Mon analyse (résumée) sur GEA (Fromageux)

par pascal alias indy, lundi 14 juin 2010, 16:58 (il y a 5283 jours) @ Cha

» Désolée Pascal, je ne te suivrai pas sur ce titre qui ne m'inspire pas
» après analyse sommaire, bien que je soie apparemment à contre courant.
» L'activité semble porteuse, les résultats annuels et semestriels sont
» excellents, la carnet de commandes plein, le bilan exemplaire et la
» valorisation très faible.
»
Je vais essayer d'apporter quelques réponses ou plutôt réflexions bonnes ou pas aux divers points que tu soulèves...
» Mais :
»
» 1/ Sauf erreur, c'est une société en commandite, il n'y a donc pas
» d'espoir ou de risque (question de point de vue !) d'OPA. 55% environ du
» capital est dans le public, mais par le jeu des droits de vote double
» l'actionnariat de référence (fondateurs et dirigeants) a les pleins
» pouvoirs
et ne suit pas de règle précise. Par exemple le montant du
» dividende correspond à un taux de distribution variable (de plus de 42% à
» 27% cette année).

Oui Catherine, le taux de distribution est variable selon les projets qui sont en places et le mode de financement...On peut partir de l'hypothèse qu'il préférent investir dans des projets avec un retour de rentabilité économique performant, donc bon pour les actionnaires à terme
»
» 2/ Le nombre de titres est resté constant depuis des années et
» l'endettement est nul. Pas la moindre AK, elle ne distribue pas de stocks
» options, n'a pas de PEE, c'est au point qu'on peut se demander ce
» qu'elle est venue faire en bourse.


Exacte, je me pose aussi la question...
»
» 3/ Les comptes sont publiés selon les anciennes normes, avec le flou que
» ça comporte et ils n'ont pas l'air de vouloir changer. Il y a par exemple
» un engagement hors bilan qui se monte en septembre à 16 M€ (5 M€ de
» plus qu'en 2009), caution bancaire dont j'ignore absolument d'où ça vient.
» Je n'ai pas trouvé trace dans les comptes du montant total du BFR (juste sa
» variation) non plus.

Les normes comptables

Je me permets de relativiser tes propos sur ce sujet. A savoir concernant les nouvelles normes IFRS. L'origine de cette nouvelle norme avait pour objectif d'harnomiser les normes comptables des différents pays afin que l’interprétation des données comptables et financières soient plus faciles. D'où la mise en place de normes comptables internationales (IAS/IFRS) (International Accounting Standards/International Financial Reporting Standards).Est ce aujourd'hui nettement plus clair >:-)

En ce qui concerne GEA sur ce plan, ils jouent la transparence, a savoir : dans le rapport annuel financier du 30 septembre 2009 (point 7, page 4) il est stipulé que la société n’est pas soumise à l’obligation de produire des comptes aux normes IFRS, a mis en place certaines méthodes préférentielles du règlement CRC 99-03 tansposables à l’activité de GEA en vue de se rapprocher des normes comptables internationales.
Par ailleurs, il a été mis en application depuis l’exercice 05/06 les règlements du comité de la réglementation comptable CRC 2004-06 relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs et d’autre part, le CRC 2002-10 relatif à la définition de l’amortissement et à la dépréciation d’actifs

Le hors bilan

Effectivement, ce sont des engagements donnés au titre de cautions bancaires pour bonne fin de gestion de chantier ou retenue de garantie…rien de très bizarre a priori (augmentation des contrats)

»
» 4/ C'est surtout celui là qui me fait renoncer :
» Entre 2005 et 2006 les résultats n'ont cessé de baisser pour aboutir à
» une perte annuelle plus que conséquente
qui avait fait l'objet d'un
» profit warning 3 semaines seulement avant la publication des résultats.
» Cette année là, le dividende a été supprimé.
» La raison de ces pertes était le montant des charges d'exploitation sur un
» nouveau contrat (APRR) et le renouvellement de matériel sur des contrats
» pluriannuels dont les bénéfices étaient attendus à échéance de 3 à 5 ans.
» Effectivement les résultats ont progressé fortement à partir de 2009 et ça
» continue, l'information était donc exacte.
» Seulement ça veut dire que :
» A: l'essentiel des charges d'exploitation ayant été comptabilisées
» par avance, les marges réelles sont bien moins flatteuses que les derniers
» comptes ne le laissent croire.

Rhôôôô...;-) concernant les contrats pluriannuels comme tu le soulignes Catherine, GEA a passé les charges par avance sur cet exercice 05/06. Cependant, ils auraient pu faire l’inverse ou du moins les lisser et les résultats de l’exercice 05/06 aurait été nettement meilleurs… Ils ont opté pour cette option et aujourd’hui récoltent pleinement l’effort passé sur les exercices précédents… Question de stratégie...
je constate et ça n'engage que moi...que l'exercice 08/09 et déjà le 1er semestre 09/10 donnent la pleine mesure de ce choix...et sauf événements économiques (on ne peut jurer de rien) l'exercice suivant s'annonce sous les meilleurs augures;-)

» B: Le même problème peut se reproduire à tout moment pour un nouveau
» contrat, un renouvellement de matériel ou une évolution technologique.
» Habituellement l'annonce par une société d'une commande ou d'un contrat est
» une nouvelle positive, dans le cas précis ça pourrait être le prélude à une
» nouvelle année de pertes.

