point sur mon portif (Securibourse)

par Nakama ⌂ @, samedi 31 octobre 2009, 20:49 (il y a 5506 jours)

Pour ceux que ça intéresse ==> j'ai posté à l'instant un long post sur mes derniers mouvements et l'actualité des valeurs que je suis dans la file habituelle sur BM: http://www.boursematch.com/forum/viewtopic.php>pid=19737#p19737

N.

point sur mon portif

par terps, dimanche 01 novembre 2009, 11:44 (il y a 5505 jours) @ Nakama

bonjour et merci pour ce post qui nous ramène à la rélalité quotidienne :
trouver des idées ..

Je suis preneur d'un développement complet concernant Cerep si tu as cela en stock.

PS : as tu un avis ou regérdé le dossier Celectis dont j'ai entendu très grand bien récemment

==> Terps

par Nakama ⌂ @, dimanche 01 novembre 2009, 23:41 (il y a 5505 jours) @ terps

* CEREP: rien rédigé de détaillé dessus... ce n'est PAS une de mes convictions fortes pour le LT, plutot un pari à CT/MT pour profiter de l'excès de défiance à son encontre (la seule du secteur ou presque dans le rouge depuis janvier), la qualité de son bilan, et puis aussi ses accords récents qui me semble sous-estimées par le marché... par contre coté techno c'est intéressant mais pas du tout le meme niveau que BIO (ou ALCLS)... sauf que l'essentiel pour un investisseur c'est pas juste la techno mais surtout le PRIX (attention aux superbes technos reconnues comme telles et du coup déjà à leur prix)... et donc niveau prix Cerep est amha cadeau à 25 ME de CB pour 31 ME de CA l'an passé, 14 ME de trésorerie nette, 20M de déficits fiscaux... plus des biens immobiliers non négligeables ==> sans doute la plus "value" des valeurs du secteur santé :)

* ALCLS: meme avis que velise, j'avais d'ailleurs commencé une petite ligne sous les 6 euros au printemps dernier... revendue rapidement au fil de la hausse... posté quelques bricoles dessus mais rien de bien détaillé. Au cours actuel de 12 euros (CB=112 ME) je préfère BIO, COX et METEX pour le MT/LT... mais ALCLS est surement jouable si on envisage le dossier à très LT et qu'on est d'un naturel patient (achat de préférence sur repli sous les 10 euros pour viser un franc succès de la boite sur la période 2015-2020 avec le risque qu'un concurrent raffle la mise à sa place sachant qu'outre Sangamo il y en a plein d'autres qui émergent même si pour le moment ALCLS et Sangamo ont de l'avance)

N.

point sur mon portif

par pasca711, lundi 02 novembre 2009, 00:04 (il y a 5505 jours) @ Nakama

Merci c'est toujours un plaisir de te lire.

Arkoon

par chris, lundi 02 novembre 2009, 17:59 (il y a 5504 jours) @ Nakama

Je ne la suis pas, mais j'ai vu ce communiqué :

ARKOON Network Security lance une augmentation de capital réservée avec suppression du droit préférentiel de souscription

Lyon, le 2 novembre 2009 – ARKOON Network Security annonce le lancement d’une augmentation de capital réservée d’un montant maximum de 2.495.703 euros pour la première tranche, complétée d’une éventuelle seconde tranche d’un montant maximum de 2.218.404 euros, primes d’émission incluses, avec suppression du droit préférentiel de souscription.

Cette augmentation de capital s’inscrit dans le cadre des modalités de paiement du prix pour l’acquisition de 100% des actions de la société SkyRecon Systems dont l’accord d’acquisition a été annoncé le 21 septembre 2009. SkyRecon est un éditeur de logiciels spécialisé dans la protection du poste de travail (Intelligent Endpoint Security). La technologie StormShield de SkyRecon, directement intégrée au système d’exploitation du poste de travail, propose une approche radicalement nouvelle pour protéger les organisations en permettant d’adresser grâce à un seul agent l’ensemble des risques associés au poste : vulnérabilités logicielles, vol ou perte de données critiques, usage inapproprié d’applications personnelles, connectivité non autorisée, attaques logicielles et intrusions, infractions internes.

Avec cette acquisition, qui fait suite à celle de MSI en 2006, ARKOON Network Security se donne les moyens d’affirmer sa position d’acteur majeur sur les solutions de sécurité de bout en bout : protection des réseaux, des communications, des données et du poste de travail.

Autorisation de l’émission

L’émission des actions nouvelles a été votée par l’Assemblée Générale Extraordinaire des Actionnaires du 30 octobre 2009. Un avis de réunion valant avis de convocation a été publié au Bulletin d’annonces légales obligatoires (BALO) n°115 du 25 septembre 2009.

A l’issue de l’Assemblée, Thierry ROUQUET, Président du Directoire a déclaré : « Nous sommes pleinement satisfait du témoignage de confiance que nous manifestent nos actionnaires en adoptant majoritairement les résolutions proposées. Sous 15 jours, nous devrions ainsi finaliser l’acquisition de SkyRecon Systems, société parfaitement complémentaire de la nôtre qui nous permet d’accroître notre positionnement sur le marché de la sécurité et qui constitue un excellent relais de croissance. ».

Modalités de l’émission

Première tranche (2009) :

Augmentation du capital social d’un montant nominal maximum de 831.901 euros, pour le porter de 4.714.110 euros à 5.546.011 euros, par l’émission de 831.901 actions ordinaires nouvelles d’une valeur nominale de 1 € chacune.

Les actions nouvelles sont émises au prix de 3 euros l’une, soit 1 euro de valeur nominale et 2 euros de prime d’émission, et devront être libérées intégralement en numéraire lors de leur souscription. La prime d’émission représente ainsi un montant total de 1.663.802 euros.

Les actions nouvelles seront soumises à toutes les dispositions statutaires et seront assimilées aux actions anciennes.

La période de souscription a été ouverte à l’issue de l’Assemblée Générale Extraordinaire et sera close le 9 novembre 2009.

En cas d’insuffisance de souscriptions, le Directoire pourra limiter le montant de l’augmentation de capital dès lors que les souscriptions reçues auront atteint 75% au moins du montant initialement fixé.

Deuxième tranche (2010) :

Sous réserve de la réalisation de la première tranche ; augmentation du capital social d’un montant nominal maximum de 739.468 euros, par l’émission de 739.468 actions ordinaires nouvelles d’une valeur nominale de 1 euro chacune.

Les actions nouvelles sont émises au prix de 3 euros l’une, soit 1 euro de valeur nominale et 2 euros de prime d’émission, et devront être libérées intégralement en numéraire lors de leur souscription. La prime d’émission représente ainsi un montant total maximum de 1.478.936 euros.

Pour cette deuxième tranche et dans les limites indiquées, le Directoire disposera de tous les pouvoirs pour décider et réaliser la ou les augmentations de capital qui lui paraîtront opportunes afin de satisfaire aux modalités de paiement du prix final pour l’acquisition des actions de SkyRecon, ceci dans un délai expirant le 31 décembre 2010.

Pour les deux tranches de l’augmentation de capital, le droit préférentiel de souscription d’actions réservé aux actionnaires a été supprimé par l’Assemblée Générale Extraordinaire, qui a attribué le droit de souscription des actions à émettre au profit de la catégorie de personnes présentant la caractéristique suivante : Etre inscrit à la date du 30 septembre 2009 dans la comptabilité actions de la société SkyRecon dont le siège social est à Paris (75009), 8 rue Lafayette.

Les résultats de l’augmentation de capital seront communiqués le 11 novembre 2009.

Arkoon

par Graham ⌂ @, lundi 02 novembre 2009, 21:29 (il y a 5504 jours) @ chris

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On ne s'étonnera pas: je n'aime pas du tout ce type de société.
Introduite par placement direct et par appel à des IQ à un prix excessif, à un moment où n'importe quoi se vendait bien et cher.
Cette société ne travaille que pour l'intérêt des institutionnels qui se sont laissés prendre il y a quelques années. Incapable de croissance organique, peu capable de profitabilité, elle jongle avec des opérations douteuses qui sont sensées "créer de la valeur". Dernière en date, l'opération d'achat sur SkyRecon Systems. Comment cette opération pourrait créer de la valeur sinon par effet de rumeur> A-t-on oublié de citer dans le communiqué sur l'aquisition que si cette société a su faire un CA de 1,92 m€, c'est au détriment d'un résultat d'exploitation négatif de 3,3 m€ !!
Quant au bilan d'Arkoon, il n'est pas aussi bon qu'il n'y parait. Les 6,1m€ de trésorerie sont provisoires. On le voit en rapportant l'actif circulant au passif circulant. L'écart, pour l'essentiel, provient de produits constatés d'avance. Si le CA, en organique, baisse, la trésorerie fondra. La consolidation des deux sociétés (absorbante et absorbée) devrait donner un CA autour de 8,5 m€ pour un déficit d'exploitation d'au moins 3m€. Arkoon sera dure à redresser. Arkoon est extrêment risqué. Le potentiel après les AK semble faible eu égard aux risques.

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Graham

Arkoon

par Graham ⌂ @, lundi 02 novembre 2009, 21:31 (il y a 5504 jours) @ Graham

» .
erreur

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Graham

Exact

par chris, mardi 03 novembre 2009, 18:18 (il y a 5503 jours) @ Graham
édité par chris, mardi 03 novembre 2009, 21:10

D'accord avec tes arguments.

Je reste à l'écart d'autant plus que je ne suis pas capable d'apprécier la qualité de la technologie de ce type de société.

Et je préfère rester liquide plutôt que de plonger sur des valeurs ne présentant pas des garanties solides.

Ainsi, il ne me reste plus qu'une small cap en portefeuille : Precia.

Je connais tes réticences à son égard, mais elle continue de dégager de bons résultats sur un marché très normé. Son développement dans les services (maintenance des balances) et à l'international porte progressivement ses fruits. Le bilan reste très solide.

