Week-end à Wall Street (Par Oddo) (Securibourse)

par Magnie, lundi 15 septembre 2008, 19:34 (il y a 5918 jours)

Week-end à Wall Street
Les évènements du week-end aux États-Unis montrent la sévérité de la crise
financière. Le problème, c’est qu’il est difficile de penser que l’on va en
rester là. La prudence reste de mise tant en termes d’allocation d’actifs que
de répartition sectorielle. La montée générale de l’aversion au risque
constatée ces derniers temps sur les marchés de change, les marchés de
taux et les marchés boursiers des pays émergents ne peut pas ne pas avoir
d’impact sur les marchés Actions dans la conjoncture actuelle
Un nouveau tournant dans la crise financière
Les évènements du week-end marquent un tour plus dramatique pris par la
crise financière désormais avec a) l’absence de sauvetage de Lehman
déclaré en faillite, b) le rachat de Merrill Lynch par Bank of America à
quasiment la book value, c) la recherche accélérée par AIG de solutions de
sauvetage (aide de la Fed, cessions d’actifs) et enfin d) la mise en place de
diverses actions visant à réduire le risque systémique de court terme
(relâchement par la Fed des règles régissant les collatéraux, création d’un
fonds d’entraide d’environ $70 bn par les principales banques actives sur les
marchés US de capitaux).
La chute de Lehman (plus de $600 bn d’actifs au bilan) montre l’ampleur de
la crise de confiance dans les actifs des banques d’investissement supportés
par un levier financier conséquent. Ce n’est pas un problème de trésorerie
qui a précipité la faillite de la banque américaine mais la perspective d’une
dégradation conséquente de sa notation en l’absence de possibilité de
recapitalisation. Dans la foulée du sauvetage des agences hypothécaires et
en attendant le sauvetage inéluctable de nombre de banques commerciales
régionales, les pouvoirs publics US n’ont pas souhaité venir à nouveau au
secours d’une banque d’investissement, faisant probablement le calcul que la
liquidation de Lehman était gérable en l’état si de surcroît Merrill Lynch était
simultanément racheté.
La crise n’est pas terminée, la prudence reste de mise
Nous nous garderions d’interpréter les évènements du week-end comme le
point final de la crise financière. Il reste maintenant à voir si la liquidation de
Lehman peut se faire en bon ordre (elle est d’un autre ordre de grandeur que
celle de LTCM en 1998) mais surtout il reste à connaître le sort des
institutions financières dont le marché du défaut de crédit montre une perte
de confiance équivalente à celle constatée sur Lehman et Merrill Lynch : AIG
bien sûr mais aussi Washington Mutual et Wachovia. On peut aussi penser
qu’en l’absence avérée d’acheteurs potentiels à court terme, les banques
d’investissement prises dans la tempête et faisant encore montre d’un levier
financier important ne sont pas tirées d’affaires.
À cela il faut ajouter le fait que la conjoncture bancaire ne peut s’améliorer
rapidement, la crise immobilière ayant saisi la majorité des pays
industrialisés étant un phénomène lourd à forte inertie et qui s’accompagne
maintenant d’un ralentissement économique avéré pour l’ensemble de
l’économie mondiale.
Ces dernières semaines ont vu une recrudescence marquée de l’aversion au
risque sur les marchés financiers mondiaux avec la remontée du dollar et du
yen face aux devises favorisées il y a peu par le carry trade, la remontée des
spreads de la dette souveraine des pays émergents par rapport aux
obligations du Trésor américain et enfin la poursuite d’une forte correction sur
les indices boursiers des pays émergents. Il serait très surprenant que les
marchés Actions aux États-Unis et en Europe ne la reflètent pas plus
visiblement dans la situation actuelle. Nous préconisons le maintien d’une
attitude défensive tant en termes d’allocation d’actifs que de pondérations
sectorielles.:-) :-)


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