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interview du PDG d'Airox : l'intégrale

par mareva @, Barjac, lundi 14 mars 2005, 08:08 (il y a 7198 jours)

Interview du 11/03/05 sur BFM par Sylvie AUBERT.
Interview menée avec Mr Khaldoun SOUBRA, président d’Airox.

- S.A. : Airox est une petite société intéressante qui conçoit, fabrique et commercialise des appareils médicaux d’assistance respiratoire essentiellement nécessaires pour les personnes à domicile, les bébés et en cas d’urgence.
- K.S. : En fait, les appareils d’assistance respiratoires à domicile sont essentiellement faits pour enlever des patients des hôpitaux où ils ne sont pas heureux et qui coûtent trop chers, et les amener à domicile où ils coûtent 10 fois moins chers à la S.S., et où ils sont beaucoup mieux soignés et plus heureux chez eux.
- S.A. : Airox a une petite capitalisation boursière de 68 millions d’euros et est basée à Pau, avec beaucoup de réussite jusqu’à présent. Pouvez-vous me dresser les étapes du développement de cette entreprise >
- K.S. : Airox existe depuis 1942, elle a été rachetée par le groupe Labase filiale de Sanofi en 1974 qui l’a ramenée à Pau où cette usine est implantée.
Je l’ai acheté en 1992. A cette période, MMS - nom d’origine - était fabricant d’incubateurs des nouveaux nés qui représentaient 90% du CA. A ce jour, ce matériel ne représente plus que 3% du CA.
Des efforts multiples ont été menés depuis cette époque. La principale chose était de former l’équipe de l’entreprise car l’équipe est plus importante que la stratégie. Il fallait trouver des gens biens qui pourraient avoir la possibilité et le courage d’amener la société où elle est aujourd’hui.
Nous avons choisi la stratégie du matériel médical de la respiration à domicile parce que c’est le seul marché dans le matériel médical qui est en croissance permanente. Croissance qui vient du vieillissement de la population, de différents problèmes d’obésité et de pleins d’autres pathologies respiratoires qui amènent, avec ce vieillissement de la population et ces divers problèmes respiratoires, une croissance mondiale de ce marché, selon les pays, entre 7% et 20% par an.
- S.A. : Vous avez développé des produits qui rencontrent un assez grand succès, dont le légendaire et le smarter, produits assez marketing.
- K.S. : Le légendaire sur la pyramide des produits respiratoires, c’est le produit qui fait tout, c’est le meilleur produit technologique qui réponde à toutes les demandes. Il aide à respirer, c’est un respirateur qui envoie l’air d’une façon rythmée et avec un certain volume que le docteur règle ou prescrit. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de succès avec le légendaire car c’est le meilleur appareil, mondialement parlant, dont on est très fier et qui est la raison de notre succès. Car si on ne pouvait pas vraiment créer le meilleur appareil, alors pourquoi créer un appareil.
- S.A. : Mais il existe bien des concurrents, Airox n’est pas tout seul sur ce marché >
- K.S. : Oui, mais notre stratégie c’est de prévaloir et pas seulement de survivre, c’est pourquoi nous avons créé le produit que les autres n’ont pas su ou voulu faire parce que tout le monde est sur l’échelle des appareils respiratoires avec une technologie moindre mais un volume de marché plus grand. Nous avons choisi de faire le plus grand, le plus difficile, à savoir le légendaire. En dessous, il y a la famille smarter. Aujourd’hui, notre succès – d’ailleurs, la croissance de notre CA est de 50% entre 2003 et 2004 – c’est que, pour la première fois, Airox dispose de la gamme complète de respirateur pour l ‘insuffisance respiratoire et l’insuffisance respiratoire chronique que les gens traitent.
- S.A. : Je ne comprenais pas la différence entre les 2 produits, mais je crois comprendre pourquoi il y a 2 produits.
- K.S. : En fait, il existe 3 secteurs dans la respiration : il y a des gens qui dépendent de respirateur à domicile entre 6 à 8 heures par nuit, ou entre 6 à 12 heures, ou entre 12 à 24 heures. Et ce ne sont pas les mêmes appareils pour ces 3 typologies. Aujourd’hui, nous traitons tous ces segments. Nous traitons tous les types de malade mais on est surtout connu grâce au légendaire.
- S.A. : Vous dépensez beaucoup d’argent je suppose, vous investissez énormément en recherches et développements, vous lancez de nouveaux produits, comment cela se passe t-il >
- K.S. : Oui, bien entendu. Aujourd’hui, notre bureau de recherche est composé de 14 ingénieurs et techniciens. La puissance d’Airox c’est la rapidité dans le développement et à moindre coût. Ce que les autres n’arrivent pas à faire.
- S.A. : Combien de produit lancez-vous par an >
- K.S. : Ce n’est pas une question de nombre de produit. Aujourd’hui, nous avons la gamme, nous allons continuer à l’améliorer et toujours sortir le produit qui va prévaloir.