Precia

par Graham ⌂ @, mardi 03 novembre 2009, 18:51 (il y a 5503 jours) @ chris
édité par Graham, mardi 03 novembre 2009, 20:55

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Mon opinion, depuis trois ans, a partiellement évolué quant à Precia.

J'admire l'action du directeur général depuis les difficultés d'antan:
-stabilisation et lent progrès de l'activité traditionnelle d'assemblage de matériel de pesage. Ce qui, en soi, est déjà remarquable, le secteur étant mature, très concurrentiel, sans évolution et possibilité d'évolution technologique majeures.
-orientation progressive, par petite croissance externe, dans l'activité de services via PMS, aux marges plus élevées et à la stabilité bien plus forte.
Là, il est possible d'élargir le fossé concurrentiel.

Par contre, mon appréhension demeure: l'activité service n'étant pas encore suffisamment prépondérante pour permettre de se prémunir contre un fléchissement fort des commandes en matériel. C'est ce que je crains. Pour lors, les évènements récents suggèrent que mon appréhension serait exagérée. Je crains toujours, à un niveau général, un durable impact de la crise économique sur les PME matures. Pour me prémunir contre ce cas de figure, j'évite d'investir dans des PME qui ne me paraissent pas détenir d'avantages forts et d'une confortable rentabilité.

Par opposition, en cas de sortie durable de récession et de reprise de l'activité, je reconsidérerai ma position sur Précia, sans doute par un achat.

La valeur du titre Precia sur le marché est absolument non représentative. Il n'y a pas de volume.La famille vient contrer par des petits achats le quelquefois faible courant vendeur. Par opposition, il n'y a pas non plus de courant acheteur hormis la famille. Je n'en déduis rien sur la valeur de la société. Par contre, j'en infère sur l'illiquidité actuelle du titre. Néanmoins, cela ne me semble pas de nature à indiquer l'opportunité ou non d'y investir même si techniquement j'apprécie régulièrement l'illiquidité passagère des titres boursiers. C'est mon avantage: je ne suis jamais pénalisé par l'illiquidité!

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Graham

Precia

par chris, mardi 03 novembre 2009, 21:10 (il y a 5503 jours) @ Graham

Precia devrait résister en cas de crise prolongée.

Le groupe a nettement amélioré sa rentabilité et renforcé son bilan ces dernières années.
La baisse des ventes d'instruments de mesure laisse augurer une baisse de l'activité et des résultats. Mais les semestriels 2009 ont permis de montrer de très correctes performances grâce à la bonne tenue des services.
Mais il est certain également que la clientèle de Precia est composée de nombreux commerçants et artisans vulnérables à la crise...

En cas de reprise économique, la visibilité serait bien sûr meilleure, mais ce n'est pas mon scénario de prédilection pour les mois à venir.

Dans tous les cas, j'apprécie le sérieux et la prudence de la direction.
La communication financière est satisfaisante.
Mais c'est vrai que la faible liquidité du titre ne contribue pas à une meilleure valorisation.

A suivre...

considérations générales sur le marché

par Graham ⌂ @, mardi 03 novembre 2009, 22:30 (il y a 5503 jours) @ chris
édité par Graham, mardi 03 novembre 2009, 22:36

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Sans parler de Precia en particulier mais plus généralement, il me semble que l'illiquidité sera, pour longtemps, une caractéristique structurelle des titres boursiers des PME qui ne jouissent pas d'une croissance rentable forte ou dont la croissance, en raison du contexte récessif, est sérieusement ralentie.

Une très grande part de la valorisation élevée des smalls caps ces dix dernières années me semble avoir résulté des flux financiers en provenance des fonds spécialisés. Cette source de flux me parait tarie, jusqu'à après la fin de la période récessive. Cela risque de durer longtemps.

D'autre part, les "recoveries" observées sur de nombreuses smalls et mids caps me paraissent souvent exagérées. Je crois que bon nombre d'opérateurs institutionnels n'ont pas modifié leurs schémas de valorisation. Ils craignent de rater le train à la hausse, n'opérant qu'à assez court terme. Je ne serai pas surpris si des corrections fortes - de l'ordre de 30% à 40% - survenaient sur des titres ayant repris plus de 100% depuis le début de l'année.

Pour moi, les modèles de valorisation vont continuer à changer lentement.

J'envisage des baisses assez franches sur quelques titres plus risqués que je détiens en portefeuille. Je pense principalement à Lacie, Trilogiq, VDI Groupe, STS Group. Néanmoins, je reste convaincu que mon portefeuille, tout en étant investi à près de 100%, demeure nettement plus résistant et moins volatile que tous les indices principaux du marché français. Ce qu'atteste d'ailleurs mon classement sharpe depuis deux ans sur le JTB, ainsi que mon taux de retour sur investissement proche de zéro sur deux ans . Ne partageant toujours pas l'opinion de L.Abadie sur la nécessité du scénario de dépression, je préfère rester investi à plein. D'ailleurs, en toute bonne logique, si l'on craignait une dépression aigüe, il faudrait se défier essentiellement de la monnaie et sélectionner des actifs fiables et à la rentabilité pérenne. Une des divergences d'avis provient du tempo que prendront les évènements. Je ne suis pas du tout en mesure de l'évaluer. Plutôt que de me déterminer alors en fonction des émotions et de l'imagination, je préfère me contenter de limiter mon risque. Or, je crois le limiter le mieux en possédant des actifs à forte rentabilité et à la récurrence assez forte des activités plutôt qu'en misant sur la capacité de la monnaie à préserver le pouvoir d'achat. J'excepte le cas des sociétés citées plus haut et le cas très particulier de la CIFE qui est "dans la monnaie"

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Graham

considérations générales sur le marché

par gaepre1, mercredi 04 novembre 2009, 12:35 (il y a 5502 jours) @ Graham

Pourquoi se défier de la monnaie en période de dépression > Une dépression se caractérise par une baisse généralisée des prix des actifs et des salaires. Celui qui conserve de la liquidité est donc en position de force, ayant la possibilité d'acheter davantage d'actifs à vil prix avec la même quantité de monnaie.C'est ce qui s'est passé en France entre 1930 et 1935 (essentiellement sous l'égide de Pierre Laval) avec les prix de tous les actifs en baisse de l'ordre de 50% et une revalorisation corrélative de la liquidité.

considérations générales sur le marché

par Graham ⌂ @, mercredi 04 novembre 2009, 21:25 (il y a 5502 jours) @ gaepre1
édité par Graham, mercredi 04 novembre 2009, 22:02

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Je suis peut-être allé un peu vite en besogne sans éclaircir les étapes de mon raisonnement. Je pense, en effet, que la monnaie n’est pas un actif différent de tous les autres. Lui aussi peut grandement se dévaloriser. On le conçoit bien pour le dollar aujourd’hui pour toutes sortes de raisons plausibles. Pourquoi ne le penserait-on pas aussi de l’euro > La zone euro est-elle en si meilleure santé que l’économie américaine > Non, probablement pas. Quelques économistes de renom citent la fragilité de la Grèce, de l’Irlande, évoquent une possibilité de retour à des monnaies nationales pour permettre des dévaluations. Ne serait-ce pas envisageable aussi pour l’Espagne, par exemple, dans l’hypothèse d’une telle dépression > Si certainement. Ce serait alors la monnaie européenne qui risquerait l’implosion par défaut de politique économique européenne commune et cohérente. L’Europe n’a pas de structures pour se prémunir comme l’Amérique en a. L’Europe en somme est bien plus faible. L’euro étant à l’Europe ce que le dollar est aux USA, sans l’atout incomparable du dollar d’être toujours et encore la monnaie de réserve mondiale, le risque sur la monnaie européenne est important, du moins plus grand que celui de la monnaie américaine. Par imagination et extrapolation, on peut en avoir une représentation approchée. Nous assisterions alors à un brusque et irrémédiable bouleversement de polarité économique à l’échelle planétaire.
Les récessions passées, la dépression qui a suivi 1929, ne sont pas comparables à ce que nous vivons aujourd’hui sur un point fondamental : hors l’Occident il n’y avait rien. Aujourd’hui hors l’Occident, il y a les pays émergés qui rattrapent bien vite leur retard. Ils peuvent devenir prépondérants. Dans ce cas, en plus du chômage, de la baisse de tous les actifs, il y aura inévitablement dévaluation des monnaies occidentales. Ce cas de figure est extrême bien sûr. Mais, il faut être conséquent. Si on envisage ceci, alors les monnaies occidentales sont fragilisées. La valeur effective de la monnaie est douteuse.
Par opposition et dans le cas contraire – ce que je pense depuis toujours le plus probable – le choc ne sera pas tel que l’Occident s’écroulera et perdra son hégémonie. Il y aura seulement déplacement de polarité sans altération de son sens. L’Occident dominera économiquement encore. Dans ce cas, il n’y aurait que récession grave et puissante mais non pas irrémédiable. Mais d’une récession, aussi grave et forte fut-elle, on en réchappe toujours. Et, par le haut, par un regain de croissance, aussi faible dut-elle être et avec une instabilité plus importante des structures. C’est ce que j’envisage. Je crois toujours – et là, il ne s’agit que de croyance, cela n’est que de l’idéologie – à une chute de l’Occident mais plus tard, dans une vingtaine d’années, lors d’un choc économique et social plus violent encore. Donc, considérant comme très probable un retour à une croissance très molle des nos économies, j’applique l’adage basique d’acheter au son du canon.
Ce raisonnement, qui reste basé sur des hypothèses largement incertaines – mais qui peut bâtir des hypothèses indubitables > – renonce à établir un tempo des évènements. L.Abadie le croit possible à partir de quelques hypothèses. Personnellement, je me sais incapable d’établir des scénarios macroéconomiques fiables, moins encore capable d’établir la succession des évènements qui surviendront. Je constate qu’empiriquement jamais nul grand esprit ne l’a pu autrement que fortuitement. J’en déduis qu’il ne faut pas en faire plus cas et admettre cette limite de l’entendement. Donc, après que je me suis assuré de ce que peut envisager mon entendement sur les occurrences les plus probables et plausibles, je n’ai plus à faire plus de cas de telle ou telle hypothèse. Je n’en suis pas capable. Aussi, je me limite à ce que je peux faire : choisir parmi des titres dépréciés. Ce faisant, je suis pleinement conséquent. Je ne vois pas d’autre conséquence, sinon d’ordre patrimonial, mais il s’agit alors d’un autre aspect.
Pour résumer, deux cas de figures restent :
-il s’agit d’une dépression extraordinaire : alors les monnaies occidentales pas plus que d’autres actifs ne protègeront le pouvoir d’achat. Je choisis de préférer des actifs aux marges importantes qui génèreront toujours un flux financier important, même en baisse.
-il s’agit d’une récession certes très forte et très grave mais les économies occidentales se stabiliseront avant de revenir à une croissance très molle et j’achète au son du canon.
Deux cas, deux situations, selon moi les plus envisageables. Dans les deux cas, il faut demeurer investi, car l’actif « action » particulier (pas toutes sortes d’actions, j’entends) capable de générer des marges fortes et un flux financier protègeront mieux du risque d’érosion du pouvoir d’achat.
Troisième cas de figure –auquel je ne souscris pas mais que supposent le très grand nombre des spécialistes- on revient à l’état antérieur avec plus d’instabilité et un risque accru de bulles de plus en plus fortes et fréquentes – cerise sur le gâteau : l’actif « action » va considérablement se revaloriser à échéance 5-8 ans.
Voilà mon raisonnement. Pour être honnête, même si je dois paraître outrecuidant, je n’ai vu personne pour le contrer qui me convainque avec des contre arguments imparables. Je veux bien être convaincu. Cela améliorerait ma compréhension des choses. En attendant, je préfère être cohérent avec mes opinions. L'autre option consiste à suivre celui que l'on croit capable de plus de discernement. Cela revient à faire acte de croyance. Ce n'est pas du raisonnement mais relève du comportement, est affaire de croyance, non de raison. Je préfère assumer la responsabilité de mes erreurs en transigeant seul avec moi-même et mes moyens, même si faiblement et mal. De toute façon, j'ai l'assurance que nul n'est capable de discerner bien avant quant à ce qui touche la macroéconomie.

