on nous l'a déjà fait, non ? (Securibourse)

par NadegeL, mercredi 01 avril 2009, 20:12 (il y a 5709 jours)

le traitement de la crise par les médias n'est pas sans rappeler celui d'un autre genre de crise.
Souvenez-vous...2002...dans ces premiers mois post 11 septembre, le basané est à toutes les sauces dans les médias : de farouches bandes écument nos cités, organisant viols (pardon, tournantes)et pillages; dans d'autres contrées certains d'entre eux détiennent même des armes de destruction massive. Je n'ose plus sortir la nuit dans les rues de mon village de peur d'être assaillie par des hordes d'arabes sans papiers squattant la forêt environnante. Le paroxysme est atteint la veille de l'élection présidentielle avec la honteuse agression de ce malheureux papy. Conséquence : le lendemain Le Pen devance Jospin au premier tour...

Aujourd'hui on essaie aussi de nous faire peur avec la crise économique, celle-ci serait la pire depuis 1929. C'est probablement vrai. Mais dans l'imaginaire collectif, la crise de 1929 ce sont les banquiers qui se jettent par les fenêtres (le seul bon côté de cette crise :-D ), c'est Des souris et des hommes de Steinbeck qui illustre parfaitement ces millions de gens jetés sur les routes... La France de l'époque, très agricole, est moins touchée que ses voisins; la crise finira tout de même par la rattrapper et débouchera sur le front populaire.
Nous n'en sommes pas là!
En 2009, le chomage explose, l'immobilier va s'effondrer, bref le capitalisme vit ses dernières heures! Comme en 1929, la France est encore moins touchée que les USA, l'Espagne ou l'Angleterre; son contingent de fonctionnaires si souvent décriés quand tout va bien, joue un rôle d'amortisseur (leur pouvoir d'achat ne baisse pas puisqu'ils ne peuvent être licenciés), notre système social bien qu'imparfait se révèle bien plus protecteur que les autres. les médias en parlent-ils >
Pour l'immobilier, rien d'alarmant; certes le marché baisse et baissera encore là où les prix avaient exagérément montés. Mais une de mes amies vient de revendre avec une plus-value une maison achetée il y a quatre ans. Je dois préciser que je ne vis pas dans une région colonisée par nos amis britanniques responsables en partie de la "bulle" immobilière française. Bref nous sommes loin de la situation espagnole ou américaine ! Les médias en parlent-ils >
J'ai profité de la prime à la casse pour changer ma vieille voiture. TOUS les concessionnaires que j'ai visités m'ont annoncé que leurs carnets de commandes étaient pleins et qu'il fallait compter deux mois d'attente minimum (ils parlaient des petits modèles)! Les medias en parlent-ils >

Le métier des journalistes semblent être de faire peur.

En 2002, ça à fait vendre des alarmes anti-effractions et porter Le Pen au second tour , en 2009 ça fait vendre des livrets A et...je vous laisse écrire la suite.

on nous l'a déjà fait, non ?

par bimbo @, jeudi 02 avril 2009, 07:32 (il y a 5708 jours) @ NadegeL

» J'ai profité de la prime à la casse pour changer ma vieille voiture. TOUS
» les concessionnaires que j'ai visités m'ont annoncé que leurs carnets de
» commandes étaient pleins et qu'il fallait compter deux mois d'attente
» minimum (ils parlaient des petits modèles)! Les medias en parlent-ils >
»
» Le métier des journalistes semblent être de faire peur.
»
» En 2002, ça à fait vendre des alarmes anti-effractions et porter Le Pen au
» second tour , en 2009 ça fait vendre des livrets A et...je vous laisse
» écrire la suite.

M'en parle pas j'ai été journaleux ... on leur fait dire ce que l'on veut, ce que le rédac en chef veut, faut vendre. :-D

Je vis actuellement parmi un troupeau de profs (un collège de banlieue). On ne peut pas dire que ce panel soit franchement militant. La plupart sont intelligents et ont bien compris ... qu'ils ne sont pas trop à plaindre. La grogne vient plutôt d'une frange qui veut montrer qu'elle est là (les syndicats de prof sont sans doute les syndicats les moins moribonds), et qu'elle n'a pas le bon président pour "manoeuvrer".

