3,6 milliards de dollars ...... (Securibourse)

par malfougasse @, sainte-tulle(04), mercredi 11 février 2009, 21:46 (il y a 5771 jours)

11/02/2009

Distribution de bonus à gogo avant la faillite, ça se passait comme ça chez Merrill Lynch...

Juste pour s'indigner, cette information révélée tout à l'heure par le procureur américain de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, dans une lettre adressée au président de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, Barney Frank: quelques jours avant de se faire racheter par Bank of America, opération destinée à lui éviter la faillite, et alors que le gouvernement américain distribuait des centaines de milliards de dollars d'aide, la direction de Merrill Lynch a versé 3,6 milliards de dollars de bonus à ses cadres et s'est octroyée une très grosse part.

Selon Cuomo, les quatre principaux dirigeants se sont versés 121 millions de dollars et ont décidé de récompenser certains de leurs affidés. Les bonus ont été distribués "à un nombre limité d'individus": Merrill a "choisi de rendre millionnaires un groupe choisi de 700 personnes" et un groupe encore plus restreint a reçu "des bonus gigantesques".

Dans le détail,

* les quatre premiers bonus ont reçu 121 millions de dollars

* les quatre suivant 62 millions,

* Les six suivant 66 millions,

* 14 personnes ont reçu des bonus de plus de 10 millions, totalisant 250 millions

* 20 personnes ont reçu des bonus de plus de 8 millions

* 53 personnes des bonus de plus de 5 millions

* 149 personnes des bonus de plus de 3 millions

Au total, les 149 plus gros bonus représentent 858 millions. Et 696 personnes ont reçu des bonus d'un million ou plus.

Le nombre total d'employés à Merrill Lynch était de 40 000.

Ce témoignage a été révélé quelques heures avant l'audition des principaux dirigeants des banques américaines au Congrès. De quoi réhausser le prestige de la profession...

Jusqu'à présent, on savait que Merrill Lynch avait distribué ses bonus en décembre, c'est-à-dire plus tôt que d'habitude, alors que Bank of America n'avait pas encore pris le contrôle de la société et que Merrill n'avait pas fait état d'une perte de 15,3 milliards de dollars au quatrième trimestre (et de 27 milliards pour l'année). On savait aussi que l'ex-patron de Merrill Lynch, John Thain (photo), avait aussi refait la décoration de son bureau (pour 1,2 millions de dollars), ce qui lui avait valu d'être limogé. Mais on ne connaissait pas le détail du versement des bonus.

Cuomo s'interroge enfin sur la complicité de Bank of America. "Une question dérangeante qui doit être poser est de savoir si Merrill Lynch et Bank of America ont planifié les bonus de telle façon à forcer les contribuables à payer pour eux." Peu après la publication de la perte de Merrill Lynch (le 16 janvier), le gouvernement avait annoncé qu'il investirait 20 milliards de dollars dans le deal et offrait une garantie de 188 milliards contre les pertes futures du portefeuille de Merrill.

Je ne sais pas vous mais, moi, je pense que oui...

(photo: Reuters)

Réagissez à l'article

Rédigé le 11/02/2009 à 20:45 dans Subprimes

http://cordonsbourse.blogs.liberation.fr/cori/2009/02/distribution-de.html

Il est bon de s'indigner contre ces comportements

par Hubisan_ @, Paris, jeudi 12 février 2009, 22:45 (il y a 5770 jours) @ malfougasse

scandaleux.

C'est tres banal de le dire mais je le dis.

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Hubisan
Investisseur GARP : growth at reasonable price

Riches pdg mais pauvres gestionnaires

par malfougasse @, sainte-tulle(04), vendredi 13 février 2009, 09:04 (il y a 5770 jours) @ Hubisan_

Riches pdg mais pauvres gestionnaires

Le Québécois moyen a beau se remuer dans sa tanière à la seule vue d’Henri-Paul Rousseau, il n’en demeure pas moins que les 380 000 $ reçus par le capitaine en fuite de la Caisse de dépôt et placement sont de la graine à moineau en comparaison des boules de suif qu’ont ingurgitées les incompétents de Wall Street et consorts.

Ah! le talent! Ce qu’il faut débourser pour l’obtenir. Au moins 10 % des revenus des sociétés cotées à la Bourse servent à payer les 5 plus hauts dirigeants de ces compagnies, selon le magazine Mother Jones. Il y a 30 ans, le salaire des principaux dirigeants des multinationales équivalait à 40 fois celui du travailleur moyen. L’an dernier, c’était autour de 400 fois.

