionnelles destinées à relancer les volumes devraient peser sur les marges, les effets de cette réforme devraient plutôt être positifs à moyen terme.

Le président de Bonduelle entrevoit en effet un redressement de la rentabilité de son groupe à partir du second semestre 2006, tandis que, en dépit d'une situation toujours difficile en France, les dirigeants de Danone ont renouvelé leurs objectifs de croissance de 5 à 7 % des ventes et de progression d'au moins 10 % du bénéfice net par action. La confiance des dirigeants dans la capacité de son groupe s'est d'ailleurs manifestée dans leur décision d'augmenter de 26 % le dividende net (1,7 euro par action).
« Sur le plan opérationnel, le secteur est mieux positionné aujourd'hui qu'en 2005. Les données macroéconomiques sont plus favorables, avec notamment un rebond de la croissance attendu en Europe de l'Ouest et un effet devises qui s'atténue. En 2005, toutes les sociétés ont souffert de la hausse des prix des matières premières, qu'elles n'ont pas pu répercuter immédiatement », explique Arnaud Langlois, analyste chez JP Morgan. D'où les hausses de prix négociées en ce début d'année par tous les grands industriels, comme Danone (dont la marge opérationnelle a reculé en France l'an dernier), pour préserver leur rentabilité.

Ce sont en fait les marges des fabricants de marques distributeurs qui devraient le plus souffrir, ces derniers subissant à la fois les hausses des cours des matières et les pressions de leurs clients de la distribution pour offrir en permanence les prix les moins élevés aux consommateurs. Dans ce contexte, les petites et moyennes entreprises du secteur, comme Tipiak ou Saveurs de France-Brossard, dont le dirigeant a choisi de quitter la Bourse pour ne pas s'exposer à une sanction inévitable des investisseurs en cas d'érosion des marges, devraient être plus pénalisées dans les prochains mois.

Les distributeurs font la course aux volumes pour compenser le recul de leurs marges

Il était temps. Carrefour est parvenu l'année dernière à stopper le recul de la fréquentation dans ses hypermarchés français. L'enjeu est de taille puisque ce format de magasins assurait à lui seul 25,2 % du chiffre d'affaires total du groupe et plus de 40 % de son résultat d'exploitation en 2005. Il faut dire que le numéro deux mondial de la distribution alimentaire n'y est pas allé par quatre chemin pour reconquérir la clientèle. Il a été plus loin que les mesures préconisées par Nicolas Sarkozy en juin 2004 (lire article ci-dessus) et a investi près de 700 millions d'euros dans la baisse des prix de ses produits alimentaires au cours des exercices 2004 et 2005. Carrefour devrait poursuivre cet effort et consacrer cette année entre 150 et 200 millions d'euros à la réduction des prix. En fait, et même si la direction s'en défend, ce montant a été puisé essentiellement dans la marge dégagée sur la vente des produits alimentaires. Les chiffres communiqués par le groupe en témoignent. Au cours du premier semestre 2005, le résultat d'exploitation de Carrefour a chuté de 14,8 % en France en raison d'une légère baisse enregistrée dans l'alimentaire sur la période, mais aussi de la contre-performance des supermarchés et des magasins de hard discount du groupe.


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