Cordialement.

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Graham

considérations générales sur le marché

par Graham ⌂ @, mercredi 04 novembre 2009, 23:24 (il y a 5502 jours) @ Graham
édité par Graham, mercredi 04 novembre 2009, 23:51

.
J'ai oublié de préciser l'essentiel: pourquoi érosion du pouvoir d'achat>
Que l'on se représente les américains qui sur moins de dix ans ont vu leur monnaie perdre la moitié de sa valeur comparée à l'euro et perdre de la valeur par rapport à d'autres monnaies. Que l'on se représente que tôt ou tard le Yuan sera réévalué. Que vaudront les dollars américains> Ne s'agit-il là d'un cas de figure assez flagrant. Les américains qui achètent tout, hormis pour la part "service", à l'étranger avec le même dollar achèteront moins. Pourquoi pense-t-on que les américains se sont tant endettés ces dix dernières années> Parmi les raisons, sur un plan individuel, il n'y avait pas d'augmentation des salaires réels durant la période et de surcroît il y a avait dépréciation de la monnaie.
Que l'on se représente maintenant que la situation, dans l'hypothèse d'une dépression structurelle historique, est pire en Europe que aux USA, notamment aussi quant à la monnaie (endettements et déficits considérables des Etats, absence de politique économique commune et cohérente), que peut-on imaginer pour l'euro> Préservera-t-il aussi bien le pouvoir d'achat que l'on suppose il me semble hativement>

J'aurai du poser cette image par avant, sans quoi le raisonnement que je fais et que j'ai essayé d'exposer au-dessus est peu saisissant. Pour le reste, je ne change rien.

Je tiens juste à préciser un point. Je ne suis pas opposé aux arguments de L.Abadie. Bien au contraire, j'ai toujours reconnu que sa vision de la fragilité économique de nos économies était des plus pertinentes. Je ne partage néanmoins pas du tout ses conclusions car je ne crois pas du tout que les cycles économiques soient strictement mécaniques à la manière d'une science. Non, il entre de la psychologie de foule, il entre des émotions, des passions, des espérances, toutes ces choses évanescentes et impondérables qui font que les évènements tantôt inclinent ici ou là. Mon intution est:
il n'y aura pas dépression grave, non pas parce que les conditions techniques ne préexisteraient pas - elles préexistent plus que largement - , non, il n'y aura pas dépression parce que cela n'arrange strictement personne. Cela parait bête, très bête et pourtant il entre dans cette petite idée anodine bien plus de bon sens que dans bien des projections sophistiquées.

Et pour lors, et pour quelques années, les Etats pourront bien continuer à créer de la croissance fictive (bien que molle!!!) par endettement. Ils ne se gêneront pas. Et les contreparties acquéreuses de dettes publiques devraient rester aux postes encore quelques années jusqu'au grand saut dans ... l'inconnu.

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Graham

considérations générales sur le marché

par nols, jeudi 05 novembre 2009, 03:25 (il y a 5502 jours) @ Graham

Ce que je remarque personnellement, peut être suis je privilégié,mais près de 2 ans et demi après le début de la crise, pas grand chose n'a changé au niveau sds habitudes d'achat. Ok un peu moins de voitures, moins de biens non utiles, mais toujours autant de bien de plaisirs, et pas moins de contestations...Alors crise ok, mais dépression point du tout...

Les entreprises ont jusqu'ici conservé leurs marges, ce qui a permis à la bourse de rebondir. De rhodia à sts en passant par la sg, les bénéfices sont toujours là...

Le seul vrai souci à long terme, ce n'est pas une crise de nature occidentale, mais bien une venant des pays émergents. Eux ont l'envie de réussir, plus nous... C'est bateau, mais tant que les européens profitent des orientaux, ca ira, quand ce sera le contraire, cela n'ira plus...

» J'ai oublié de préciser l'essentiel: pourquoi érosion du pouvoir d'achat>
» Que l'on se représente les américains qui sur moins de dix ans ont vu leur
» monnaie perdre la moitié de sa valeur comparée à l'euro et perdre de la
» valeur par rapport à d'autres monnaies. Que l'on se représente que tôt ou
» tard le Yuan sera réévalué. Que vaudront les dollars américains> Ne
» s'agit-il là d'un cas de figure assez flagrant. Les américains qui achètent
» tout, hormis pour la part "service", à l'étranger avec le même dollar
» achèteront moins. Pourquoi pense-t-on que les américains se sont tant
» endettés ces dix dernières années> Parmi les raisons, sur un plan
» individuel, il n'y avait pas d'augmentation des salaires réels durant la
» période et de surcroît il y a avait dépréciation de la monnaie.
» Que l'on se représente maintenant que la situation, dans l'hypothèse d'une
» dépression structurelle historique, est pire en Europe que aux USA,
» notamment aussi quant à la monnaie (endettements et déficits considérables
» des Etats, absence de politique économique commune et cohérente), que
» peut-on imaginer pour l'euro> Préservera-t-il aussi bien le pouvoir d'achat
» que l'on suppose il me semble hativement>
»
» J'aurai du poser cette image par avant, sans quoi le raisonnement que je
» fais et que j'ai essayé d'exposer au-dessus est peu saisissant. Pour le
» reste, je ne change rien.
»
» Je tiens juste à préciser un point. Je ne suis pas opposé aux arguments de
» L.Abadie. Bien au contraire, j'ai toujours reconnu que sa vision de la
» fragilité économique de nos économies était des plus pertinentes. Je ne
» partage néanmoins pas du tout ses conclusions car je ne crois pas du tout
» que les cycles économiques soient strictement mécaniques à la manière d'une
» science. Non, il entre de la psychologie de foule, il entre des émotions,
» des passions, des espérances, toutes ces choses évanescentes et
» impondérables qui font que les évènements tantôt inclinent ici ou là. Mon
» intution est:
» il n'y aura pas dépression grave, non pas parce que les conditions
» techniques ne préexisteraient pas - elles préexistent plus que largement -
» , non, il n'y aura pas dépression parce que cela n'arrange strictement
» personne. Cela parait bête, très bête et pourtant il entre dans cette
» petite idée anodine bien plus de bon sens que dans bien des projections
» sophistiquées.
»
» Et pour lors, et pour quelques années, les Etats pourront bien continuer à
» créer de la croissance fictive (bien que molle!!!) par endettement. Ils ne
» se gêneront pas. Et les contreparties acquéreuses de dettes publiques
» devraient rester aux postes encore quelques années jusqu'au grand saut dans
» ... l'inconnu.

question?

par velise, jeudi 05 novembre 2009, 10:02 (il y a 5501 jours) @ Graham

Graham
as tu encore une opinion sur nrg>
cordialement

question?

par Graham ⌂ @, jeudi 05 novembre 2009, 19:33 (il y a 5501 jours) @ velise
édité par Graham, jeudi 05 novembre 2009, 20:25

» Graham
» as tu encore une opinion sur nrg>
» cordialement

J'ai répondu à ta question le 07/10/09 dans le billet "la crise du siècle".
http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=35011#p35028
Tu n'as pas du remarquer.

