CIFE: RNPG 2008 en baisse de 26% (Securibourse)
par Graham , vendredi 10 avril 2009, 19:35 (il y a 5713 jours)
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Le communiqué de la CIFE sur les résultats de l'exercice est paru sur le site de la société (visible au lien suivant).
http://www.infe.fr/infe/documents/docs/Communiqués/COMM%20RES%20FY2008.pdf
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Graham
à cause de l'immobilier Roumain
par sirmick, lundi 13 avril 2009, 13:38 (il y a 5711 jours) @ Graham
Justement Graham (ou vous autres) que penses tu notamment des investissements dans l'immobilier roumain à cout terme et à long terme >
Commentaires sur résultats 2008
par Graham , lundi 13 avril 2009, 22:29 (il y a 5710 jours) @ Graham
édité par Graham, lundi 13 avril 2009, 23:06
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Les résultats 2008 de la CIFE, quoique contrastés, sont de bonne facture. Le chiffre daffaires global progresse denviron 4% pour sélever à 187m. Le résultat dexploitation baisse denviron 20% pour sétablir à près de 12,9m sous leffet principal de la dégradation marquée, particulièrement pour la filiale roumaine, de lactivité de promotion immobilière. Ces résultats appellent quelques commentaires.
Dabord, au niveau de la situation financière, les fonds propres augmentent de 8m pour sélever à 66m. La trésorerie nette progresse de 6m sur le semestre pour sélever à près de 53m, traduisant lamélioration du besoin en fond de roulement après une dégradation que javais estimé provisoire le semestre précédent. Cet excédent de trésorerie constitue, en temps de crise, un filet de sécurité important. La société se trouve en mesure de supporter plusieurs exercices délicats avec baisse marquée du chiffre daffaires. Cet excédent lui donnera également la possibilité en sortie de crise dacquérir à moindre coût des concurrents fragilisés.
Au niveau de lexploitation, prise globalement, le cash flow généré reste stable à près de 14m. Plus que la baisse du résultat dexploitation, ce critère indique la capacité conservée de la société à générer du cash sur lexercice écoulé. Factuellement, la baisse du résultat dexploitation traduit des provisionnements et des dépréciations qui nont pas causé de sortie de cash pour la société. Une meilleure appréciation de la société exige de séparer les activités de BTP et de promotion immobilière.
Lactivité de promotion immobilière nest jamais que marginale. Son impact sur les comptes consolidés reste limité. Elle ne devrait affecter quassez peu les résultats ultérieurs du groupe. Dimportantes provisions sur la filiale roumaine ont déjà été comptabilisées sur lexercice qui ne se renouvelleront plus lannée prochaine. Des provisions sur lactivité de promotion en France sont possibles mais resteront contenus en raison de la capacité générale des promoteurs à réorienter leurs ventes vers les acteurs sociaux du marché. La persistance de la faiblesse du marché immobilier incline toutefois à penser que lactivité demeurera atone les prochaines exercices et engendrera encore des pertes, du même ordre de grandeur, voire légèrement supérieures, à celles de lannée écoulée. La société cependant indique que, tant à létranger quen France, elle utilisera ses excédents de trésorerie afin de financer sur ressources propres ses programmes de promotion immobilière. Cela revient à dire que plusieurs des programmes apparaîtront en tant quimmobilisations corporelles et contribueront à générer des revenus via leur location.
