La récession économique menace la zone euro (Securibourse)

par crocroc, jeudi 24 juillet 2008, 20:18 (il y a 5962 jours)

L'économie européenne est en train de ralentir dangereusement sous l'effet du pétrole cher et de l'euro fort. Désormais plane une menace de stagnation voire même de récession, venant s'ajouter à une inflation évoluant déjà un niveau reco. L'indice composite PMI de la zone euro, qui mesure le moral dans l'industrie manufacturière et les services, a atteint en juillet son plus bas niveau depuis novembre 2001 et signale une contraction de l'activité dans ces secteurs.
(ats/belga) - L'économie européenne est en train de ralentir dangereusement sous l'effet du pétrole cher et de l'euro fort. Désormais plane une menace de stagnation voire même de récession, venant s'ajouter à une inflation évoluant déjà un niveau record.

Une série d'indicateurs mesurant la santé de l'économie européenne ont été publiés jeudi. Ils vont tous dans le même sens: vers le bas.

L'indice composite PMI de la zone euro, qui mesure le moral dans l'industrie manufacturière et les services, a atteint en juillet son plus bas niveau depuis novembre 2001 et signale une contraction de l'activité dans ces secteurs.

Dans le même temps, dans les trois principales économies de la zone euro, le moral des chefs d'entreprise est en berne.

En Allemagne, le baromètre de l'institut de conjoncture Ifo sur le climat des affaires, très suivi, a chuté au plus bas depuis trois ans. La tendance est identique en France, où le moral des industriels s'est dégradé pour le sixième mois consécutif en juillet. Mais aussi en Italie, où l'indice de confiance des entreprises manufacturières a chuté.

Enfin l'Espagne se prépare à une période de vaches maigres. Le gouvernement a abaissé jeudi fortement ses prévisions de croissance à 1,6% en 2008 et seulement 1% en 2009, avec un taux de chômage en forte hausse. «L'ajustement économique est beaucoup plus brusque et rapide que nous l'attendions», a reconnu le ministre de l'Economie Pedro Solbes.

Pour ne rien arranger, l'inquiétude grandit aussi du côté des consommateurs, qui voient leur pouvoir d'achat rogné par l'explosion de leur facture de carburant ou de fioul domestique, et par la hausse des prix des denrées alimentaires. La consommation des ménages est ainsi repartie à la baisse en juin en France.

Pour Stéphane Deo, économiste de la banque UBS, la conclusion est simple: «la zone euro est au bord de la récession», définie par les experts par deux trimestres consécutifs, au moins, de recul du Produit intérieur brut (PIB).

Si ce scénario venait à se matérialiser, cela constituerait une première depuis la création de la zone euro en 1999.

Dans le meilleur des cas, Stéphane Deo prévoit une progression minime du PIB de 0,1% au deuxième et au troisième trimestre, très loin des 0,8% de croissance du premier. Et «une contraction (du PIB) paraît possible tant au deuxième qu'au troisième trimestre», prévient-il. Un avis partagé par Ben May, de l'institut Capital Economics.

Une chose semble acquise: dans le seul secteur industriel, la récession est clairement engagée. Les carnets de commande sont en forte baisse et la tendance ne devrait pas s'inverser, sauf si le début de repli des prix du pétrole observé récemment devait se poursuivre.

Holger Schmieding, économiste de la Bank of America, ne parle pas encore de récession mais les «sombres» indicateurs publiés jeudi montrent que «la croissance européenne est presque en train de s'arrêter», dit-il.

La Commission européenne, qui prévoyait déjà un net ralentissement de la croissance en zone euro cette année, à 1,7% contre 2,6% en 2007, pourrait devoir prochainement réviser son pronostic encore à la baisse.

La cocktail actuel de croissance en berne et de forte inflation (elle atteint 4% en juin, un record en zone euro, et pourrait grimper à 4,3% en juillet) accroît dans le même temps le dilemme auquel est confronté la Banque centrale européenne (BCE).

Elle vient de relever son taux d'intérêt directeur de 4% à 4,25% pour contrer la hausse des prix, s'attirant les critiques du président français Nicolas Sarkozy, qui préside l'UE jusqu'à la fin de l'année. Désormais, la BCE pourrait, de l'avis de nombreux économistes, en rester là, voire baisser ses taux, pour ne pas plomber davantage l'activité.

16:33 - 24/07/2008
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