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par mareva @, Barjac, lundi 14 mars 2005, 08:10 (il y a 7198 jours) @ mareva

- S.A. : Vous améliorez surtout votre produit le légendaire >
- K.S. : Non. Nous allons présenter en avril un nouveau produit, à savoir un légendaire destiné aux prescripteurs. Il possède beaucoup plus de facilité d’emploi pour que les médecins mesurent vraiment les paramètres qu’il faut pour les patients. On aura ainsi plus de prescriptions pour le légendaire, un peu partout dans le monde. A savoir, en 2004, on a fait environ 60% de notre CA à l’export et je pense qu’on va poursuivre cette expansion. L’Europe représentait 85% de ce chiffre à l’export et , pour la première fois, 15% venait de l’Asie de l’est. On fait tous les efforts possibles pour aller au Japon et, potentiellement, aux USA en 2006.
- S.A. : Vous avez une filiale aux USA >
- K.S. : Non, pas encore. Mais toutes les options sont là pour prendre un partenaire. L’essentiel c’est maintenant d’obtenir le FDA des USA et le Importation Lies du Japon. A ce moment là, les marchés seront vraiment énormes pour nous.
- S.A. : Vous pensez que vous obtiendrez ces feux verts dans l’année 2005, vers 2006 >
- K.S. : On fait tout pour. Notre produit américain est presque prêt pour la présentation FDA parce que les normes américaines ne sont pas les nôtres. On sera prêt à faire la demande au cours du 2ème semestre 2005 aux USA pour un lancement éventuel en 2006.
- S.A. : Quelle est la structure des coûts d’Airox >
- K.S. : On a essayé de faire en sorte que l’équipe reste stable, ce n’est pas par rapport au nombre d’employé mais on utilise beaucoup de fournisseurs de qualité dans notre région. On est à Pau et toute l’aéronautique nous aide. Mais forcément, la croissance va nous obliger à faire croître aussi le nombre d’employés. Mais c’est très bien géré, j’ai mes 2 fils qui sont directeur général et directeur général délégué qui s’en occupent à Pau et ils sont biens.
- S.A. : J’ai devant les yeux les principaux actionnaires d’Airox et les dirigeants, c’est vraiment une entreprise familiale, il y a Alain, Amr, Alexia et Julia.
- K.S. : Alexia et Julia sont mes 2 petites filles qui ont une petite participation dans le capital. Mes 2 fils ont chacun 10% de la société et moi, aujourd’hui, il me reste 34%. Ensemble, on a autour de 55% avec les petits enfants.
- S.A. : Va t-il y avoir une éventuelle modification du tour de table, à l’occasion de votre éventuel transfert vers Alternext puisque vous étiez côté sur le ML et que vous allez rentrer sur Eurolist ou Alternext >
- K.S. : Pour nous, le ML était un marché d’acclimatation et c’était très bien. D’ailleurs, on ne peut pas vraiment se plaindre, c’était une très bonne introduction au marché. Maintenant, avec le CA que l’on obtient, la croissance que l’on a et la capitalisation au-dessus de 50 millions d’euros (aujourd’hui avec 68 millions d’euros et 1 million de titres), je pense qu’il est temps d’aller sur l’Eurolist, si c’est possible, ou Alternext, mais on va d’abord viser l’Eurolist et demander à l’AMF leur approbation. Si on obtient l’approbation, je pense que le tour de table aura beaucoup plus d’institutionnels. Jusqu’à présent, sur le ML, on avait vraiment des particuliers. Et je suis content pour eux, ils sont très contents aussi car ils ont fait des bénéfices.
- S.A. : En effet, l’introduction s’est faite à 5 euros et Airox côte actuellement à presque 70 euros. Un beau parcours jusqu’à aujourd’hui. A noter la possibilité d’une division du nominal par 5 >
- K.S. : Tout à fait. Pour notre AG du 05/04/05, je vais proposer la division par 5 c’est à dire une division par 5 du nominal ou la multiplication du nombre de titre de 1 million à 5 millions. Je pense que ceci va créer plus de liquidité et plus d’affaire sur le titre.
- S.A. : Un élargissement du flottant aussi >
- K.S. : Non, il s’agit juste d’un transfert et d’un élargissement. Nous gardons 55% du capital.
- S.A. : Airox pourrait-elle aussi se développer par acquisition, éventuellement > Ou uniquement par croissance interne >
- K.S. : Les acquisitions sont des opportunités mais une opportunité est un fait ce n’est pas une raison. Seulement si on trouve une raison, il ne faut pas mourir d’indigestion d’opportunité. Ce n’est vraiment pas par cette croissance là, on va d’abord essayer de croître de façon interne.
- S.A. : Le bilan d’Airox est assez solide puisque la trésorerie nette est positive de 2 millions d’euros pour 5 millions de fonds propres. Vous avez donc les moyens de vous développer.
- K.S. : Sans problème. On va réinvestir à l’intérieur de la société ce qu’il faut pour vraiment améliorer toujours et avoir plus de produits et aller plus loin, rayonner un peu plus à l’international où se trouvent les nouveaux marchés.
- S.A. : Avez-vous des prévisions chiffrées précises pour 2005 > CA et bénéfice >
- K.S. : Dans le communiqué que j’ai fait récemment, j’ai indiqué que nous aurions une croissance à 2 chiffres pour le CA et le bénéfice en 2005. Et je préfère en rester là.

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