Une recherche de Teachers, la caisse de retraite des enseignants de l’Ontario, révélait pourtant l’an dernier que le rendement d’une société n’est aucunement tributaire du salaire versé à un PDG. Autrement dit, un illustre inconnu qui dirigerait une société bénévolement a autant de chances de succès qu’un Henri-Paul très grassement payé, mettons.

Pour preuve, le mois dernier, le quotidien britannique The Guardian traçait le portrait des 25 zéros reconnus responsables de la crise économique mondiale. Et tous archi-surpayés. Parmi ceux-ci, Chuck Prince, PDG de Citigroup – autrefois connue comme la plus grosse banque du monde –, viré après avoir mené cette vache à lait vers une quasi-faillite. Pour le consoler – et probablement l’aider en vue du délai de carence de 2 semaines à l’assurance emploi américaine –, on lui a donné 140 millions de dollars (canadiens) en compensation. C’était au contrat.

Un autre, John Thain, le dernier PDG de la vénérable banque d’affaires Merrill Lynch avant sa liquidation à la Bank of America, a récolté 26 millions de dollars pour 9 mois de travail, avant de se faire congédier par son Nouveau Maître en janvier dernier. Son prédécesseur, un autre membre de la fameuse bande des deux douzaines du Guardian, avait néanmoins récolté 190 millions à son départ, en remerciement pour ses sévices rendus. En plus de son salaire annuel de 55 millions.

Au moins, Thain s’est refusé à lui-même une prime de Noël. Bravo. Il n’a pu cependant résister aux yeux de cabots piteux de ses collègues à la direction de Merrill Lynch : ils se sont partagé alors quatre milliards de dollars en primes annuelles, une gracieuseté du patron avant son congédiement.

Et des contribuables américains, puisque la Bank of America a reçu 20 milliards de dollars du gouvernement pour avaler Merrill Lynch et ses pertes s’élevant à 15 milliards en 2008. Cela inclut bien entendu les 25 millions de dollars accordés au nouveau vice-président Peter Kraus pour la signature de son contrat d’embauche. Entré en fonction au début de septembre, il quittait deux semaines plus tard. (Il a ainsi battu le record de 20 millions de dollars de paie qu’a reçus la même semaine Alan H. Fishman, le PDG de la Washington Mutual, une institution financière saisie par le gouvernement américain. Il était en poste depuis trois semaines seulement.)

Richard Fuld aura eu, lui, l’insigne honneur de couler l’insubmersible Lehman Brothers, une banque d’investissement fondée en 1850, et qui a survécu à une guerre civile, deux guerres mondiales et la Grande Dépression. Il lui a fallu tout de même huit ans pour y parvenir. Un travail colossal récompensé par une paie de 480 millions de dollars. «Pardon, c’est plus proche de 350 millions, je pense», a-t-il tenu à préciser devant des parlementaires américains. Mais il n’en est pas sûr…

À leur défense, il faut dire que ces joyeux drilles n’ont pas quitté leur barque de plein gré, contrairement à H.-P. Rousseau. Sa «prime» n’était pas une indemnité de départ, mais de démission. Même les 25 zéros de la crise mondiale n’y avaient pas pensé à celle-là! Cela permettait, dit-on chez son employeur, de compenser sa faible rémunération de 1,8 million de dollars en moyenne (50 fois le salaire d’un travailleur moyen) au cours des 3 dernières années. C’était le prix à payer pour sa compétence… et pour l’encourager à déguerpir avant que les dégâts ne s’étendent trop. Son passage de cinq ans à la Caisse est marqué par un rendement de presque zéro.

Bon, il est vrai que les 13 milliards de dollars qu’il a achetés en papiers commerciaux adossés à des actifs plombent sa performance. Des trucs exotiques que même le célèbre financier Warren Buffett – l’homme le plus riche de la planète – n’osait approcher avec une perche tant il n’y comprenait rien.
En voilà un, au moins, qui mérite son salaire…

http://carriere.jobboom.com/marche-travail/analyse/2009/02/10/8336226-jm.html

pas tous

par Graham ⌂ @, vendredi 13 février 2009, 09:23 (il y a 5770 jours) @ malfougasse

Et dire que le décrié Warren se distribuait un salaire de 100.000$: vraiment un iconoclaste extraordinaire.