Cordialement

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Graham

considérations générales sur le marché

par gaepre1, jeudi 05 novembre 2009, 11:15 (il y a 5501 jours) @ Graham

Admettons l'hypothèse (qui n'a rien dévident) d'une dévaluation des monnaies occidentales vis à vis de celles des pays émergents, principalement le yuan (qui rappelons le est pour le moment accroché au dollar par la volonté chinoise malgré les souhaits des occidentaux d'une réévaluation du yuan ...). Un moindre pouvoir d'achat de ces monnaies serait alors la conséquence d'une augmentation des prix au travers de la hausse des prix à l'importation, ce qui est en contradiction avec les conditions d'une dépression (baisse généralisée des prix et des salaires). La plus probable conséquence d'une dévaluation des monnaies occidentales serait un étranglement des exportations des émergents (contraints de baisser drastiquement leurs tarifs et donc leur marge, ce qui ne suffira d'ailleurs pas à maintenir les volumes) et un rééquilibrage des productions au profit des "vieux pays". Je ne vois donc pas qu'une telle hypothétique dévaluation provoquerait une baisse sensible du pouvoir d'achat des liquidités.

considérations générales sur le marché

par Graham ⌂ @, jeudi 05 novembre 2009, 20:21 (il y a 5501 jours) @ gaepre1
édité par Graham, jeudi 05 novembre 2009, 20:33

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J'ai bien dit je ne crois guère à cette hypothèse dans la mesure où je ne crois pas que nous vivions une dépression exceptionnelle. Toutefois, je pense effectivement que si je me trompais sur les conséquences de ce que nous vivons actuellement, c'est à dire que nous vivions effectivement cette dépression exceptionnelle, alors les monnaies ne préserveraient que mal le pouvoir d'achat, moins bien qu'un actif capable de générer un bon et régulier flux financier.

N'étant pas économiste, et ayant des connaissances fort limitées en macroéconomie, j'aborde le sujet par comparaison. Essayons d'aborder les points soulevés:

» Un moindre pouvoir d'achat de ces monnaies serait alors la conséquence d'une augmentation des prix au travers de la hausse des prix à l'importation
Oui. C'est le cas, par exemple, en ce moment du pétrole. Quand le dollar baisse, le pétrole monte. Inversement, quand le dollar monte, le pétrole baisse. Tant, d'ailleurs, qu'en euro le pétrole varie dans une nettement moindre proportion. C'est donc la valeur fondamentale - si l'on peux dire ainsi - du dollar qui est remise en cause et non la valeur fondamentale du pétrole. D'où, l'idée de changer de monnaie de réserve mondiale. En pratique pour les américains, cela se traduit par une érosion nette du pouvoir d'achat, parce qu'ils doivent énormément importer alors que leur monnaie se déprécie. Il y a érosion de pouvoir d'achat même pour celui qui reste "dans la monnaie", tant d'ailleurs que les importations baissent assez fortement. Les importations baissent parce que la monnaie vaut moins. Ce pourrait être les signes d'une dépression ou d'une récession forte. L'euro, plus faible structurellement, est pour lors épargné. L'opinion dominante remet en cause le dollar et non pas l'euro. Il s'agit d'un rapport de force d'opinion. Les opinions changent vite. La réalité tôt ou tard apparait avec évidence.

» ce qui est en contradiction avec les conditions d'une dépression (baisse généralisée des prix et des salaires).
Habituellement et dans les cas passés, oui. Aujourd'hui, non. En plus des différents actifs et des salaires, la monnaie aussi est attaquée. On ne peut pas le contester quant au dollar.
Pourquoi cette différence> Avant, dans les cas des grosses récessions ou de la dépression de 1929, les économies n'étaient pas globalisées. Il n'y avait pas de pays émergents. Il n'y avait que l'Occident. Aujourd'hui, il y a les pays émergents et il peut y avoir différence de ralentissement entre les économies. Les économies occidentales peuvent très bien être en dépression grave et durable. Il s'agirait d'une crise du capitalisme occidental majeure. Et les économies émergentes n'être qu'en situation récessive passagère. Dans ce cas de figure, les monnaies occidentales seraient toutes attaquées. Ceci contribuerait à l'érosion du pouvoir d'achat des occidentaux par la monnaie au détriment des émergents. Il s'agirait alors d'un changement de polarité économique violent.

» La plus probable conséquence d'une dévaluation des monnaies occidentales serait un étranglement des exportations des émergents (contraints de baisser drastiquement leurs tarifs et donc leur marge, ce qui ne suffira d'ailleurs pas à maintenir les volumes)
Oui, dans une certaine mesure. Non absolument. Prenons le cas de la Chine. Celle-ci dispose d'énormes réserves. Elle les utilise pour contrer ce risque réel et développer hyper rapidement un marché local qui n'existait pas il y a peu. Est-on persuadé qu'elle n'y peut pas parvenir> J'incline plutôt à croire qu'elle dispose de réserves suffisantes pour créer ipso facto un tel marché, au moins dans une certaine mesure. Ce qui ne veut pas dire que la Chine ne subira pas un resserrement fort de ses exportations. Mais, probablement moins que l'on ne le suppute et parce qu'elle dispose de réserve importante pour développer son marché local expressément. C'est d'ailleurs ce qu'elle essaie de faire vigoureusement. Elle semble pour lors assez bien s'en sortir, mieux au moins que l'Occident.

» et un rééquilibrage des productions au profit des "vieux pays".
Sans conteste, les USA profiteront de l'affaiblissement de leur monnaie pour relancer leur production, mieux que ne sera capable l'Europe. Mais sans doute pas au point de permettre un rééquilibrage. Il demeure toujours un tel décalage entre les salaires que, pour longtemps et quelque soit la baisse des monnaies, les quelques pays émergents devenus puissants économiquement jouiront d'un avantage énorme en terme de coût de production. D'autant plus que très rapidement ces nouvelles économies rattrapent leur retard technologique qui était la seule justification à une différence importante des salaires. En somme, l'écart technologique se réduisant de façon de plus en plus flagrante et les coûts de production étant nettement moindres du fait d'un coût salarial nettements moindre, il ne me semble pas pouvoir y avoir rééquilibrage total, mais que très partiel. Changement de polarité de l'économie mondiale.

» Je ne vois donc pas qu'une telle hypothétique dévaluation provoquerait une baisse sensible du pouvoir d'achat des liquidités.
Aussi, avec un raisonnement assez similaire, je parviens à une conclusion radicalement opposée. Notre différence tient dans l'évaluation intuitive des différents rapports. Mais dire qui a tort, qui a raison > Je ne le peux. Je suis même fermement convaincu que personne ne le peut. Je renvoie à l'idée basique. En terme de macroéconomie, les meilleurs esprits même se trompent une fois sur deux. L'entendement humain ne peut pas résoudre une équation si complexe avec autant de variables, pour partie, aléatoires.

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Graham

considérations générales sur le marché

par janot @, jeudi 05 novembre 2009, 21:06 (il y a 5501 jours) @ Graham

» quel devrait etre l'evolution des marchés pour 2010,
en ce qui concerne les matieres premieres
les marchés emergents
la chine l'inde le bresil la russie

.
» J'ai bien dit je ne crois guère à cette hypothèse dans la mesure où je ne
» crois pas que nous vivions une dépression exceptionnelle. Toutefois, je
» pense effectivement que si je me trompais sur les conséquences de ce que
» nous vivons actuellement, c'est à dire que nous vivions effectivement cette
» dépression exceptionnelle, alors les monnaies ne préserveraient que mal le
» pouvoir d'achat, moins bien qu'un actif capable de générer un bon et
» régulier flux financier.
»
» N'étant pas économiste, et ayant des connaissances fort limitées en
» macroéconomie, j'aborde le sujet par comparaison. Essayons d'aborder les
» points soulevés:
»
» » Un moindre pouvoir d'achat de ces monnaies serait alors la conséquence
» d'une augmentation des prix au travers de la hausse des prix à
» l'importation
» Oui. C'est le cas, par exemple, en ce moment du pétrole. Quand le dollar
» baisse, le pétrole monte. Inversement, quand le dollar monte, le pétrole
» baisse. Tant, d'ailleurs, qu'en euro le pétrole varie dans une nettement
» moindre proportion. C'est donc la valeur fondamentale - si l'on peux dire
» ainsi - du dollar qui est remise en cause et non la valeur fondamentale du
» pétrole. D'où, l'idée de changer de monnaie de réserve mondiale. En
» pratique pour les américains, cela se traduit par une érosion nette du
» pouvoir d'achat, parce qu'ils doivent énormément importer alors que leur
» monnaie se déprécie. Il y a érosion de pouvoir d'achat même pour celui qui
» reste "dans la monnaie", tant d'ailleurs que les importations baissent
» assez fortement. Les importations baissent parce que la monnaie vaut moins.
» Ce pourrait être les signes d'une dépression ou d'une récession forte.
» L'euro, plus faible structurellement, est pour lors épargné. L'opinion
» dominante remet en cause le dollar et non pas l'euro. Il s'agit d'un
» rapport de force d'opinion. Les opinions changent vite. La réalité tôt ou
» tard apparait avec évidence.
»
» » ce qui est en contradiction avec les conditions d'une dépression (baisse
» généralisée des prix et des salaires).
» Habituellement et dans les cas passés, oui. Aujourd'hui, non. En plus des
» différents actifs et des salaires, la monnaie aussi est attaquée. On ne
» peut pas le contester quant au dollar.
» Pourquoi cette différence> Avant, dans les cas des grosses récessions ou
» de la dépression de 1929, les économies n'étaient pas globalisées. Il n'y
» avait pas de pays émergents. Il n'y avait que l'Occident. Aujourd'hui, il y
» a les pays émergents et il peut y avoir différence de ralentissement entre
» les économies. Les économies occidentales peuvent très bien être en
» dépression grave et durable. Il s'agirait d'une crise du capitalisme
» occidental majeure. Et les économies émergentes n'être qu'en situation
» récessive passagère. Dans ce cas de figure, les monnaies occidentales
» seraient toutes attaquées. Ceci contribuerait à l'érosion du pouvoir
» d'achat des occidentaux par la monnaie au détriment des émergents. Il
» s'agirait alors d'un changement de polarité économique violent.
»
» » La plus probable conséquence d'une dévaluation des monnaies occidentales
» serait un étranglement des exportations des émergents (contraints de
» baisser drastiquement leurs tarifs et donc leur marge, ce qui ne suffira
» d'ailleurs pas à maintenir les volumes)
» Oui, dans une certaine mesure. Non absolument. Prenons le cas de la Chine.
» Celle-ci dispose d'énormes réserves. Elle les utilise pour contrer ce
» risque réel et développer hyper rapidement un marché local qui n'existait
» pas il y a peu. Est-on persuadé qu'elle n'y peut pas parvenir> J'incline
» plutôt à croire qu'elle dispose de réserves suffisantes pour créer ipso
» facto un tel marché, au moins dans une certaine mesure. Ce qui ne veut pas
» dire que la Chine ne subira pas un resserrement fort de ses exportations.
» Mais, probablement moins que l'on ne le suppute et parce qu'elle dispose de
» réserve importante pour développer son marché local expressément. C'est
» d'ailleurs ce qu'elle essaie de faire vigoureusement. Elle semble pour lors
» assez bien s'en sortir, mieux au moins que l'Occident.
»
» » et un rééquilibrage des productions au profit des "vieux pays".
» Sans conteste, les USA profiteront de l'affaiblissement de leur monnaie
» pour relancer leur production, mieux que ne sera capable l'Europe. Mais
» sans doute pas au point de permettre un rééquilibrage. Il demeure toujours
» un tel décalage entre les salaires que, pour longtemps et quelque soit la
» baisse des monnaies, les quelques pays émergents devenus puissants
» économiquement jouiront d'un avantage énorme en terme de coût de
» production. D'autant plus que très rapidement ces nouvelles économies
» rattrapent leur retard technologique qui était la seule justification à une
» différence importante des salaires. En somme, l'écart technologique se
» réduisant de façon de plus en plus flagrante et les coûts de production
» étant nettement moindres du fait d'un coût salarial nettements moindre, il
» ne me semble pas pouvoir y avoir rééquilibrage total, mais que très
» partiel. Changement de polarité de l'économie mondiale.
»
» » Je ne vois donc pas qu'une telle hypothétique dévaluation provoquerait
» une baisse sensible du pouvoir d'achat des liquidités.
» Aussi, avec un raisonnement assez similaire, je parviens à une conclusion
» radicalement opposée. Notre différence tient dans l'évaluation intuitive
» des différents rapports. Mais dire qui a tort, qui a raison > Je ne le
» peux. Je suis même fermement convaincu que personne ne le peut. Je renvoie
» à l'idée basique. En terme de macroéconomie, les meilleurs esprits même se
» trompent une fois sur deux. L'entendement humain ne peut pas résoudre une
» équation si complexe avec autant de variables, pour partie, aléatoires.

