Privilégiez les valeurs exportatrices et les défensives (Securibourse)
LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6249 - 08/09/2007- PAGE 5
Stratégie
Privilégiez les valeurs exportatrices et les défensives
Le ralentissement de la croissance américaine est déjà dans les cours
Roland Laskine
Les marchés sont aujourd'hui préoccupés par deux questions essentielles. La première concerne toujours l'impact réel de l'effondrement du marché du crédit hypothécaire aux Etats-Unis dans le bilan des banques. Il paraît aujourd'hui tout à fait évident que la crise des subprimes laissera des traces, avec le risque de voir certaines banques américaines annoncer des pertes au troisième trimestre. En Europe, il faut s'attendre à une forte augmentation des provisions pour risque et des révisions en baisse des perspectives bénéficiaires du secteur. La solidité du système bancaire international n'est cependant pas remise en question et l'assouplissement de la politique monétaire des grandes banques centrales va dans le bon sens.
L'autre sujet de préoccupation est lié aux craintes de ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et à son impact sur la croissance mondiale. La récente révision en baisse des prévisions de croissance de l'OCDE pour 2007 dans les pays industrialisés ne constitue en réalité pas une surprise pour les marchés, qui, aux niveaux actuels, ont largement intégré cette perspective. Avec des multiples de capitalisation moyens de 13 et 12,2 fois les profits attendus pour 2007 et 2008, les marchés européens disposent surtout d'une bonne marge de manoeuvre pour faire face à d'éventuelles révisions en baisse des estimations bénéficiaires. Pour l'heure en tout cas, l'excellente tenue des résultats semestriels va plutôt dans le sens d'un maintien des prévisions. L'activité dans les pays émergents reste par ailleurs très soutenue, ce qui permet de compter sur une croissance mondiale toujours très soutenue de 4,8 à 4,9 % pour cette année.
Dans ce contexte, notre stratégie d'investissement consiste à privilégier en priorité les grands groupes industriels de cote les mieux placés pour profiter de la croissance des pays émergents. Parmi ceux-ci figurent notamment Air Liquide, Schneider et Saint-Gobain. La faiblesse actuelle de Lafarge et de LVHM, également très internationalisés, peut être elle aussi mise à profit pour se renforcer. Essilor International et Pernod Ricard, qui ont très bien résisté à la baisse, figurent toujours parmi nos valeurs préférées.
Le marché est en quête de visibilité
De façon plus défensive, toute nouvelle faiblesse de Vinci constituera une occasion d'acheter cette très belle société spécialisée dans les concessions (parking et autoroutes), à la fois peu sensible à la conjoncture française et dont la structure de l'endettement lui permet de bien résister à la hausse des taux d'intérêt (lire page 28). Même chose pour Eiffage, qui présente en prime un attrait spéculatif lié à l'attente d'un jugement qui devrait contraindre le groupe espagnol Sacyr à lancer une OPA sur l'ensemble du capital (lire page 39). France Télécom offre aussi une bonne visibilité sur l'évolution de ses bénéfices et du dividende, avec des cash-flows qui paraissent aujourd'hui bien sécurisés. Le repli récent des cours de certaines grandes foncières comme Unibail-Rodmaco et Klépierre constitue de la même manière une bonne opportunité d'achat. Ces géants de l'immobilier commercial en Europe ont fortement souffert de la crise qui frappe l'immobilier résidentiel aux Etats-Unis, alors que la valeur de leur patrimoine ainsi que leur capacité à générer des bénéfices ne sont nullement remises en cause (lire notre analyse page 33).
Dernier secteur à privilégier dans le contexte actuel, les valeurs pétrolières, comme Total, et parapétrolières, comme Technip et CGG Veritas (ex-Géophysique), qui sont revenues à des niveaux de cours très attrayants compte tenu des perspectives de maintien durable du prix du pétrole à un niveau élevé.
Enfin, à 71 euros, EDF est revenu à des cours d'achat en raison de la visibilité exceptionnelle dont nous disposons sur sa capacité à faire progresser ses bénéfices.