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Graham

WB

par crocroc, vendredi 13 février 2009, 16:03 (il y a 5770 jours) @ Graham

» Et dire que le décrié Warren se distribuait un salaire de 100.000$:
» vraiment un iconoclaste extraordinaire.

J'ai déjà eu l'occasion de le dire plus bas, mais je reste persuadé que la référence à Warren Buffet est un excellent indicateur de crise ; dans Google news, plus on en parle et il est cité, plus la crise est profonde.
C'est un veau d'or auquel on aime à se rattacher en cas d'incertitudes, et Bimbo a probablement raison de croire que c'est un investisseur ordinaire qui a profité d'une époque extraordinaire.

Son portefeuille au 30/09/08 était un peu comme celui de l'investisseur lambda. C'est sans compter la dégringolade de ses financières depuis le 01 0109.. voir article du 21/01 sur bespoke http://bespokeinvest.typepad.com/bespoke/2009/week4/index.html

WB

par Graham ⌂ @, vendredi 13 février 2009, 21:46 (il y a 5769 jours) @ crocroc

» un excellent indicateur de crise
j'acquiesce sans réserve pour les raisons que dit crocroc.

» C'est un veau d'or auquel on aime à se rattacher en cas d'incertitudes
sans doute

» Son portefeuille au 30/09/08 était un peu comme celui de l'investisseur lambda.
Je ne suis pas d'accord. Il faut regarder d'abord la taille de son portefeuille. Celle-ci fait nécessairement baisser sa rentabilité. Il faut regarder ensuite les caractéristiques économiques des sociétés choisies. C'est un peu facile de dire que c'est lambda. Je pense plutôt que cette opinion résulte d'avoir regardé hâtivement. Maintenant, il ne faut pas s'attendre à augmenter la rentabilité économique de plus de 15% par an avec une telle taille.

» C'est sans compter la dégringolade de ses financières depuis le 010109
Buffett est un des hommes les plus riches du monde grâce et seulement parce qu'il a investi dans des sociétés d'assurance et de réassurance qui lui ont permi de dégager des liquidités qu'il a investi à propos. Le reproche est facile dans le contexte.

» un investisseur ordinaire qui a profité d'une époque extraordinaire.
investisseur ordinaire, c'est un peu osé et sans doute faux.
profité d'une époque extraordinaire: indubitable. Sa façon d'investir ne se serait pas tant écartée de celle de son maître qui avait connu les affres de 29. Ce qui il y a peu était impossible à trouver, les critères d'investissement de Ben Graham, est aujourd'hui à nouveau possible. Ben Graham performerait bien mieux aujourd'hui. Il y a d'ailleurs aujourd'hui un regain d'intérêt pour lui et de nouveaux prosélytes.

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Graham

WB

par bimbo @, dimanche 15 février 2009, 07:13 (il y a 5768 jours) @ Graham

Buffett est un des hommes les plus riches du monde grâce et seulement parce qu'il a investi dans des sociétés d'assurance et de réassurance qui lui ont permis de dégager des liquidités qu'il a investi à propos. Le reproche est facile dans le contexte.

Et accessoirement parce qu'il est parti d'une somme suffisante (capital de départ) pour avoir une chance de figurer parmi les hommes les plus riches du monde.

La fascination qu'ont les "investisseurs avertis" pour Buffett, est comparable à celle qu'éprouvent les "joueurs de poker avertis" pour Wilbur Flashneitner ou Poubel Poubelian (on m'excusera de ne pas connaître ces sommités du durillon de fondement et du fumage de neurone ayant comme sujet le grand rien). Je ne dis pas que tous les joeurs de poker se valent, mais entre tous ceux qui possèdent un certain savoir-faire, d'ailleurs assez difficile à définir, c'est bien le hasard qui fait le vainqueur d'un tournoi.

Il en est de même pour ce classement mondial des friqués, ou, pour ce qui nous intéresse, le classement mondial des références financiaro-boursicotrices. Vive le fion !

La meilleure façon, et seule façon certaine, de gagner au poker ou en bourse, c'est de tricher. ;-). On notera d'ailleurs que parmi les grands friqués de ce monde, beaucoup sont soupçonnés d'avoir pipé les dés du jeu auquel ils ont joué.

