(Boursier.com) -- A la suite de difficultés financières liées notamment au financement de l'activité ainsi qu'aux difficultés de ses filiales RIFF, B3 Com et VIP, le Groupe Carrere "s'est retrouvé dans une situation tendue de trésorerie susceptible de compromettre sa pérennité", selon un communiqué du jour. C'est dans ce contexte qu'il a sollicité de M. le Président du Tribunal de Commerce de Bobigny la nomination d'un conciliateur qui est intervenue par Ordonnance du 11 mars 2008 donnant pour mission à Michel Chavaux :

" - d'assister les dirigeants des requérantes aux fins de renégocier les concours bancaires afin de rendre les échéances compatibles avec les cash flows prévisionnels révisés et audités,
- veiller à ce que les renégociations ne remettent pas en cause les concours court terme, les cessions Dailly et les éléments en place dans les filiales d'exploitation et de production du Groupe".

Une revue financière indépendante a été diligentée au sein du Groupe notamment en vue de valider les prévisions de trésorerie du Groupe et plus généralement sa situation financière.

Bien que ces travaux soient toujours en cours, un rapport d'étape a fait apparaître que la situation de trésorerie à court terme apparaissait plus critique que prévue et qu'une solution d'adossement du Groupe devenait urgente. Cette solution de reprise nécessite une reconfiguration de l'actionnariat par l'apport de fonds propres significatifs réalisés concomitamment à une réduction significative de l'endettement bancaire que le Groupe ne peut plus supporter.

C'est dans ce cadre que, compte tenu de l'incertitude pesant sur l'avenir du Groupe et après en avoir informé ses partenaires financiers, la Direction Générale de Carrere Group a décidé, sans attendre, de demander à NYSE Euronext de suspendre la cotation des titres dès le 31 mars 2008 et ce afin de veiller au respect du traitement égalitaire de l'information vis-à-vis du marché et de pallier tout risque de transaction ne respectant pas ce principe.

"Malgré un intérêt marqué pour la reprise du Groupe par plusieurs investisseurs spécialisés dans le domaine de l'audiovisuel, aucun de ces projets d'adossement n'a pour le moment abouti, mais des discussions actives se poursuivent avec un groupe de repreneurs ayant les capacités et les ressources financières afin d'assurer la pérennité du Groupe", explique Carrère.

C'est dans cette optique que le Groupe poursuit activement les négociations avec les créanciers sous l'égide du conciliateur.

Une décision quant à l'avenir du Groupe doit se dégager d'ici la fin de la première quinzaine du mois d'avril et la direction du Groupe effectuera alors une communication financière précise quant à sa situation et à l'état d'une solution globale préalablement à la reprise des cotations

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mareva

Trésorerie a court terme plus critique que prévue...
Adossement + réduction de l'endettement bancaire...

On comprends mieux pourquoi elle s'est effondrée en bourse, alors que les communications externes étaient hyper bullish (bonjour l'escroquerie de la direction).

D'ou mon raisonnement toujours d'actu. Je crois a l'efficience des marchés, et surtout... il n'y a jamais de baisse sans raisons apparentes...

A la trappe.

à mon avis, à propos de l'efficience des marchés: erreur de psychologie, The Bull.

Cas particulier n'est pas généralité.

Pour la plus part des smalls caps, ce dont fait partie Carrère, les baisses fortes n'ont pour raison que les conditions techniques dégradées qui affectent tous les fonds "smalls caps", obligés à vendre pour faire face aux rachats de leurs clients.

Bon W-E, cordialement.

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Graham

Tout à fait d'accord avec toi ; "il n'y a pas de fumée sans feu".
Récemment encore, je m'étonnait de la valo par exemple de DMS, maintenant je comprends mieux.

L'erreur de psychologie, en bourse, c'est de se fier aux communications externes qui disent que "tout va bien" alors que le cours baisse...

