L'industrie n'est pas morte. Elle essaie de survivre à la crise majeure que nous vivons. Pour cela, il est nécessaire qu'elle abaisse ses coûts de production et qu'elle élimine le temps contre productif sur les chaînes de montage et d'assemblage. C'est en quoi Trilogiq est intéressant et pour lors contre-cyclique. Il semblerait que ses produits ne soient guère plus chers que les produits concurrents mais à moindres valeurs ajoutées. D'où cette croissance étonnante: la réussite d'une technologie sur une autre en passe d'être dépassée. Toutefois, il faut nuancer mon propos. Trilogiq n'est probablement pas exempt de risques. J'imagine que Trilogiq aura à pâtir des difficultés de l'industrie tôt ou tard. Disons de 18 mois à 2 ans. Elle ne serait alors pas tant acyclique que je l'ai affirmé. Une autre difficulté consiste à résister à l'imitation de ses produits. Il n'y a aucun doute pour moi que cela ne devrait pas tarder, d'ici quelques mois, particulièrement par des produits en provenance d'Asie. Comment résister à ce phénomène qui touche toute la production des pays occidentaux. Bien évidemment, les imitations seront d'abord de piètre qualité. Mais inévitablement, un moment ou un autre la copie deviendra de plus en plus conforme. Autre difficulté: accroître la gamme de produits et de services à vendre. Le créneau sur lequel est positionné la société reste étroit: difficile d'étendre la gamme. Difficile donc de maintenir une croissance forte. Il faudra donc observer l'évolution de la gamme des produits et leur réussite auprès des clients. Toutes ses nuances ne justifient pas une valorisation si basse. J'ai arbitré certains titres pour me renforcer en Trilogiq.
» Mais je pense que les mois à venir nous donneront de meilleures occasions d'investir massivement.
» La chasse s'annonce longue, il faut ménager ses munitions
C'est bien le problème. Je n'ai plus de munitions. Ou plutôt si, j'ai toujours la possibilité d'arbitrer. Ce que je fais sans état d'âme, consentant à réaliser de lourdes pertes quelquefois. Dans mon raisonnement, la valeur de l'argent est virtuelle et fluctuante. Je prends pour principe d'être toujours investi. Que les indices valent moitié moins aujourd'hui que l'an passé ne m'étonne pas. Il n'y a pas besoin de crise économique pour expliquer la baisse de certaines valorisations alors largement excessive. Que mon panier d'actions vaut moins ne m'importe pas. J'avais alors un portefeuille d'actions moins risqué que le marché. C'est pourquoi il a moins baissé. Aujourd'hui, mon portefeuille d'actions a été en partie recomposé par arbitrages pour profiter des chutes les plus fortes. Ce portefeuille est très faiblement valorisé. Selon moi, il présente une protection plus forte en cas de continuation de la baisse des marchés et présente en puissance un potentiel plus important que le marché. Bien sûr après coup on pourra toujours dire que j'ai eu tort. D'ailleurs l'an dernier, reprenant en échos une suggestion d'Agora et les avertissements de L.Abadie, j'avais émis l'hypothèse de tout liquider:
http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=26299#p26299
Mal m'en a pris de ne pas suivre cette intuition. En recherchant cet article je suis tombé sur quelques autres échanges intéressants à lire à posteriori (*) J'avais alors reconnu que j'étais incapable d'anticiper avec justesse ce que feraient les autres opérateurs à court, moyen et long terme. J'avais opté en conséquence pour rester investi sur l'actif qui me paraissait le plus fortement rémunérateur à long terme. Je ne regrette pas ce choix. S'il est avéré faux à court terme, je suis toujours convaincu que mon raisonnement sera juste à plus long terme. Il suffit juste de limiter les risques sur cet actif en évitant les sociétés aux caractéristiques les plus fragiles (endettement élevé, marges faibles, cyclicité forte des produits et services vendus, stocks élevés, BFR importants, immobilisations corprorelles élevées avec renouvellements chersetc.). J'ai choisi d'éviter de rester liquide pour la considération que la monnaie est valeur qui se déprécie à long terme:
http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=32981#p32992.
Mais surtout parce que je considère depuis l'origine de cette crise qu'il y a moins de risque à détenir un titre de propriété dans le capital d'une société saine que de détenir du cash dans un compte bancaire où on ignore tout de la fiabilité de la gestion de la banque. J'ai un pareil raisonnement sur les produits baissiers optionnels dont on n'arrête pas de parler. Il faut être conséquent avec son raisonnement. Dans la crise bancaire systémique dans lequel nous nous situons, le risque de contrepartie défaillante est important. Qui sait qui sont les contreparties> Pas le fond gestionnaire, c'est certain. Je ne serai pas surpris qu'à un moment où à un autre un des fameux fonds baissiers ait quelques difficultés techniques dues à la défaillance de ces contreparties. Ces fonds me paraissent chers pour un risque réel important. On ne le signale jamais assez.
Ce qui m'importe, ce n'est pas de conjecturer ce que feront les autres dans l'avenir ou ce que fera la monnaie à moyen ou long terme. Je sais que les mouvements de foule sont imprévisibles et souvent exagérés. Je sais aussi que la monnaie tend à se déprécier. Ce qui m'importe c'est de sélectionner le meilleur actif à long terme et à l'intérieur de cet actif les sociétés dont le titre est à la fois assez sûr et potentiellement très correctement rémunérateur. Dans l'ensemble, je ne suis pas déçu par mes choix. Certains ont été clairement mauvais, d'autres ne le sont que provisoirement. Si le marché continuait à baisser, je continuerai à arbitrer pour augmenter la sûreté de mes placements et augmenter leur potentiel rémunérateur. Je serai là quand les affaires repartiront et globalement je suis persuadé que j'aurai sur les cinq années qui suivront (pris en compte la baisse sensible de cette année) une rémunération très convenable du capital investi initialement. On pourra penser que ceci est de la forfanterie ou de la présomption. Mais, il faut choisir et pour choisir il faut avoir une raisonnée confiance en son jugement. Mon raisonnement n'a point trop failli ces dernières années. Je n'ai pas encore eu occasion de m'en défier. Aussi je suis confiant à la fois dans mon jugement et dans l'oeuvre du temps. Or à plus long terme, pour s'enrichir il faut être investi. Je le suis sans crainte excessive de la grave et majeure crise économique dans laquelle nous nous démenons.
(*) http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=25035#p25035
http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=25546#p25563
http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=24997#p24997 (toute la file est intéressante)
http://www.securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=24939#p24945
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Graham