DOSSIER CIMENTIERS (Securibourse)

par Bobo, samedi 04 octobre 2008, 10:56 (il y a 5889 jours)

ÉTUDE SECTEUR : Cimentiers (Investir Hebdo n° 1813 Samedi 4 octobre 26 2008 )

BTP-MATÉRIAUX. Avec la crise du logement résidentiel américain et le ralentissement de la construction dans les pays développés, les cimentiers misent sur les pays émergents et accélèrent leurs plans de réduction des coûts.

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Les cimentiers français s’adaptent au ralentissement de la construction

Au premier semestre, les trois cimentiers français cotés à la Bourse de Paris ont annoncé des résultats plutôt satisfaisants au regard de la dégradation de l’environnement de la profession.
Si la crise de l’immobilier résidentiel américain en est le point de départ, celle-ci s’est généralisée dans les pays développés et en particulier a touché l’Espagne et le Royaume-Uni. En France, les marchés ont bien résisté en début d’année. Dans les pays émergents, la croissance s’est confirmée, ce qui a permis aux trois groupes français d’y enregistrer de belles performances. Avec l’aggravation de la crise financière et les menaces de récession aux Etats-Unis et en Europe, le second semestre 2008 et l’exercice 2009 s’annoncent plus difficiles.

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Dans les pays développés, le ralentissement de l’immobilier résidentiel se précise dans des pays qui n’étaient pas encore touchés, à l’instar de la France, tandis que les autres marchés de l’immobilier (industriel, commercial, de bureaux) devraient être affectés par le ralentissement économique général. Dans les pays émergents, la croissance devrait rester élevée mais une inflexion est à craindre. Selon son ampleur, les conséquences seront bien différentes. Pour l’instant, nous sommes dans une période d’incertitude qui ne permet pas de les évaluer.
Encore de belles perspectives dans les pays émergents Pour autant, il ne convient pas de céder à un pessimisme noir. Les perspectives dans les matériaux de construction restent satisfaisantes, au moins dans les pays émergents, qui vont rester la locomotive du secteur.
Les besoins en construction et en infrastructures y sont considérables. Ces économies encore florissantes ont les moyens de financer de tels investissements qui de plus stimuleront la demande intérieure. Dans les pays développés, si l’économie se stabilisait en 2009, un rattrapage serait à envisager l’année suivante. Pour l’heure, on ne peut pas exclure le gel de certains investissements et donc l’accumulation de retard dans l’immobilier et la construction d’infrastructures, mais, dès les premiers signes d’une reprise durable,
La situation pourrait vite se débloquer. En outre, les grands cimentiers français poursuivent leur réduction des coûts pour s’adapter à la conjoncture.

Sur le front des prix de l’énergie et des matières premières, l’amélioration des dernières semaines devrait se confirmer avec le ralentissement de la croissance mondiale. Quant à l’évolution du dollar, qui n’a pas d’influence sur la compétitivité des trois cimentiers français et dont l’impact est seulement comptable, le contexte est là aussi un peu plus favorable depuis cet été.
A l’exception d’une amplification de la crise économique mondiale, l’évolution des cours des trois valeurs – recul depuis le 1er janvier de 41% pour Ciments Français, 45% pour Lafarge et 51% pour Vicat – semble prendre en compte les difficultés affrontées par la profession. A ces niveaux de cours, les ratios de capitalisation de 2008, qui prennent en compte des révisions de bénéfices, compris entre 5,1 pour Vicat, 6,4 pour Lafarge et 6,7 pour Ciments Français sont revenus à des niveaux attrayants. Toutefois, pour que les cimentiers regagnent une part du terrain perdu, il est impératif, du fait de l’aspect cyclique de leur activité, que l’économie se stabilise, ce qui passe au préalable par une maîtrise de la crise financière actuelle.

par Jean-Laurent Maurel

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L’ETUDE SECTORIELLE : Matériaux de construction

(Semaine du 4 octobre 2008 - Le Journal des Finances n°6305)

