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Pour NRJ, on entend beaucoup parler d'échec dans sa stratégie de diversification. Je dirai plutôt stratégie d'extension. Non, l'échec ne provient pas de là. La téléphonie mobile n'a rien coûté au groupe. La TNT ne le sera probablement pas non plus car elle devrait parvenir assez aisément dans les 3-4 années à venir à dépasser 3%-4% d'audience nationale, ce qui permettra, au besoin, au groupe de la revendre dans de bonnes conditions. Les radios à l'international, oui, peinent et sont un échec à l'extension extra nationale. Tower Cast, la filiale la plus ancienne est un succès certain. Non, l'échec ou le risque, cela devient un peu la même chose, est ailleurs. Il s'agit du déclin de la valeur de la marque NRJ. Le DOW JONES NEWSWIRES a très bien résumé la situation. Je reproduis l'article en dessous. J'avais complètement sous-évalué cette dégradation de la valeur de la franchise du groupe. Quand j'ai commencé à en avoir une conscience plus nette, j'ai décidé de reconnaître mon erreur et j'ai vendu le titre, encaissant une franche moins-value. Toutefois, la bête n'est pas morte et la marque pourrait être relancée. Dans ce cas, le potentiel de recovery serait assez considérable. Rien ne permet, aujourd'hui, d'espérer ce scénario. Le titre serait franchement orienté à la baisse, si ce n'était la possibilité d'une sortie prochaine de la cote. L'investissement, pris en compte la dégradation accélérée continue, est aujourd'hui spéculatif. A 3, une décote assez nette permettrait de réévaluer le risque.
La franchise NRJ au centre des préoccupations
Ambroise Ecorcheville
DOW JONES NEWSWIRES
PARIS (Dow Jones)--NRJ Group a beau jeu de se réfugier derrière la crise économique pour expliquer la baisse de ses recettes publicitaires dans son coeur de métier, la radio en France, qui représente les deux tiers de son chiffre d'affaires.
Car celle-ci reflète également l'essoufflement de sa marque, qui à terme peut menacer le développement des relais de croissance du groupe.
Ces trois dernières années, la station de radio NRJ a perdu environ 15% de son audience, fragilisée notamment par la concurrence croissante de l'Internet. L'ensemble des radios domestiques du groupe comme Chérie FM, Nostalgie et Rire & Chansons sont à la peine. Parallèlement, le chiffre d'affaires des radios en France a commencé à stagner, avant de décrocher à partir de 2007.
L'aggravation de la crise économique en 2008 a amplifié l'impact de l'érosion de l'audience sur les recettes publicitaires de la radio en France, dont le chiffre d'affaires a reculé de 7,3% l'an dernier. Cela a entraîné une baisse de 30% du résultat courant, que n'a pas réussi à compenser la baisse des coûts au second semestre.
La tendance ne semble pas près de se retourner. Pour le premier trimestre, NRJ Group évoque une baisse de son chiffre d'affaires dans les radios en France plus forte encore que celle de 15% accusée au quatrième trimestre 2008 - une prévision que certains jugent même conservatrice. "Cela donne l'impression d'un effondrement de la franchise radio ", commente Exane BNP Paribas dans une note d'études. Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que NRJ ait décidé de ne pas verser de dividende cette année, et "continue de rechercher des sources d'économies". D'autant que le retournement de la conjoncture limite ses marges de manoeuvre en matière de cession d'actifs.
Tout du moins le groupe peut-il compter sur une trésorerie nette encore abondante de 85 millions d'euros fin 2008 pour financer de nouvelles restructurations.
Mais ces mesures ne suffiront pas à insuffler une nouvelle dynamique à la franchise NRJ. Or celle-ci est pourtant essentielle car les diversifications du groupe, que ce soit dans la télévision, l'Internet ou même les mobiles, s'appuient sur la notoriété de sa marque.
Que celle-ci soit dévalorisée et cela pourrait avoir un impact sur l'audience des autres médias estampillés NRJ, limitant d'autant les perspectives de développement des diversifications du groupe.
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Graham