La qualité des résultats semestriels des entreprises conforte les estimations des analystes pour l'année en cours.
Vers un retour des OPA des pays émergents
La crise boursière que nous avons connue cet été a frappé sans ménagement les Bourses occidentales et a largement épargné les places émergentes, notamment asiatiques. Il paraît donc tout à fait judicieux de miser dès aujourd'hui sur un retour des OPA de la part des grands groupes indiens, chinois et russes, qui regorgent de liquidités et dont les ambitions de développement sur nos marchés sont toujours aussi fortes. Celles-là se retrouvent même renforcées par l'opportunité que représente pour les sociétés émergentes la baisse des cours de la plupart des grandes valeurs industrielles de la cote.
Il n'est, à ce titre, pas inutile de rappeler que, l'an dernier, le sidérurgiste indien Mittal-Steel n'a pas hésité à s'emparer d'Arcelor à un moment où personne ne s'intéressait à la valeur. En proposant 40,40 euros par action, Mittal-Steel a fait mine de mettre la barre très haut. En réalité, le marché s'est rapidement rendu compte qu'à ce prix le géant franco-luxembourgeois avait été acquis dans d'excellentes conditions. Il faut aussi se souvenir que la seule société qui s'était alors proposée de voler au secours d'Arcelor était un groupe russe totalement inconnu du grand public. Quelques mois plus tard, en Grande-Bretagne, c'est encore un groupe indien, Tata Steel, qui prenait le contrôle de Corus.
Parmi les cibles potentielles figurent toujours Vallourec, le fabricant de tubes en acier utilisés dans l'industrie parapétrolière et dans les conduites d'eau. A moins de 190 euros, la valeur est très attrayante. Le sidérurgiste russe Evraz serait sur les rangs. Citons aussi des groupes plus importants, comme Saint-Gobain, Schneider ou Lafarge, qui pourraient eux aussi faire l'objet d'un raid hostile.
Au cours actuel, Danone est toujours très vulnérable, toute comme Sanofi-Aventis dans la pharmacie. S'il n'est nullement question d'OPA, de nombreux candidats sont prêts à accroître leur participation dans le capital du constructeur aéronautique européen EADS, qui peine à se constituer un noyau dur d'actionnaires parmi ses partenaires occidentaux habituels. R.L.
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mareva
Privilégiez les valeurs exportatrices et les défensives
» LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6249 - 08/09/2007- PAGE 5
» JDF a écrit :
» Privilégiez les valeurs exportatrices et les défensives
» Le ralentissement de la croissance américaine est déjà dans les cours
» Roland Laskine
En Europe, il faut s'attendre à une forte
» augmentation des provisions pour risque et des révisions en baisse des
» perspectives bénéficiaires du secteur. La solidité du système bancaire
» international n'est cependant pas remise en question et l'assouplissement
» de la politique monétaire des grandes banques centrales va dans le bon
» sens.
»
les marchés, qui, aux niveaux actuels, ont largement intégré cette
» perspective. Avec des multiples de capitalisation moyens de 13 et 12,2
» fois les profits attendus pour 2007 et 2008, les marchés européens
» disposent surtout d'une bonne marge de manoeuvre pour faire face à
» d'éventuelles révisions en baisse des estimations bénéficiaires.
Bonjour, ayant l'habitude de vérifier par moi même les affirmations du JDF, j'ai mené ma petite enquête sur les PER moyens censés être "bon marché"...à partir d'un échantillon suffisamment représentatif, donc le SBF250.