La régle c'est la tendance. On ne pas être seul a penser qu'on a raison contre tous les autres. En clair, j'écoute beaucoup plus le cours de bourse et la tendance, que les déclarations optimistes parce que je sais que les "petits" sont les derniers a avoir les vraies infos. Il y a des centaines d'exemples ou même les "gros" se font avoir sur toute la ligne, alors je te dis même pas pour les autres... Dans le cas présent, c'était piece of cake, puisque ca vendait "lourd" et depuis longtemps... "Ils" avaient donc de tres bonnes infos !

La bourse est une école, si ce n'est `L`'école, de la prudence (voire de la méfiance). En fait, tout le contraire du côté "spiele" auquel on pense avoir affaire lorsqu'on y vient.

Je ne suis pas d'accord. Car le raisonnement que l'on pouvait avoir ces derniers temps sur Carrère à propos de l'endettement important, de la consolidation des filiales, de l'actualisation de la valeur du catalogue, et qui semble postérieurement justifier la baisse du cours pouvait être tenu déjà il y a un an (ou même deux ans) et pourtant les cours se sont élevés de 18€ à 25€, soit une hausse de près de 40%. On pouvait dire alors, sur la base du même raisonnement, que la tendance des cours retranscrivaient les fondamentaux. Quoi de différent fondamentalement entre aujourd'hui et il y a un an> Les problèmes de difficultés de trésorerie> Tout était prévisible. Et pourtant nous constatons deux tendances de cours antagonistes. Pour moi, les cours ne représentent que le paradigme le plus fort qui agit et qui ne concorde pas forcément avec la réalité. Le paradigme le plus fort, l'an dernier, n'avait rien à voir avec les déclarations. Pourtant la tendance a suivi. Les cours, souvent, ne sont qu'une représentation des passions et de l'imagination humaines. En cela, c'est sans doute une école remarquable. Mais une école exclusivement morale. Que la tendance des cours ait de la consistance à plus long terme, j'en suis convaincu: on ne peut pas s'écarter indéfinement de la réalité économique. Mais à court et moyen terme, ce sera pratiquement toujours la prédominance de l'imagination qui influera. Je ne vois pas dans l'exemple de Carrère autre chose. Il ne semble pas nécessaire de supposer une meilleure information de quelques uns plus avertis pour comprendre la baisse récente.

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Graham

Et PDJ>

Je pense que ceux qui lisent Sécuribourse ou le Balo régulièrement étaient bien informés des risques du titre Carrere et de son aspect très spéculatif.

Pour ma part, j'étais sorti du titre à 23 € en me promettant de ne plus y toucher suite à cette belle plus-value.

Cette valeur ne respectait plus mes critères d'investissement en cumulant les indices de danger : dirigeant un peu mégalo et ne maîtrisant pas trop les finances ; structure de bilan assez tendue et trop de dettes à court terme ; beaucoup d'incorporels ; plusieurs filiales non rentables ; prévisions non tenues ; etc

Malheusement, j'ai malgré tout reconstitué une petite ligne (3 % du portefeuille) autour de 7,5 € , compte tenu de la faible valorisation du titre et de son intérêt spéculatif.

Raisons insuffisantes et mauvais choix !

L'hypothèse d'un dépôt de bilan me semble assez forte. Les repreneurs sont intéressés par les filiales rentables (Dune) ou au moins emblématiques (comme celle de Bejamin Castaldi).
Pourquoi s'embarasser des dettes de la maison mère >

Toutefois, Carrere peut encore s'en sortir si les dettes sont bien renégociées et si plusieurs filiales sont vendues à un prix correct.

Ou si bien sûr une augmentation de capital massive est souscrite par le groupe de repreneurs.
Il faudrait au moins 10 millions de titres au cours actuel. Le groupe serait sauvé et les repreneurs auraient la majorité. Et la famille Carrere n'aurait pas tout perdu dans cette belle aventure longtemps conduite avec brio et instinct par Claude Carrere.