En ce qui concerne notre ami Buffett, - et dès lors que ce demi-dieu a vu son portefeuille, sur un certain laps de temps , prendre l'eau et pas qu'un peu,- il doit être considéré comme un clampin ordinaire, un humain quelconque. C'est plus que probablement ce qu'il est. ;-)

Ce que j'aime retenir de Buffett, c'est qu'il a déshérité ses fils, qu'il conduit lui-même une relativement petite bagnole, qu'il a bâti son empire sur du travail. Pour le reste, vous et moi savons de Marseille qu'il aurait pu tout aussi bien prendre un avion de ligne qui s'écrase ou glisser sur un étron l'envoyant prématurément fréquenter un sapin. Tout ça dans le plus parfait anonymat. Il parle et on l'écoute parce qu'il est la résultante d'une somme incroyable de coups de pot.

S'il y avait un classement moins arbitraire de monsieur Muscle du Portif, il faudrait trouver l'individu ayant, fictivement ou non, réalisé la meilleure perf exprimée en pourcentage sur les 30 dernières années. Ce ne serait probablement pas WB. Ce serait peut-être un investisseur fictif. Sachant cela, l'écouterait-on > Probablement pas.

Conclusion : le bla-bla boursicoto-financier a autant de valeur et de fondement que l'explication triomphatrice de Kouyanhor Kouyanhorian, qui vient de décrocher sa mâchoire et la grosse cagnotte de ta mère en slip fait du ski. Il est probable que sur l'échelle de Fion, la réussite de KK soit de la même force que celle de WB. A mesurer pour ceux qui aiment les calculs de proba et autres boursoufleries de cortex. :-D

Bon dimanche, et plutot que les calculs sus-dits, préférez la marche à pied et le décryptage des ramages qui commencent de se faire entendre. ;-)

la 13eme depuis le début de l'année

par malfougasse @, sainte-tulle(04), samedi 14 février 2009, 22:42 (il y a 5768 jours) @ malfougasse

rendez-vous mardi...

par malfougasse @, sainte-tulle(04), dimanche 15 février 2009, 16:01 (il y a 5768 jours) @ malfougasse

Dépôt de bilan possible de General Motors

La Tribune.fr - 15/02/2009 à 15:19

La direction de GM n'exclurait plus un passage sous la protection du chapitre 11 de la loi fédérale sur les faillites. Le Congrès décidera mardi si General Motors et Chrysler peuvent continuer à toucher des milliards de dollars d'aide publique.

General Motors (GM) n'est plus le premier constructeur automobile mondial, devancé désormais par le japonais Toyota. Mais le grouper américain demeure le numéro deux. C'est dire si son dépôt de bilan serait un cataclysme dans le monde automobile. Or, selon le Wall Street Journal, cette hypothèse, via le passage sous la protection du chapitre 11 ("chapter eleven") de la loi fédérale sur les faillites, ferait désormais partie des hypothèses de travail pour la direction de GM.

Le sujet est d'autant plus d'actualité que General Motors et Chrysler font rendez-vous ce mardi devant le Congrès à Washington, qui cherchera à évaluer si les deux groupes (le troisième larron, Ford bien que fragilisé, est moins mal en point) peuvent éviter la faillite.

En décembre, le Congrès avait accepté que soivent versés 9,4 milliards de dollars à General Motors et 4 milliards à Chrysler à la condition qu'ils établissent un plan de sauvetage d'ici au 31 mars avec un rapport d'étape le 17 février, donc mardi, soumis à examen par les parlementaires. Si ces derniers ne sont pas convaincus par les deux constructeurs (GM vient déjà d'annoncer la suppression de 10.000 postes administratifs et l'ouverture d'un guichet départ pour 62.000 salariés), ceux-ci devront rembourser les sommes déjà perçues et renoncer à toucher les 7 milliards supplémentaires évoqués.

Dans ce cas, le dépôt de bilan, voire la faillite, pourrait intervenir. Avec comme conséquence la possible disparition de trois millions d'emplois directs et indirects qui viendraient s'ajouter aux millions déjà disparus aux Etats-Unis du fait de la crise économique et financière.

Pour ne rien arranger, les trois grands constructeurs américains mènent des négociations serrées avec le puissant syndicat de l'industrie automobile nord-américaine, UAW, et ces discussions se passent mal. Elles auraient même été interrompues avec GM et Chrysler mais continueraient avec Ford, facilitée en cela par la non demande d'aides gouvernementales de la part du deuxième constructeur automobile américain.

http://www.latribune.fr/entreprises/industrie/automobile/20090215trib000344096/depot-de...

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