Indépendamment de leur situation financière finalement très supportable, les profs ont un métier ... tuant ! Vos mômes sont à chier, messieurs, dames ! Ce sont d'immondes trous du cul pour une bonne partie. :-D J'ai des enfants, je les colle dans le lot. ;-)

Banlieue. Là aussi ... pas le même constat !

J'habite une ville où les gens ont l'habitude de se "débrouiller". Pour eux, la crise, ça ne change rien... ils sont en crise permanente ! Dans l'ensemble, ils s'en sortent certainement bien mieux que le provincial qui vit autour ou dans l'usine avec filiale en Roumanie. Mais les gens qui bossent dans ce genre de turne et qui achètent une baraque à crédit, aiment bien vivre dangereusement... C'est rarement dit. ;-)

En revanche, finir par trouver quelqu'un qui vous dira ce que les autres veulent entendre, c'est pas très dur. Parfois c'est un peu long ... mais on y arrive toujours ! :-D

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on nous l'a déjà fait, non ?

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, jeudi 02 avril 2009, 15:57 (il y a 5708 jours) @ NadegeL
édité par labadie, jeudi 02 avril 2009, 16:03

Nous verrons bien Nadegel. Je suis en tout cas d'accord avec toi pour dire que la crise actuelle n'a rien à voir avec la fin du capitalisme (même si certains récupérateurs vont tenter de surfer à fond sur ce thème populiste).

Quelques remarques cependant :

- Les données économiques montrent que cette crise est bien (déjà, alors qu'elle n'en est qu'à ses débuts) la plus importante depuis au moins 50 ans.
Il suffit de regarder les ventes au détail, les chiffres disponibles sur le PIB, les échanges mondiaux, les moyens engagés par les états pour essayer (à mon avis sans aucun espoir de réussite) de la contrer pour le comprendre.

En France, le "spectacle" ne fait malheureusement que commencer, et il y a comme d'habitude un décalage de quelques trimestres avec les USA. Mais le nombre de chômeurs augmente déjà de 60 000 à 100 000 / mois, ce qui est considérable, et nous avons de fortes chances de nous trouver d'ici 2 ans, et peut-être même avant à des niveaux de chômage totalement "inexplorés" jusqu'ici, avec les conséquences sociales, et les troubles que cela suppose.

Pour l'immo en France, la baisse n'en est aussi qu'à ses débuts
http://m3.moostik.net/img/>pseudo=jfriggitgraph&redirige=http://www.adef.org/sta...

- Maintenant, tout comme un marché baissier connaît des rebonds (parfois de plusieurs mois), les données économiques peuvent présenter des améliorations temporaires.
Les ventes au détail, les indices type ISM, les permis de construire sont des baromètres de la psychologie des opérateurs, comme un indice boursier.
Ces baromètres produisent aussi des rebonds techniques, sans que cela ne signifie la fin de la crise.

En attendant, le vrai problème à l'origine de la crise actuelle, c'est à dire la plus grande bulle de crédit des 150 dernières années, reste plus que jamais présent, et le sera pour de longues années encore.

Pour les indices, la probabilité d'un rebond long (quelques mois >) se renforce. Si cela se confirme, nous aurons dans quelques mois une nouvelle opportunité short exceptionnelle sur les marchés, avec une immense majorité d'analystes et d'opérateurs qui crieront victoire, parleront de la crise au passé et se moqueront des stupides bears qui s'imaginaient que cette crise pouvait être aussi grave (voir plus) que celle de 1929.
J'attends bien entendu ce moment avec beaucoup d'intérêt pour prendre une belle position contrarienne (peut-être qu'il n'y aura même pas à patienter quelques mois). Je surveille pour cela en particulier l'indicateur le moins réactif et le mieux à même de cerner la fin d'un rebond long, c'est à dire le bull/bear spread.
http://www.market-harmonics.com/free-charts/sentiment/investors_intelligence.htm

Quand il sera revenu à des niveaux très optimistes (15-20% ou plus), le rebond sera sans doute proche de sa fin.

En attendant je patiente avec du cash et 20-22% de small caps (ABCA, VET, ALCBO), parce qu'il n'y a pas non plus de raison de refuser tout achat de valeurs peu valorisées et à priori peu sensibles à la crise.

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on nous l'a déjà fait, non ?

par chris, jeudi 02 avril 2009, 22:11 (il y a 5708 jours) @ labadie

Merci pour toutes ces remarques, pertinentes comme d'habitude.