Lactivité de BTP sest portée à merveille sur lexercice, augmentant de 7% pour générer un bénéfice net de 10,5m en progression de 6%. Toutefois, ce résultat nest pas significatif. En effet, lessentiel du chiffre réalisé résultait du niveau de carnet de commande de lannée passée. Ce dernier, depuis plusieurs trimestres, ne cesse de montrer des signes de déclin. La société confirme ce constat en anticipant une baisse de chiffre daffaires comprise entre 10% et 15%. Une baisse de 15% conduirait, selon mes estimations, à réduire le résultat dexploitation à environ 5,5m +/- 1,5m. Cest mon objectif de résultat pour lannée en cours. Lindication de la société dune préservation du résultat net de la SA CIFE en 2009 ne me parait concerner que les comptes sociaux de la société mère, dépendante des dividendes des filiales. Le risque à moyen terme de plusieurs exercices déficitaires est à prendre en compte avec sérieux. Rien ne permet de présager à plus dun an de la volonté et de la capacité des services publics à financer le soutien au BTP auquel a fait allusion le président de la république il y a quelques mois. La prospérité de la société est dépendante des financements publics. Si un accident majeur des commandes publiques semble peu probable à court terme, il doit être pris en compte comme assez possible à moyen terme. Selon mes estimations, pris en compte la structure de la société, les masses qui composent son compte dexploitation, la structure de sa masse salariale avec un volant assez important dintérimaires, la société ne devrait devenir déficitaire quen cas dun reflux du chiffre daffaires sous les 140m, soit consécutivement à une baisse de 25% du chiffre daffaires. La société nanticipe pas sur lexercice une telle baisse. Le carnet de commande en cours apporte une certaine garantie pour lexercice. Ainsi, la société conserve une certaine flexibilité pour ajuster ses effectifs progressivement et concomitamment à une éventuelle poursuite de la dégradation des activités. Nous nen sommes pas encore là, bienheureusement, mais la probabilité dun tel scénario est importante. Je lestime à 30%. La large trésorerie excédentaire de la société, toutefois, permettrait de supporter un tel choc sur de nombreux exercices. La société, grâce à sa structure bilancielle confortable, présente un très haut degré de viabilité quand plusieurs de ses concurrents péricliteront.
En dernier lieu, jaborderai lopportunité dinvestir dans le titre. A un cours de 36, la société est valorisée 43m (41m pris en compte les actions détenues en propre), à comparer à des fonds propres de 66m. La trésorerie nette représente près de 53m. Les immeubles de placement valaient, au 30 juin 2008, 5,5m. Laddition de la trésorerie et des immeubles représente environ 51 par action (pris en compte les actions auto détenues). Bref, on paye environ deux euros pour en obtenir trois. Et encore, ne valorise-t-on pas les activités de la société qui conservent de bonnes probabilités de demeurer rentables, au moins sur lexercice à venir. Si des risques existent, conséquence dune dégradation accrue de la crise économique et dune dégénération de celle-ci en crise systémique durable, ils demeurent contenus par lexcellence de la structure financière de lentreprise. Lentreprise peut supporter sans dommages graves une baisse nette de son chiffre daffaires (40%) et plusieurs exercices déficitaires. La viabilité de la société est montrée, ce qui assure un haut degré de sécurité. Dans un environnement récessif préoccupant, il est légitime de faiblement valoriser les activités de la société. Les multiples de résultats ne sont pas significatifs dans la mesure où lévaluation des résultats futurs est hautement incertaine. Un multiple de chiffre daffaires parait plus cohérent. Il a lavantage de pouvoir comparer les sociétés dun même secteur. Dans le cas de CIFE, une valorisation des activités à 25% un chiffre daffaires prochain estimé à 150m est convenable. Elle ajoute une prime légère aux sociétés comparables, résultante dune meilleure situation financière et de marges habituellement supérieures. La valorisation des activités additionnée avec la trésorerie et les immeubles de placement élève la valeur de lentreprise à 96m, soit 80 par action. Cest mon estimation de la valeur fondamentale de la société dans un contexte de crise. Hors contexte de crise la société eut pu être raisonnablement valorisée sur la base dun chiffre daffaires de 180m valorisé à 50%. La valeur de lentreprise se serait élevée à près 150m ou 125 par action. La raison de limportante décote du titre résulte de son illiquidité structurelle. Peu de fonds peuvent se permettre dy investir de façon importante, particulièrement dans le contexte actuel de flux négatifs sur le marché des OPCVM spécialisés dans les petites capitalisations. Ce phénomène nest pas durable. Dans le cas de CIFE, la transmission possible du patrimoine de lactionnaire majoritaire conduira à moyen terme à augmenter la liquidité du titre. Cette seule circonstance assurera au titre une revalorisation forte, indépendamment des résultats économiques. Il me semble quaujourdhui la CIFE est la société présentant la plus importante décote parmi les sociétés les plus assurément viables du marché parisien. Dautre part, la liquidité, si elle est problématique à court terme, ne présente aucun handicap pour linvestisseur de long terme.
Déontologie :
Lauteur du billet possède dans une forte proportion de son patrimoine des actions de la CIFE.
Il a notamment plus que doublé sa position à un cours de 36
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Graham
Commentaires sur résultats 2008
par sirmick, lundi 13 avril 2009, 23:43 (il y a 5710 jours) @ Graham
Clair, net et précis : un grand MERCI, Graham pour ce billet.