Pour certains, elle sera longue... (Securibourse)
NEW YORK (Reuters) - L'économie américaine est déjà engagée dans une récession qui sera plus douloureuse et plus longue que les précédentes, estime Richard Curtin, le responsable de l'enquête mensuelle Reuters-Université du Michigan sur le moral des ménages.
Les pressions inflationnistes vont persister en dépit du ralentissement des dépenses de consommation, ce qui compliquera la tâche des décideurs politiques et économiques, a-t-il ajouté dans une étude en s'appuyant sur des chiffres de l'organisation patronale Conference Board.
"Il ne s'agit pas d'une récession ordinaire", a-t-il dit. "Ses effets dureront plus longtemps que lors des crises ordinaires."
Il relève que l'indice des anticipations du Conference Board, un bon indicateur à ses yeux des phases de contraction économique, est actuellement dans le rouge.
"Les consommateurs sont contraints de prendre des mesures encore plus draconiennes pour stabiliser leur situation financière face à la hausse des prix à la pompe et des prix alimentaires, à la stagnation de leurs revenus et à un endettement record", souligne Curtin.
Son étude ajoute qu'en raison du fossé de plus en plus large entre riches et pauvres, la récession aura des conséquences disproportionnées sur les classes moyennes et les bas revenus.
"L'inégalité croissante des revenus protège encore plus qu'auparavant les catégories à hauts revenus", explique-t-elle.
Mais les Américains les plus riches ne seront pas pour autant totalement épargnés, en raison de l'impact de la baisse de Wall Street sur leur patrimoine financier.
Paradoxalement, la dégradation de la conjoncture incitera les ménages à épargner, ce qui ne fera qu'amplifier la crise, l'économie américaine étant de plus en plus dépendante des dépenses de consommation.
"L'impact défavorable augmentera avec la poursuite de la baisse des prix de l'immobilier au cours de l'année à venir", poursuit Curtin.