Northern Rock : un Crédit Lyonnais made in GB ?? (Securibourse)

par Minos/Villas, lundi 19 novembre 2007, 21:41 (il y a 6209 jours)

L'inquiétude a resurgi lundi autour de la banque britannique Northern Rock, convoitée par des investisseurs à un prix inférieur à son prix en Bourse, alors qu'elle doit toujours à la Banque d'Angleterre 36 milliards d'euros garantis par le gouvernement, ce qui place le ministre des Finances Alistair Darling dans une situation délicate.

Alors que les candidats à son rachat avaient jusqu'à ce week-end pour faire des offres, la banque en difficulté a indiqué avoir reçu plusieurs propositions de prise de participation à son capital, mais aucune offre de rachat ferme, et toutes à un prix "nettement en dessous" de sa valeur sur le marché vendredi soir.

Cela lui a fait perdre 21,42% supplémentaires en Bourse lundi, pour une valeur totale de 440 millions de livres (650 millions d'euros), onze fois moins qu'à son pic de février.

Parmi les groupes intéressés par les dépouilles de ce qui était avant l'été la huitième banque du pays, figurent Virgin Money du conglomérat Virgin, allié au plus gros assureur mondial, l'américain AIG, ou encore le groupe d'investissement Olivant, dirigé par l'ancien patron de la banque Abbey, Luqman Arnold. Tous deux, seuls à s'être déclarés, ont promis de rembourser la banque d'Angleterre, mais sans précision.

Une poignée d'autres candidats seraient sur les rangs, comme les fonds américains Cerberus et JC Flowers, voire l'assureur hollandais ING.

Parallèlement, le ministère des Finances, qui a garanti en septembre la totalité de l'épargne et des prêts à Northern Rock, a prévenu que "les parties intéressées ne devaient pas envisager à ce stade que les facilités de prêts accordées (à Northern Rock) par la banque d'Angleterre soient toujours disponibles après une vente, ou après la date limite fixée à février pour ces facilités".


Le ministre des Finances britannique Alistair Darling, à Londres les 09 octobre 2007
© AFP/Archives Shaun Curry
Il souhaite discuter avec tout le monde, a-t-il assuré.

Le ministère est très impliqué dans cette affaire qui a démarré début septembre, lorsque Northern Rock a dû avoir recours à une aide d'urgence de la Banque d'Angleterre à cause de la crise du crédit qui a frappé les banques du monde entier depuis cet été.

Pour endiguer la panique de la clientèle, M. Darling avait alors garanti sur les deniers publics la totalité de cette aide, ce qui avait été efficace sur le coup, réduisant à néant les files d'attentes de clients venus de toute urgence retirer leurs économies des coffres de Northern Rock.

Le problème est que ces emprunts dépassent actuellement 25 milliards de livres (36 milliards d'euros), deux fois les crédits de l'école primaire dans le pays, et que le gouvernement n'exclut plus formellement que le contribuable puisse avoir à en supporter une partie: le communiqué de lundi mentionne que les autorités "favoriseront les propositions (de repreneurs) qui minimisent l'implication ou le financement du secteur public".

Dans l'après-midi M. Darling a confirmé : le gouvernement "envisagera uniquement les propositions qui visent au meilleur résultat pour les finances publiques".

Il a dit vouloir protéger contribuables et épargnants, mais les actionnaires n'ont pas été cités, M. Darling insistant même sur sur le droit de veto du gouvernement, en tant que premier créancier, si les actionnaires choisissaient un acheteur qui ne lui convenait pas. Il a par ailleurs défendu la manière dont cette crise a été gérée depuis le début.

Mais il est guetté par l'opposition. Le ministre des Finances du cabinet fantôme conservateur George Osborne a estimé "que si le contribuable est sérieusement touché dans cette affaire, la position de M. Darling sera menacée". Plus tard il a souligné que l'affaire avait déjà coûté 900 livres par contribuable britannique.

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