Je pense également que la crise n'est qu'à ses débuts.

Des plans de relance concertés et massifs peuvent retarder l'éclatement de la bulle de crédit, mais l'effet multiplicateur me semble de plus en plus incertain (faible propension à consommer pendant une récession, prélèvements obligatoires sous contrainte,...).

L'endettement est par contre une certitude. Le fait que la France aborde cette crise avec une dette publique de 1300 milliards d'euros me rend très interrogatif sur l'avenir...


Au niveau portefeuille, liquidités pour 75 %.

Quelques titres pour 25 %. Une big cap (France Télécom) et des small caps prudentes (GEA, Tessi, CBO, Trilogiq, Velcan).

Eurazeo et Viel vendus ce jour.

on nous l'a déjà fait, non ?

par NadegeL, samedi 11 avril 2009, 13:10 (il y a 5699 jours) @ chris

le bilan des stations de ski française est excellent ! Certes l'enneigement a été au rendez-vous, mais quand on connait le coût d'une semaine de ski, on voit bien que la crise ne touche pas tout le monde...;-)

non, on nous l'a pas encore fait

par Graham ⌂ @, samedi 11 avril 2009, 15:36 (il y a 5699 jours) @ NadegeL

.
Non, on ne nous l'a pas encore fait parce que la collectivité n'a pas perçu, même encore maintenant, toutes les conséquences possibles.

» le bilan des stations de ski française est excellent ! Certes l'enneigement
» a été au rendez-vous, mais quand on connait le coût d'une semaine de ski,
» on voit bien que la crise ne touche pas tout le monde...;-)

Cette seule constatation, comme celle il y a quelques mois sur la relative préservation des affaires de Disney, invalidée depuis, ne prouvent qu'une chose: que les gens ne sont pas prêts à abandonner, tant qu'ils le peuvent, le modèle de consommation dans lequel ils ont été habitués à vivre et qui fait leur modèle d'intégration et de réussite sociales, bref l'identité sociale de la personne.
Il n'y a que la nécessité qui oblige. La route est longue. Les effets de la crise économique ne sont qu'au début. Le pire reste l'explosion de la bulle obligataire qui achèvera de détruire en valeur constante le reste de l'épargne financière des ménages. Comme L.Abadie, je ne doute pas que nous ne sommes qu'au début. Quand les taux d'intérêts à long terme se redresseront et que les Etats seront contraints à refinancer leurs dettes à des taux élevés, que le seul service de la dette en France ponctionnera pas loin de 30% des recettes du budget de l'Etat français, je me demande bien comment l'on soutiendra les plus fragilisés. Il ne sera plus possible "d'acheter la paix sociale". Je vis au milieu de gens pauvres ou économiquement à la situation précaire depuis des années. Je vois bien comment seulement les premiers effets de la crise achèvent d'ébranler un équilibre fragile et tendu depuis très longtemps (cumul seul du coût du logement et des transports dépassant 40% à 50% des revenus (ceci est la réalité des classes pauvres ou moyennes-pauvres). Je ne vois nulle sortie de crise, parce qu'il est une évidence que les revenus moyens de l'ensemble de la collectivité ne pourront pas augmenter (salaires stagnants, chomage croissant, revenus de substitution par aides sociales stagnants ou en baisse, crédits moindres). Bien entendu, encore, nous n'en sommes pas là. La clef du système est la confiance. Si la confiance est rétablie, et elle le pourrait même à tort par un subtil effet d'illusionniste comme on nous y a habitué depuis des années, le système perdurera. Il craquera mieux plus tard. Rien n'est certain, hormis peut-être une chose - quoique! -. La terre tourne et elle continuera à tourner. Les hommes commercent et ils continueront à commercer. Il faut s'appliquer à distinguer ce qui survivra de ce qui sera anéanti. Ma démarche d'investissement est une démarche de survie. Je ne crois pas à la valeur intrinsèque des monnaies. C'est pourquoi je ne suis pas les recommandations de L.Abadie, même si je partage ses constats. Je préfère en conséquence et à contre courant posséder des actifs.

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Graham

krach obligataire

par olivier23, mardi 14 avril 2009, 10:59 (il y a 5696 jours) @ Graham

» Le pire reste l'explosion de la
» bulle obligataire qui achèvera de détruire en valeur constante le reste de
» l'épargne financière des ménages.