considérations générales sur le marché

par Graham ⌂ @, vendredi 06 novembre 2009, 00:12 (il y a 5501 jours) @ janot

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Je n'en sais rien.

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Graham

Precia T3

par chris, mardi 17 novembre 2009, 11:39 (il y a 5489 jours) @ chris

http://www.euronext.com/fic/000/053/640/536407.pdf

Le chiffre d'affaires est décevant même si la direction annonçait depuis un moment que l'activité était impactée par la crise.

J'ai pris mes bénéfices à 38,20.

Je me replacerai sur le titre si possible sous les 35 €.

Precia T3

par Graham ⌂ @, mardi 17 novembre 2009, 19:25 (il y a 5489 jours) @ chris

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» Le chiffre d'affaires est décevant même si la direction annonçait depuis
» un moment que l'activité était impactée par la crise.

J'ai vu ça, il y a quelques jours.
La direction étant habituellement très prudente, on pouvait ne pas faire trop de cas de son avertissement.
Faut-il souhaiter maintenant que cette société qui a fait beaucoup d'effort ces dernières années ne subisse pas trop le préjudice de la crise économique. Nous n'en sommes pas là encore. L'activité "service" et l'amélioration du bilan depuis plusieurs années la rendent bien plus résistante qu'en début de décennie. Ce que j'avais entrevu est peut-être en passe de se réaliser. Les effets en seront moindres grâce à l'activité de service. Mais il est tout à fait possible que sur un ou deux exercices, la société voit ses bénéfices fléchir assez nettement. Le risque à court et moyen est une baisse du bénéfice conjoint à une sous-valorisation pour cause d'illiquidité.
Tout dépend en définitive de la persistance de la crise économique. Sur ce point les avis sont partagés. Je pense qu'à court et moyen terme tu as bien fait de vendre. Il devrait y avoir dans les mois à venir des opportunités pour revenir à un prix bien plus bas.

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Graham

Complément sur ARKOON

par Nakama ⌂ @, mercredi 11 novembre 2009, 15:27 (il y a 5495 jours) @ chris
édité par Nakama, mercredi 11 novembre 2009, 15:48

Arkoon au cours actuel (1.65 euros touché hier, au plus bas de l'année) me semble une sympathique valeur d'appoint, quoique pas dénuée de risque (flux vendeur).

J'ai renforcé un peu ma ligne hier sur BM et en réel... après être rentré dessus trop tôt (rétrospectivement c'est facile à dire) cet été au dessus des 2 euros...

Valeur généralement méconnue, mal aimée, j'apprécie pour ma part:
* sa faible valo actuelle (VE/CA'08 dérisoire à 0.11, CB<FPs, 3/4 de la CB couverte par le cash)
* l'AK en cours à 80% au dessus du cours
* le secteur d'activité (où les acteurs français, et européens, sont incroyablement peu nombreux malgré le remarquable niveau de nos spécialistes dans le domaine de la sécurité informatique)...

Par contre je n'aime pas l'absence de croissance depuis 18 mois (certes la crise y est pour quelque chose et les leaders stagnent aussi niveau CA, mais tout de même le secteur est parmi les plus porteurs du marché de l'édition logiciel)... absence de croissance qui pèse sur la rentabilité (correcte en 2006 et 2007, comme quoi la boite n'a pas du tout un historique de pertes récurrentes)... et continuera à peser jusqu'au re-passage du seuil de rentabilité en 2010 ou 2011...

SAUF QUE, si comme je l'espère Arkoon redevient rentable en 2010 ou 2011, son VE/CA devrait progressivement remonter des 0.11 actuels à 1 puis disons 1.7 pour être prudent (les leaders du secteur se paient 5 à 8 fois le CA, et plus, idem pour les cibles d'OPA)... ce qui donnerait une jolie hausse si on cumule la remontée du VE/CA avec disons une croissance raisonnable de 50% du CA sur 3-4 ans, sans compter la possibilité d'une OPA un cours supérieur ==> à chacun ensuite de mesurer si le potentiel haussier est ou pas à la hauteur du risque pris.

AMHA c'est jouable mais encore une fois le flux vendeur pèse lourdement sur le cours à CT/MT tandis qu'à LT tout dépendra de l'évolution du CA et de la rentabilité ===> le genre de valeurs que j'apprécie avec un risque important mais un potentiel largement à la hauteur du risque pris.

N.

suite (considérations générales de marché)

par Graham ⌂ @, dimanche 15 novembre 2009, 17:00 (il y a 5491 jours) @ Nakama

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C'est amusant, la Chronique Agora développe des idées assez semblables aux miennes, notamment sur l'érosion de valeur de la monnaie.
cf.: http://www.la-chronique-agora.com/articles/20091113-2279.html

Toutefois, s'ils constatent la même chose, ils adoptent une position différente. Eux croient à la possibilité assez proche de l'inflation et au pouvoir des matières premières et de l'or pour s'en défendre.

Je ne crois pas à la possibilité de l'inflation à MT. Les poussées déflationnistes sont trop puissantes. Elles sont freinées par les politiques monétaires des banques centrales et des Etats occidentaux. Sans quoi, la déflation jouerait à plein. Elle joue au niveau de la consommation. Elle est profondément sous-jacente à l'ensemble de l'économie mondiale.

Ils croient que pour se prémunir du risque d'inflation ou du risque d'érosion de la monnaie, il faille sélectionner des actifs tangibles. C'est une possibilité, mais s'il n'y a pas inflation, comme je le crois, et que les poussées déflationnistes reprennent de la vigueur, le cours des matières premières s'affaissera. De surcroît, l'or tout comme les autres matières premières, tout comme quasiment la monnaie sont incapables de générer un revenu. Leur valeur financière est nulle. Ils n'ont qu'une valeur de consommation. En contexte déflationniste, c'est risqué.

Je reviens à mon idée de base. S'il y a risque sur la monnaie, il faut choisir un actif pour se prémunir de l'érosion du pouvoir d'achat. Le meilleur, dans les niveaux de valorisation actuels, restent de loin les actions. Mais, si et seulement si, nous sommes en mesure de sélectionner des entreprises capables de continuer à générer des flux d'exploitation nettement positifs, même si en baisse et en contexte récessif. Et, il y en a ...

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Graham

Monnaie papier, cigales et fourmis

par Graham ⌂ @, samedi 21 novembre 2009, 21:13 (il y a 5485 jours) @ Graham

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Charles Gave, dans le journal des finances de cette semaine, développe des idées assez ressemblantes aux miennes quant aux risques qu'il existe sur la monnaie. Pour ceux qui ne disposent pas de ce journal et qui sont intéressés par la question, je recopie son billet.

Par extrapolation intuitive, on peut à partir de son article:
-saisir en partie une des raisons de la hausse récente des marchés et pourquoi cela pourra continuer (songer aux fonds souverains et à la masse d'épargne en attente de placement)
-se représenter le risque qu'il existe sur les emprunts d'états et par extension sur les fonds "euro" des contrats d'assurance-vie.

Je reste sur mon opinion de base: hors jeu de spéculation, il faut être investi sur l'actif "actions" et plus particulièrement sur les grandes valeurs internationales (type Wallmart, Procter, Jonhson & Jonhson, Nestlé, R & B, etc.)

Monnaie papier, cigales et fourmis

Le coût marginal de la monnaie papier est de zéro, comme chacun le sait, et donc la valeur que le public attache à la monnaie est d’origine purement psychologique. Pour rassurer des populations que cette absence d’ancrage dans une réalité tangible aurait pu inquiéter, les autorités ont organisé les principes qui régissent la création de monnaie depuis 1979 (Volcker) autour de trois grandes idées :

1. la Banque centrale, émettrice de papier-monnaie, doit être indépendante des pouvoirs politiques ;


2. les déficits budgétaires des Etats doivent rester raisonnables et en aucun cas ne doivent être « monétisés » par les banques centrales (d’où la nécessité de l’indépendance) ;


3. le crédit distribué par les banques privées (création de monnaie) doit l’être en fonction de critères de marché, et non pas en fonction de critères de copinage ou encore pire de critères politiques.