Je ne suis pas en accord avec toi dans la mesure ou tu fais en quelque sorte un procès d’intention (aux niveaux des charges) en spéculant sur leurs manières d’appréhender de nouveaux contrats… Attendons…le contexte est autre.

»
» Je n'aime pas les dettes excessives et surtout chroniques, mais pas
» davantage les sociétés qui refusent systématiquement un endettement limité
» en montant et dans le temps et préfèrent comme GEA être leur propre banque
» au détriment de leurs actionnaires, et surtout sans préavis.

C'est vrai, mais là encore c'est un choix de la part de GEA.
la priorité donnée à l'autofinancement peut se traduire par une politique de distribution de dividende peu importante ce qui risque de déplaire aux actionnaires et de ne pas favoriser la hausse du titre. Les actionnaires attendent un retour sur investissement important des fonds placés dans l'entreprise, y compris lorsque ce financement est issu de l'entreprise elle-même.

Mais sûr on peut faire de l'affichage, je m'explique.
Chaque modalité de financement a donc des avantages et des inconvénients. La stratégie suivie par l'entreprise sera donc fonction d'une comparaison entre ces différentes possibilités en tenant compte parfois d'intérêts particuliers (refus d'ouvrir le capital pour une entreprise familiale).

le recours à l'emprunt se traduit par une hausse des frais financier ce qui a pour conséquence de réduire le résultat futur de l'entreprise d'un montant égal au coût de remboursement de l'emprunt et ce pour une durée égale à l'échéance de l'emprunt.

Par ailleurs, l’effet de levier amplifie les bénéfices mais aussi les pertes dans les entreprises plus ou moins endettées, selon que le taux de rentabilité économique est supérieur ou inférieur au taux du financement par emprunt.
Logiquement et lorsque la rentabilité économique est faible, l’entreprise doit opter pour un financement propre.
Inversement, lorsque la rentabilité économique est forte, l’entreprise peut opter pour un financement par endettement.

Toutefois, il ne faut pas oublier qu’un taux d’endettement plus ou moins élevé dans la structure financière d’une entreprise, accroît son risque économique en cas de récession de son activité par le fait du poids des frais financiers, et aussi son risque financier par la perte de son indépendance vis-à-vis de ses créanciers

Il faut cependant éviter de confondre la rentabilité financière mesurée de cette manière (rapport du bénéfice aux fonds propres) et ce qu’exigent les actionnaires, les pourvoyeurs de fonds ou les créanciers (tous ceux qui sont en situation de financer des projets). Le taux de rentabilité économique, le taux de rentabilité financière, le coût réel du financement sont obtenus, mesurés de façon comptable et ils relèvent de l’analyse et du contrôle financiers, ils ne relèvent pas de l’analyse financière qui doit prendre en compte les deux paramètres fondamentaux que sont le risque et la valorisation.
L’effet de levier permet de connaître l’origine d’une bonne rentabilité des capitaux propres qui provient de la rentabilité de l’actif économique et/ou de la pure construction financière qu’est l’effet de levier. C’est son seul intérêt.
Dans la durée, seule une bonne rentabilité économique est le gage d’un niveau de rentabilité des capitaux propres satisfaisant. L’effet de levier ne crée pas de valeur. S’il peut augmenter la rentabilité des capitaux propres, il augmente leur risque en proportion de l’excédent de profit obtenu puisque l’endettement accroît le risque de défaillance en cas de retournement de la conjoncture ou d’erreur dans les anticipations des profits futurs. Nous avons vu récemment la réaction des banques face à la nouvelle conjoncture...:-(


» Souviens-toi de CFF, bien avant cette fusion désastreuse avec Penauille,
» qui avait contracté des prêts importants pour réaliser les investissements
» qui s'imposaient et qui s'était rapidement désendetté dès que les bénéfices
» sont arrivés. Cette façon d'agir était bien plus saine et efficace dans une
» situation similaire.

Oui je me souviens, et on connait la suite des événements...ils sont saignés à blanc aujourd'hui...:-(
»
» GEA est sans aucun doute un bon investissement à moyen terme, les
» bénéfices et les marges devraient croître encore pendant un an ou deux.
» Mais le risque d'avoir des pertes imprévisibles me semble suffisant pour me
» tenir à l'écart dans mon optique habituelle de placement long terme. C'est
» probablement la raison de la sous-évaluation du titre et de la faiblesse
» des volumes.


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