Bonjour,

Comme plusieurs d'entre vous, je pense que le risque que les taux des emprunts d'Etat augmentent fortement est assez important. Les fonds en euros de l'assurance vie devraient ainsi mécaniquement être dévalorisés. Ce raisonnement est-il juste>
Etant en partie investi en assurance vie, je me demande quelles sont les alternatives possibles à l'investissement dans les fonds en euros (tout en restant dans le cadre de l'AV). En effet, les Sicav actions ne me plaisent que moyennement ( je préfère l'investissement direct en actions), les matières premières et l'or sont assez risquées et je suis totalement incompétent dans ce domaine...
Bref, à part la solution de sortir du support assurance vie ( ce qui n'est pas intéressant fiscalement dans mon cas) je ne vois pas trop.
Merci à tous les contributeurs avisés de donner leurs avis.

Bonne journée à tous

tactique possible

par Graham ⌂ @, mercredi 15 avril 2009, 22:54 (il y a 5695 jours) @ olivier23

Bonsoir ,

Je pense depuis longtemps que l'assurance via des fonds est un mauvais placement parce que l'avantage fiscal est rogné à long terme par les frais de gestion du contrat.
Investir dans un contrat en euro est envisageable. Mais aujourd'hui cela présente des risques qui sont ordinairement niés. Le risque le plus sûr mais le moins grave concerne la médiocrité à venir des rendements. En effet, les grands paquebots de l'assurance vie ont déjà une quantité d'obligations à taux d'intérêts faibles qui obéreront les rentabilités futurs. Il y a de fortes chances que les assureurs délaissent la gestion de ces contrats pour favoriser l'émergence de nouveaux produits. Le deuxième risque, qui est moins certain mais bien plus grave, est le risque de défaillance de l'émetteur. Ces dernières années, les assureurs ont rogné leurs provisions techniques pour fournir des rentabilités honorables. Certains assureurs n'en ont quasiment plus. Dans le cas de panique financière et de retrait en masse pendant une tendance de remontée des taux, il est possible que les rendements deviennent négatifs et que malgré l'effet supposé de cliquet, l'assureur ne soit plus en mesure de faire strictement face à ses engagements. Je n'ai pas le temps de trop développer le sujet. Je lance juste l'idée.

Dans votre cas, je consentirai à rogner mes intérêts passés, je sortirai mes fonds que je placerai à court terme en livrets ou obligations d'Etats à échéance maximum de quatre ans. J'investirai progressivement à hauteur d'environ 1% par mois sur des actions ou des sociétés foncières. Vous pouvez appliquer cette tactique également dans le cadre de l'assurance vie en transférant mensuellement 1% de vos fonds en euros vers des OPCVMs actions ou foncières logés dans votre contrat. Une fois la fiscalité redevenue avantageuse, vous sortiriez du cadre l'assurance vie.
Pourquoi cette tactique d'investissement progressif. Parce que vous revenez très progressivement sur les marchés actions et fonciers en lissant complètement votre performance et en la décorrélant de la volatilité des marchés. Pourquoi revenir, les marchés actions et fonciers (je parle non du marché immobilier mais du niveau de valorisation des foncières) sont bas même si on ne sait pas jusqu'où ils baisseront ni le degré de gravité et les conséquences précises de la crise. D'où l'idée d'étaler ses investissements par un retour très lent et progressif. Pourquoi sortir des fonds en euros> En raison de la médiocrité de la rentabilité des fonds et surtout de la prise en compte de la réalité des risques à être investi sur ses produits.

Pardonnez-moi de ma hâte à rédiger, de mes manques de précisions. Le sujet est très intéressant mais je n'ai pas beaucoup de temps. D'autres complèteront ce sujet judicieux de l'allocation de capital en période de crise.

Cordialement.

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Graham

tactique possible

par olivier23, jeudi 16 avril 2009, 14:09 (il y a 5694 jours) @ Graham

Merci pour les explications et les propositions.
Je trouve que c'est un sujet intéressant qui concerne sûrement pas mal de monde et dont on n'entend pas encore parler.

Salut Chris, pourquoi vends tu Viel?

par Hubisan_ @, Paris, samedi 11 avril 2009, 21:52 (il y a 5699 jours) @ chris

et pourquoi est elle si mal valorisée, depuis toujours>

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Hubisan
Investisseur GARP : growth at reasonable price

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