La crise financière que nous sommes en train de traverser est, comme je l’ai déjà dit, une crise de la monnaie. Pourquoi >

Tout simplement parce que les trois piliers qui donnaient confiance aux épargnants viennent tous les trois de disparaître, d’un seul coup. Les banques centrales ont en grande partie perdu leur indépendance et sont obligées (point numéro 2) d’absorber des quantités toujours grandissantes d’obligations d’Etat, résultat de déficits budgétaires devenus insensés. Pour faire bonne mesure, les systèmes de crédit ont été quasiment nationalisés en Grande-Bretagne, en Irlande, ou sont maintenant sous surveillance politique étroite, ce qui garantit que les distributions de crédit ultérieures se feront en fonction de critères de copinage politique, ce qui est inquiétant.

La monnaie « bien public » est donc en voie d’être nationalisée, ce qui est bien entendu passablement alarmant.

Cette crise du crédit et de la monnaie que nous traversons a lieu parce que les banques, sous la pression des Etats, ont cru bon de prêter à de fort charmantes cigales qui n’ont ni l’intention ni d’ailleurs la capacité de rembourser quoi que soit. Les Etats se tournent donc vers les fourmis et leur disent deux choses : que c’est elles qui vont payer pour les cigales et que, comme la dette des cigales est dans la monnaie papier, pour que les cigales puissent payer les intérêts sur leur dette, il serait de bon ton que les taux d’intérêt soient à zéro. La pauvre fourmi va donc être grugée deux fois. D’abord, ses impôts vont monter (aucune importance, il y a plus de cigales que de fourmis, ce qui assure la réélection des pouvoirs en place), et son épargne, en plus, ne lui rapportera plus rien.


La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut, disait ce bon monsieur de La Fontaine, et on peut donc craindre une révolte des fourmis.

Quelle forme peut prendre cette révolte >

La première, puisqu’on lui interdit ses chers paradis fiscaux et qu’on augmente les impôts sur son épargne, est bien sûr de transférer tout son cash en or ou en actifs réels. Notre fourmi, mauvaise citoyenne, mais prudente, décide de fermer son compte en Suisse après avoir tout liquidé, de prendre le cash, d’acheter de l’or et de le mettre dans le coffre de sa voiture pour aller l’enterrer sous un pommier en Normandie.

Ensuite, elle peut acheter des matières premières ou des fonds de matières premières, de l’immobilier à Londres (qui monte, à la stupéfaction générale) ou à Hongkong…


Bref, nous sommes peut-être en train de voir le début d’une révolte silencieuse des fourmis, et une fuite devant la monnaie a peut-être commencé. Tant que le résultat est de faire monter des actifs du style or, immobilier, voire marchés des actions, cette révolte n’inquiète en rien les politiques. En revanche, si nos fourmis décidaient de se mettre à vendre les obligations d’Etat, qui ne sont après tout que des promesses de payer du cash, alors là, les choses deviendraient très graves, très vite.

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Graham

Monnaie papier, cigales et fourmis

par cudy, dimanche 22 novembre 2009, 08:03 (il y a 5485 jours) @ Graham

Quels sont les risques à détenir une assurance vie en "euros" > (perso j'y ai mis toutes mes économies...)
et si risque , échéance en mois ou en années >
merci

Monnaie papier, cigales et fourmis

par Graham ⌂ @, dimanche 22 novembre 2009, 15:29 (il y a 5484 jours) @ cudy

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Il faut partir de la composition des fonds en euro.
Les fonds « euro » des assurances-vie sont principalement investis :
-obligations : 85% à 90%.
Par souci de sécurité (signature du débiteur) et liquidité du marché, l’essentiel des obligations sont des emprunts d’état. L’investissement en obligation d’entreprise reste assez marginal.
-actions : 5% à 15%
-immobilier : inférieur à 5% le plus souvent et marginal
-autres actifs dont or : inférieur à 5%
Il faut ajouter à cela que chaque fond comporte ce que l’on nomme des « provisions techniques » qui servaient originellement à se prémunir contre une dépréciation des actifs volatiles (surtout actif « action ») afin de garantir la valeur de l’épargne investie. Ces dernières années, ces provisions ont surtout servi à lisser les performances des fonds et à tirer leur rendement artificiellement vers le haut. En conséquence de quoi, les provisions de certains fonds sont très basses, ce qui oblige les assureurs à investir plus encore en obligations parce qu’ils risqueraient de ne plus pouvoir garantir la valeur de l’épargne investie en cas de nouvelle forte baisse d’un actif volatile (taux de rendement minimal ou effet cliquet remis en cause dans le pire des cas)
Partant du constat de la composition en actifs des fonds en euro et de la faiblesse des provisions techniques, on se représente que la valeur de ces fonds est essentiellement dépendante de la performance du placement obligataire et en dedans plus précisément de celui des emprunts d’états.

Quels sont les risques > On peut en dénombrer quatre :

1/ Risque d’insolvabilité des Etats à un terme incertain, que l’on peut estimer supérieur à dix ans, voire quinze ans ou plus.
Les déficits des états développés sont considérables et structurels. La dette publique ne cesse de croître dans des proportions qui pourraient rapidement devenir insoutenable. Pourquoi déjà cela est-il > Les crises financière puis économique ont provoqué une baisse de tous les actifs. Les agents économiques, afin de se prémunir contre la perte de valeur des actifs, se sont reportés massivement vers l’actif sensé le plus sûr : les obligations d’Etat. Ce faisant, les taux d’intérêt ont été tirés vers le bas. Face aux déficits durables et à l’endettement croissant des pays développés, les prêteurs considéreront tôt ou tard que le risque pris est accru et donc exigeront des taux d’intérêts plus élevés. Le relèvement des taux d’intérêts contribuera plus encore à déséquilibrer le budget des Etats. La conséquence est la certitude de déficits structurels pérennes. A terme, il peut n’y avoir plus suffisamment de prêteurs. Les états font faillite. La dette obligataire de ces Etats perd sa valeur.

2/Risque de résurgence de l’inflation.
Les politiques monétaires accommodantes des banques centrales (monétisation de la dette) sont potentiellement susceptibles de causer un retour à l’inflation important. Les avis des économistes sont actuellement très partagés. Pour ma part, je considère que les forces déflationnistes sont actuellement plus agissantes. Les particuliers doivent réduire leur endettement et augmenter leur taux d’épargne. Leur salaire, pris globalement, en raison de la mondialisation et du progrès industriel et technologique des pays émergents, n’a aucune chance de progresser. Ces phénomènes limiteront à court et moyen terme la consommation et provoqueront des prix à la baisse (matières premières comprises). A plus long terme (dès cinq ans) et quand l’économie mondiale se redressera, la quantité de monnaie créée nécessairement impactera le prix des matières premières et le prix des choses consommables. Nous aurons alors ce phénomène étrange qui n’a pas été constaté lors des précédentes phases d’inflation de hausse des actifs et des prix à la consommation, sans parallèlement hausse des salaires (pour cause de mondialisation du marché du travail). La monnaie perdra de sa valeur et les consommateurs occidentaux perdront en pouvoir d’achat. Au niveau du placement obligataire, un retour de l’inflation provoquera un rehaussement des taux d’intérêts. Les fonds en euro étant investis en obligations anciennes servant de faibles taux d’intérêts serviront des taux de rendement inférieurs à l’inflation. Ce qui génèrera un rendement réel de l’assurance-vie négatif et une perte de pouvoir d’achat de l’épargne investie.

3/Les fonds en euro anciens risquent de tomber en désuétude.
Il s’agit de la conséquence du cas précédent. Les contrats anciens détenant des obligations anciennes servants de faibles taux d’intérêts, de nouveaux fonds seront créés par les assureurs afin de servir de meilleurs rendement. Si ce phénomène s’amplifie – et ce ne sera avéré que si la différence de rendement entre les contrats anciens et les contrats nouveaux devenait très importante - il y aura risque de désinvestissements forts, c'est-à-dire de rachat, sur les contrats anciens. Depuis quinze ans ce cas de figure est courant. Les assureurs délaissent certains contrats anciens au rendement médiocre au profit de nouveaux sensés assurés une meilleure rentabilité. Cela n’avait pas de conséquence. Le rachat sur des anciens contrats se matérialisait par des plus-values sur les produits obligataires. La cause en est à la baisse des taux d’intérêts des obligations depuis quinze vingt ans. Le contexte sera différent. Les taux d’intérêts iront croissants. Les assureurs seront contraints à matérialiser des pertes sur les obligations plus anciennes, sans nécessairement de provisions techniques suffisantes. Dans les cas extrêmes, il pourrait y avoir suppression de l’effet cliquet et taux de rendement négatif. Si une telle extrémité se produisait, il y a fort à parier que la législation serait modifiée pour protéger les assureurs contre une vague de rachat massif. La conséquence serait pour les contrats anciens une épargne immobilisée servant un rendement inférieur à l’inflation et donc toujours une perte de pouvoir d’achat de l’épargne investie.

4/Risque de perte de valeur de la monnaie
Il ne s’agit pas directement d’un risque technique. Il s’agit du risque de la perte de valeur des monnaies occidentales contre les monnaies des pays émergents. L’épargne investie en obligations dans l’assurance-vie l’est essentiellement en obligations d’états européens, c'est-à-dire en euro. La perte de compétitivité des économies américaines et européennes est assez grande à moyen-long terme. Une conséquence très probable à longue échéance (dix ans et plus) est que les monnaies américaine et européennes se déprécient par rapport aux monnaies étrangères. Or, le rattrapage technologique et économique des économies émergentes ira croissant. On continuera toujours à délocaliser et on produira toujours plus là-bas, production que l’on devra importer dans des monnaies dépréciées. Il y a aura à nouveau perte de pouvoir d’achat.