Les cimentiers luttent pour s’adapter dans un environnement dégradé

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Toutes les valeurs du secteur sont pénalisées par le ralentissement du marché de la construction dans plusieurs pays développés. Dans une conjoncture plus difficile, les cimentiers doivent démontrer leur capacité de résistance. En Bourse, le rebond du secteur pourrait prendre du temps.

par Fabienne Bouloc

Le ton a été donné cet été. En lançant un avertissement sur leurs résultats, le suisse Holcim et le mexicain Cemex, numéros deux et trois mondiaux du secteur, ont confirmé les inquiétudes des investisseurs. Après des années fastes entre 2004 et 2006,où les volumes totaux de vente progressaient de 9 à 10% par an, la situation a changé. Le retournement de la construction est plus important que prévu dans plusieurs pays développés, notamment aux Etats-Unis, en Espagne et au Royaume-Uni. La crise financière et le durcissement des conditions d’accès au crédit conduisent aussi au report de certains projets. Au premier semestre 2008, les volumes de ciment vendus par Lafarge aux Etats-Unis ont baissé de 10%. Dans la plupart des cas, la capacité des cimentiers à élever leurs prix n’a pas compensé ce repli, dans un contexte de renchérissement du coût de l’énergie. Ciments Français a enregistré au premier semestre une hausse de 26,2% de sa facture de combustibles et de 4,7% pour l’électricité, à volumes comparables. Ces éléments constituent le tiers des coûts de production du ciment.

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Des marges sous pression
Dans les pays émergents, qui représentent 80%du marché mondial, la demande continuera à croître, mais à un rythme moins soutenu. « Le ralentissement économique mondial aura des conséquences sur notre industrie, qui est pleinement liée à l’activité économique », explique Yves-René Nanot, PDG de Ciments Français. L’environnement est donc délicat. Mais les cimentiers ont des atouts pour y faire face. Le besoin mondial de ciment est durable et le marché présente de fortes barrières à l’entrée. Le ciment doit être fabriqué localement et cette industrie consomme beaucoup de capital. Construire une ligne de production coûte jusqu’à 160 millions d’euros. La préservation de l’outil industriel et des gisements de calcaire nécessite un investissement de 5 à 10 % des recettes par an.
Les trois acteurs français cotés du secteur sont sains. Leur structure financière est bonne, et leur stratégie d’expansion dans les pays émergents et d’intégration verticale (dans les bétons et granulats) est porteuse. « Le ralentissement du marché est cyclique et lié en grande partie à la fermeture du marché du crédit. Les besoins à long terme restent élevés. Cela ne remet pas en cause la solidité du business model des cimentiers », estime Rafic El Haddad, analyste chez Natixis Securities. Toutefois, avec l’augmentation des coûts, les marges seront sous pression en 2009.
En France, selon Euler-Hermes, la marge opérationnelle baissera de 14 points en deux ans. En Bourse, les titres des cimentiers s’échangent à des niveaux très faibles. « Il faudrait des baisses des résultats de 20 à 25% pour justifier les valorisations actuelles, qui sont désormais au-dessous des prix de remplacement (NDLR : prix à payer pour remplacer un actif existant par un actif similaire) », détaille Rafic El Haddad. L’idée favorisée est celle d’une récession mondiale, un scénario auquel nous ne croyons pas. Cependant, le secteur manque de catalyseurs à court terme. Si la baisse du prix du pétrole est un élément positif, l’évolution de la construction inquiète encore les investisseurs. Il faut donc privilégier les groupes diversifiés géographiquement, bénéficiant des spécificités nationales.

_ LE SECTEUR EN BREF

LES POINTS FORTS
Fortes barrières à l’entrée, demande non élastique au prix, production locale.

LES POINTS FAIBLES
Industrie très consommatrice en énergie et en capitaux, activité cyclique dépendante de la conjoncture économique.

Des groupes performants confrontés à une conjoncture défavorable

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