"Convictions AM" n'est plus convaincu... (Securibourse)

par The Bull @, Guinée, vendredi 01 juin 2012, 14:15 (il y a 4561 jours)

Convictions AM : « Nous avons soldé 75 % de notre portefeuille »

L'optimisme qui prévalait encore fin avril a laissé place à la résignation chez Convictions Asset Management (AM). " Nous avons soldé 75 % de notre portefeuille, et ne détenons plus aucune action depuis quinze jours, a souligné Alexandre Hezez, responsable de la gestion, lors d'un point presse organisé mercredi. Les 25 % restants sont constitués de titres corporate, high yield et investment grade " selon une stratégie d'investissement basée sur le stock picking. A l'origine de ce choix très tranché, l'extrême volatilité régnant sur les marchés financiers provoquée par la crise en zone euro. " Certains clients sous mandat demandent à avoir moins de 20 % d'actifs en euros ", poursuit-il. Cette peur des actifs en euros pourrait bien durer, car l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus tabou, et les prochaines élections législatives du 17 juin ne lèveront pas toutes les inquiétudes même en cas de victoire des partis pro-européens. Elles permettront peut-être de rassurer un peu, mais pour revenir sur les marchés, Convictions AM exige que soient réunis trois catalyseurs supplémentaires : une volatilité inférieure à 30 %, un momentum plus favorable sur les taux à deux ans italien et espagnol et un discours plus clair de la Banque centrale européenne. " Nous nous sommes fait avoir le mois dernier quand Mario Draghi a parlé de croissance ", reconnaît M. Hezez.

A ce stade, la zone euro ne parvient toujours pas à s’extirper du « triangle du risque " théorisé par Convictions AM, qui relie la croissance aux Etats et aux banques. Les craintes des investisseurs continuent en effet de faire grimper les taux d'emprunts des Etats, ce qui dégrade les bilans des établissements financiers. Quant à la croissance, elle est absente en Europe et marque le pas en Chine. " Si la Chine ralentit, ça amplifie les problèmes en Europe, ajoute M. Hezez. Il y a aussi une déconnexion entre le Vieux Continent et les Etats-Unis, ces derniers se tournant davantage vers le Pacifique. Les entreprises américaines arrêtent d'investir en Europe, et la dynamique de réindustrialisation américaine a un effet bénéfique au niveau local. "

En Espagne, l'impact de la bulle immobilière reste très important, et la question est de savoir qui a envie d'acheter de la dette ibérique. " On ne voit pas de solution pour l'Espagne actuellement ", reconnaît Alexandre Hezez, soulignant, ironiquement, que la chute des valeurs bancaires a fait du groupe de prêt-à-porter Inditex (Zara, Massimo Dutti, Bershka, etc.) la première capitalisation de la Bourse de Madrid en début de semaine.

Concernant le rôle de la BCE, la maison de gestion table sur une baisse du taux Refi de 25 points de base très prochainement. Un nouveau LTRO > Rien n'est moins sûr, car ces opérations de refinancement à long terme ont surtout permis de faire reculer le risque de crise systémique mais n'ont pas empêché la crise souveraine en zone euro. Par ailleurs, il est bien difficile de savoir si les banques ont véritablement joué le jeu et acheté de la dette d'Etat. " Il est utopique de vouloir comparer les banques entre elles, quant à savoir ce qu'elles ont dans leur bilan, c'est encore plus compliqué ", conclut M. Hezez.


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