Voilà présentés sommairement mon appréhension des risques principaux qui entourent les monnaies des pays occidentaux. Par voie de conséquence, j’en extraie les risques qui me paraissent envisageables pour nos placements dans « la monnaie ». Bien évidemment, je ne suis pas en mesure de dire si un des scénarios présentés se réalisera ou non, ni quand. Mais la probabilité que l’un ou l’autre se réalise devient, au fur et à mesure des politiques monétaires engagées par nos gouvernements et nos banques centrales, de plus en plus certaine avec les conséquences que l’on peut craindre. C’est la raison pour laquelle je me suis persuadé depuis quelque temps que demeurer investi dans « la monnaie » et de surcroît dans une dette d’un état dispendieux est la plus mauvaise chose à faire actuellement. C’est pourquoi je crois aussi qu’à horizon de quinze ans, le placement en assurance-vie sur des fonds en euro devrait être plus que médiocre et ne garantira en rien contre aucune forme d’érosion de la monnaie. C’est pourquoi, je considère toujours que la meilleure façon de se prémunir contre l’érosion de nos monnaies est d’être investi sur de grandes valeurs internationales qui réalisent déjà et qui réaliseront plus encore dans l’avenir une bonne part de leur chiffre d’affaires dans les pays émergents.

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Graham

Monnaie papier, cigales et fourmis

par cudy, dimanche 22 novembre 2009, 16:37 (il y a 5484 jours) @ Graham

très clair...merci beaucoup
en étant attentif à l'inflation et aux variations des taux obligataires, j'espère que je pourrai sortir à temps de l'assurance vie...
(par ailleurs sur le même sujet, j'ai lu dans l'hebdo de nicolas Miguet qu'il envisage un scénario de crise de l'endettement ou toutes les assurances vie en euros seraient bloquées le temps de rembourser les créanciers étrangers...il semblait beaucoup plus alarmiste que vous...à suivre)

Monnaie papier, cigales et fourmis

par Graham ⌂ @, dimanche 22 novembre 2009, 17:30 (il y a 5484 jours) @ cudy
édité par Graham, dimanche 22 novembre 2009, 17:36

.
Il ne faut pas être alarmiste plus que de raison. Ces menaces restent assez lointaines. Et il sera sans doute toujours assez temps de s'en prémunir.
C'est pourquoi:
» en étant attentif à l'inflation et aux variations des taux obligataires
devrait amplement suffire.
Pour ma part, je pense que lorsque les taux d'intérêts à long terme sur les emprunts d'état auront augmenté de deux pourcents, il sera alors temps de sortir de l'assurance-vie en euro. Avant, il n'y a pas vraiment de danger. Et l'assurance-vie reste toujours un bien meilleur placement que l'investissement direct en obligation puisqu'il ne supporte pas la volatilité et l'effet cliquet.

J'aime bien Miguet. Il a eu quelquefois des idées fulgurantes et de bon sens. Ces dernières années, il a été un assez piètre conseiller. La faute, probablement, à trop de dispersion dans ses activités. Mais, il faut lui reconnaître un certain talent et savoir identifier ses biais. Le scénario qu'envisage Miguet n'est pas impossible. C'est une éventualité parmi d'autres. Mais, à mon avis, il ne sert à rien de regarder trop loin. Les évènements, de toute façon, seront différents et s'adapteront au contexte d'alors. L'attitude suggérée dans le paragraphe plus haut devrait suffire: surveiller les taux d'intérêts à long terme ainsi que le taux d'inflation sur une échelle de temps moyenne et ne pas surréagir aux informations ponctuelles qui restent accidentelles par rapport aux tendances fortes.

Je rajouterai un point d'importance. Si ces évènements se produisaient plutôt, il ne faudrait en aucun cas prendre en compte la fiscalité de votre placement, mais sortir au plus tôt. Quelques pourcents de gains en plus ne valent pas de prendre un surcroît de risques.

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Graham

suite (considérations générales de marché)

par gaepre1, lundi 23 novembre 2009, 14:09 (il y a 5483 jours) @ Graham

Evitons de tout mélanger. En cas de dépression, je ne vois pas de risque sur la monnaie et tu n'as pas démontré le contraire. En cas d'inflation, ce qui suppose une reprise de la demande (consommation et investissements) qui n'a rien d'évident du moins à moyen terme (l'excés de liquidités ne suffit pas en soi à provoquer l'inflation), le possesseur de cash est en danger, ce n'est pas nouveau.

suite (considérations générales de marché)

par Graham ⌂ @, lundi 23 novembre 2009, 19:44 (il y a 5483 jours) @ gaepre1
édité par Graham, lundi 23 novembre 2009, 19:51

.
Evitons d'être trop théorique mais plutôt pragmatique.
Représentons-nous par comparaisons et images.

» En cas de récession
(commençons par là avant de supposer plus fort):
Le dollar permet-il d'acheter plus ou moins de choses produites en Europe>
Si le yuan était réévalué à la hausse -comme il le devrait si les chinois ne le maintenaient pas artificiellement sous-évalué - le dollar permettrait-il d'acheter autant de choses produites en Chine>
Dans les deux cas, le dollar ne pourrait pas acheter autant de choses produites hors des USA. Il y a donc bien érosion de la monnaie puisque qu'avec un même montant il n'est possible que d'acheter moins.
Raisonnement identique à prendre sur l'euro, l'économie européenne risquant d'être rapidement plus mal en point que celle des USA.

» En cas d'inflation, ce qui suppose une reprise de la demande (l'excés de liquidités ne suffit pas en soi à provoquer l'inflation),
Et pourquoi non>
l'excès de liquidité a provoqué, au premier semestre 2007, une grande partie de l'envolée des matières premières (pétrole compris) ainsi qu'une grande partie de l'envolée des matières agricoles. L'excès de demande ne suffit pas à expliquer les bulles soudaines dans ces domaines! Il n'est pas impossible qu'il y ait poussées inflationnistes avec une demande atone!

Conclusion:
» le possesseur de cash est en danger, ce n'est pas nouveau.
Si c'est nouveau, car cette fois-ci le possesseur de cash occidental -et je précise, seulement lui- dans chaque situation, récessive ou inflationniste, est en danger. Ou alors, il faut absolument nier ce que vivent les américains et pourquoi ils importent moins. Ce n'est pas seulement parce qu'il y a excès d'endettement qu'ils importent moins mais aussi parce que leur monnaie permet de moins acheter et se déprécie. L'investisseur américain plutôt qu'être investi en dollars aurait mieux fait d'être investi en euro. Mieux, quand le yuan sera réévalué, il fera mieux d'être investi en yuan. Hé bien, moi je fais le même pari quant à l'euro. Or, on est investi pour partie en monnaies étrangères quand on est investi sur des valeurs internationales, notamment celles qui réalisent une bonne partie de leur chiffre d'affaires dans les pays émergents.

Rendez-vous dans quelques années pour conclure ce débat sur la base des phénomènes réalisés et non sur ceux d'échaffaudages théoriques immuables.

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Graham

suite (considérations générales de marché)

par gaepre1, mardi 24 novembre 2009, 13:05 (il y a 5482 jours) @ Graham

»
» En cas de récession
» (commençons par là avant de supposer plus fort):
» Le dollar permet-il d'acheter plus ou moins de choses produites en
» Europe>
» Si le yuan était réévalué à la hausse -comme il le devrait si les chinois
» ne le maintenaient pas artificiellement sous-évalué - le dollar
» permettrait-il d'acheter autant de choses produites en Chine>
» Dans les deux cas, le dollar ne pourrait pas acheter autant de choses
» produites hors des USA. Il y a donc bien érosion de la monnaie puisque
» qu'avec un même montant il n'est possible que d'acheter moins.
» Raisonnement identique à prendre sur l'euro, l'économie européenne
» risquant d'être rapidement plus mal en point que celle des USA.

La baisse du dollar est largement orchestrée par les Etats Unis eux-mêmes, ce qui suffit à indiquer que cela ne les gêne guère (euphémisme). La légère baisse de consommation des produits importés est largement compensée par la consommation de produits locaux (c'est le but recherché ...) et ne se traduit pas par une érosion du pouvoir d'achat d'un américain moyen.


»
» » En cas d'inflation, ce qui suppose une reprise de la demande (l'excés
» de liquidités ne suffit pas en soi à provoquer l'inflation),
» Et pourquoi non>
» l'excès de liquidité a provoqué, au premier semestre 2007, une grande
» partie de l'envolée des matières premières (pétrole compris) ainsi qu'une
» grande partie de l'envolée des matières agricoles. L'excès de demande ne
» suffit pas à expliquer les bulles soudaines dans ces domaines! Il n'est pas
» impossible qu'il y ait poussées inflationnistes avec une demande atone!
»
L'inflation est une hausse généralisée et incontrolée des prix et des salaires avec effet de spirale. Tout au plus, l'excés de liquidités provoque des bulles temporaires (elles éclatent aussi vite qu'elles se forment) sur certains actifs : actions , or, matières premières ... On a bien vu l'écroulement des cours des matières premières (pétrole en tête) dés les premiers signes de refux de la demande. La hausse des prix a été ponctuellement de l'ordre de 3% en 2007, l'inflation ce n'est pas ça.

» Conclusion:» » le possesseur de cash est en danger, ce n'est pas nouveau.


Ma phrase était: En cas d'inflation, le possesseur de cash est en danger, ce n'est pas nouveau (et ce quelle que soit sa monnaie de prédilection). En revanche qu'il le soit en période de récession-dépression serait nouveau. Si tu peux me citer un contre exemple dans l'histoire, je suis preneur.

suite (considérations générales de marché)

par Graham ⌂ @, mardi 24 novembre 2009, 19:51 (il y a 5482 jours) @ gaepre1

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Je n'ai pas de contre exemple et je ne sais pas si cela a déjà existé.
Pour ma part, je ne suis pas aussi certain que l'inflation des prix emporte avec elle l'inflation des salaires. Cela fut vrai ces 50 dernières années, me semble-t-il, parce que l'économie mondiale n'était pas globalisée et se résumait en quelque sorte aux économies occidentales qui, entre elles, n'étaient guère si différentes les unes des autres. Aujourd'hui la situation est nouvelle, l'économie mondiale est globalisée avec des distorsions fortes entre les principaux pôles. Je me représente très bien que dans nos économies, il peut y avoir inflation dans les prix sans hausse de salaire.
Ce que je suggère est qu'à situation radicalement nouvelle, il faut des schémas mentaux nouveaux, les anciens étant possiblement obsolètes. On verra bien, cela ne sert pas à grand chose de polémiquer plus. Pour ma part, je prends ces éventualités comme des possibilités autant, sinon plus, probables que les scénarios de simple inflation ou de simple récession. Je les intègre comme les autres pour essayer de me prémunir au mieux contre toutes éventualités tout en essayant de tirer au mieux parti des autres possibilités plus favorables.

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Graham

suite (considérations générales de marché)

par gaepre1, mercredi 25 novembre 2009, 12:20 (il y a 5481 jours) @ Graham

Pour sortir de la théorie, il serait intéressant que tu fournisses une liste de valeurs exposées aux émergents (ce supposé nouvel eldorado, tarte à la crème de tous les grands esprits du moment) censées protéger un investisseur occidental. JMP pourrait alors établir un suivi de la performance comparée de cette liste par rapport à un placement monétaire (Euribor 1 an par exemple) sur les prochaines années. JMP, serais tu OK >

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OK pour moi

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, mercredi 25 novembre 2009, 17:18 (il y a 5481 jours) @ gaepre1

ça remettrait un peu d'animation sur le site et j'aime bien les défis. Mais Graham fait ce qu'il veut et ce n'est en aucun cas une incitation à faire qqchose qui pourrait lui être désagréable.

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jean-marie

suite (considérations générales de marché)

par Graham ⌂ @, mercredi 25 novembre 2009, 20:04 (il y a 5481 jours) @ gaepre1
édité par Graham, mercredi 25 novembre 2009, 20:20

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Quand je parlais de valeurs internationales, je n'entendais pas des valeurs à 100% exposées sur les marchés émergents et cotées là-bas. J'entendais de simples grandes valeurs internationales principalement exposées sur les marchés occidentaux mais qui pénètrent ces nouveaux marchés.
Parmi les valeurs du CAC 40, par exemple, les plus internationales ou en instance de le devenir et les moins exposées aux cycles économiques pourraient être par exemple.

AIR LIQUIDE
DANONE
ESSILOR INTERNATIONAL
L'OREAL
LVMH MOET VUITTON
PERNOD RICARD
SANOFI-AVENTIS
SUEZ ENVIRONNEMENT COMPANY
TOTAL
VEOLIA ENVIRONNEMENT

Bien sûr on peut affiner, bien entendu je parle de performance économique et non pas de performance boursière. En aucun cas, à cette étape, il s'agit de dire si ces titres sont des opportunités. Plusieurs ne le sont pas du fait de valorisation encore haute. J'entends les utilities par exemple. Danone est cher, Pernod, Essilor aussi. Air Liquide n'est pas donné.
Par opposition, on ne prend guère de risque à sélectionner à ces niveaux de valorisation SANOFI et TOTAL.
Ailleurs, on pourrait citer NESTLE, MAC DO, PROCTER & GAMBLE, PETROBRAS, etc.
Guère de risque non plus.
Quelque soit le contexte.

Mais j'aime et relève le défi. J'avais de toute façon envie de composer un portefeuille virtuel de grandes valeurs internationales pour montrer qu'il n'est pas si difficile de surperformer l'industrie financière dans la durée, au moins légèrement, avec des principes simples.
J'établirai mon portefeuille sur toute l'année 2010. Mon objectif: être surperformant comparativement à un indice WORLD 100% actions de 2%-3% par an sur un horizon de placement de 8-10 ans.

Sinon, pour les impatients, j'agrée totalement le portefeuille de CERVINVEST que je reprends à mon compte en attendant de d'avoir réussi moi-même un travail de sélection dans le domaine.
Allez, je mise qu'à horizon de 8 ans, il fera assurément bien mieux qu'un placement en monétaire ou en obligations sûres échéance 8 ans. Voici sa composition et lien qui mène à ce site très intéressant:

Becton, Dickinson & Co (Etats-Unis)
Berkshire Hathaway (Etats-Unis)
BMTC Group (Canada)
China Mobile Limited (Chine)
Colruyt (Belgique)
Hennes & Mauritz (Suède)
McDonald's Corporation (Etats-Unis)
Nestlé (Suisse)
Reckitt Benckiser (Grande-Bretagne)
Roche Holding (Suisse)
Synthes (Suisse)
http://cervininvest.blogspot.com/

Je pense que je lui pomperai pas mal d'idées.

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Graham

suite (considérations générales de marché)

par gaepre1, jeudi 26 novembre 2009, 14:13 (il y a 5480 jours) @ Graham

Je pense que très logiquement, pour les valeurs hors zone Euro il faudra tenir compte de l'effet devise dans la performance contrairement au JTB.

suite (considérations générales de marché)

par Graham ⌂ @, jeudi 26 novembre 2009, 19:37 (il y a 5480 jours) @ gaepre1

Bien entendu.
La finalité est de montrer qu'il est possible avec de grandes valeurs internationales, type père de famille, de faire mieux que de rester dans la monnaie.

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Graham

Nos enfants iront cracher sur nos tombes

par Graham ⌂ @, lundi 23 novembre 2009, 23:22 (il y a 5483 jours) @ Nakama
édité par Graham, lundi 23 novembre 2009, 23:29

.
Je saute du coq à l'âne pour revenir à une de mes idées fixes.
J'éprouve une certaine satisfaction intellectuelle à remarquer que d'autres ont des pensées aussi lugubres que les miennes. Non, le grand changement n'est pas pour maintenant. Il est pour dans quinze vingt quand nos enfants nous renieront et remodéleront un nouveau pacte social. Tout ce à quoi nous nous accrochons volera en éclats et nos enfants iront cracher sur nos tombes!
C'est justement le titre d'une chronique de Bill Bonner que les intéressés pourront lire dans le lien suivant.
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20091123-2300.html

Ces choses-là sont envisageables dans de nombreux pays occidentaux. La France, avec sa propension à refuser tous changements, y est des plus enclines. A coté de cela, pour les nostalgiques, les enfants de mai auront été des enfants de choeurs, à qui on aura laissé passer tous les caprices. Ils en auront fait un détestable usage. D'ici là, je serai vieux, peut-être même déjà mort. Alors, dans le fonds, je pourrai bien m'en avoir cure. Mais, si je suis toujours en vie, une étincelle pétillante dans la prunelle, je dirai à ses chers enfants: oui, mettez à bas toutes ces institutions usées qui vous ploient sous un joug insupportable et vous ôtent toute espérance. Vous n'êtes pas responsables du passé que l'on vous lègue mais de l'avenir que vous construirez. Recouvrez votre liberté et usez-en mieux que nous n'avons su.

Une petite catharsis en forme de défouloir.
Désolé. Enfin, pas tant. Cela fait du bien quelquefois :-D

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Graham

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Peut-être bien que oui, peut-être bien que non

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, mardi 24 novembre 2009, 08:47 (il y a 5482 jours) @ Graham

C'est à la mode de dire le plus grand mal de la génération baby boom mais cette génération n'est plus au pouvoir. Celle qui "fait" le monde d'aujourd'hui c'est déjà la génération suivante et je n'ai pas l'impression qu'elle fasse quoi que ce soit pour le changer. Je suis donc pleinement d'accord avec toi, Graham, quand tu dis:
» Vous n'êtes pas responsables du passé que l'on vous
» lègue mais de l'avenir que vous construirez.

Par contre, reporter sur ses enfants l'espoir d'une révolution, c'est un aveu d'impuissance. C'est aussi vivre par procuration. Je ne suis pas sûr que ces enfants auront l'envie et le courage nécessaires pour abolir l'ordre établi.

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jean-marie

Peut-être bien que oui, peut-être bien que non

par Graham ⌂ @, mardi 24 novembre 2009, 20:06 (il y a 5482 jours) @ jmp

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C'est à la mode, oui c'est vrai, sauf que je le ressens ainsi depuis bien plus longtemps que la mode et bien avant que quelques uns commencent à en parler un peu plus.

C'est un aveu d'impuissance. Oui, je suis persuadé que ma génération (quarantaine) ne fera rien, qu'elle est recroquevillée sur elle-même et craintive, qu'elle espère peu et est désabusée. Ma génération sera en guerre avec ses enfants parce qu'elle voudra absolument les restes. Quand elle sera au pouvoir, elle voudra consolider le modèle. Ceux qui suivront n'en voudront pas.

C'est aussi vivre par procuration.
Non, je ne souhaite absolument pas ce que j'imagine mais je le croix comme inévitable. Vivre par procuration sur ce thème, c'est souhaiter la destruction et la guerre. Je n'ai jamais espéré la souffrance et le sacrifice inutile de tel ou tel.

Disons que si cela arrive je comprendrai et j'admettrai.

Ma génération, n'ayant nulle force collective, et moi n'étant que faiblement puissant, je ne peux vivre qu'à une échelle réduite. Mais, on peut faire déjà beaucoup à échelle réduite et cela me suffit. Vivre par procuration, non, ce n'est pas trop mon type.

Nous avons déjà débattu de cela. Nos visions sont différentes. Nous partons d'a priori différents. C'est pourquoi, me semble-t-il, nous parvenons si peu à nous comprendre.

Pour ma part, j'ai hâte de vieillir, parce que je suis très curieux de l'avenir. Je suis persuadé que nous allons vivre une époque extraordianaire, plus encore que n'ont été les cinquantes dernières années.

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Graham

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