Voici ce que j'ai trouvé avec un banal tableur :
PER prévisionnel médian 2007 -> 17,51 (50% des valeurs du SBF sont au dessus de 17
PER prévisionnel médian 2008 (en supposant que les prévisions enthousiastes de nos analystes financiers se réaliseront) -> 14,69
PER médian réellement réalisé (2006) -> 19,59
Le plus important maintenant : les PERs moyens (j'ai enlevé toutes les valeurs aberrantes trop élevées et les PER négatifs pour que le calcul soit représentatif) :
22,5 pour 2006 (réalisé)
19,7 pour 2007 (prévisionnel)
16 pour 2008 (prévis optimistes des analystes)
Données qui confirment ce que d'autres ont trouvé sur Pro-AT
http://www.pro-at.com/forums-bourse/bourse-PER-de-marche-et-sectoriels-1-25420.html
Ces calculs ont sans doute des défauts (pas de pondération par la capi des sociétés), mais sont quand même significatifs : les P/E moyens publiés sur le DOW et la plupart des grands indices ne prennent pas non plus en compte la capi des sociétés, vu qu'on fait un simple ratio total des cours / total des bénéfices par action.
Dire qu'à un PER moyen de 19,7, prévisionnel en plus, on a "largement intégré" un ralentissement à venir et que les marchés disposent "d'une bonne marge de manoeuvre pour faire face à d'éventuelles révisions en baisse des estimations bénéficiaires" relève ama de la plaisanterie pure et simple !
Les PER moyens historiques en situation normale se situent entre 10 et 15, alors qu'en situation de récession ils sont souvent entre 5 et 10.
Sur le DOW et le SP 500, toujours cet excellent lien :
http://decisionpoint.com/TAC/SWENLIN.html
Les rendement moyens sur le DJ sont inférieurs à 2% contre une normale historique entre 3 et 6%, le PER moyen du SP500 comme du Dow tourne autour de 17
Sur le Nasdaq enfin, le PER moyen est à 35,88 (juillet 2007)
http://seekingalpha.com/article/45359-shanghai-nasdaq-p-e-ratios-have-diverged-greatly-...
A noter enfin pour le secteur des mines d'or que les PER des grandes mines d'or se situent actuellement entre 25 et 60...là aussi on nage en pleine bulle.
Tous ces chiffres ne montrent qu'une chose : ce qui est "intégré dans les cours" pour le moment reste la croyance dans un scénario de très forte croissance sur plusieurs années, seul à même de justifier des PER aussi élevés et des rendements aussi faibles.
Tout changement d'anticipation à ce niveau (donc un simple ralentissement de la croissance des bénéfices) se soldera par une forte correction...et une récession amenant une baisse des bénéfices des sociétés produira un mouvement encore plus puissant.
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Petit calcul des effets d'une récession modérée
Les bénéfices des sociétés du CAC40 amplifient fortement les cycles, probablement à cause de la nature très cyclique d'une bonne partie du CAC :
Le bénéfice total des sociétés du CAC40 est ainsi passé de 35 milliards en 2003 à 95 milliards en 2006 (progression annualisé d'environ 39%, en réalité 63% pour 2004, 48% pour 2005 et 13% pour 2006).
Je vais faire l'hypothèse d'une récession "douce" style 2000-2002 (je suis plus pessimiste que cela, mais prend volontairement cette hypothèse pour rendre le scénario plus "crédible" aux yeux des sceptiques.
Disons une chute de 20% des résultats sur 3 ans (ils ont augmenté en moyenne de 39% sur les 3 dernières années, prévoir une baisse de 20% sur 3 ans n'a vraiment rien d'extraordinaire.)
1) Effet de la baisse du bénéfice sur le CAC à PER équivalent :
5400->4320->3456->2764.
2) effet de l'aversion au risque associée à la récession : les investisseurs exigeront des PER plus bas...disons un passage de 13 à 9 (le PER moyen du SBF 250 est bien plus élevé, je prends le CAC pour être raisonnable, mais il faut bien avoir à l'esprit que le PER du CAC, composé pour beaucoup de valeurs cycliques style Total / arcelor n'est pas très représentatif)
effet aversion au risque : -30%
Effet sur le cours à terme : 2764*0,7 = 1934,8.
C'est juste un petit calcul pour montrer qu'une simple récession modérée peut avoir des effets dévastateurs sur le cours du CAC, et que mon objectif à 1700 n'est pas si "fou" que ça (et pourrait être facilement enfoncé si la crise est vraiment marquée).
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Petit calcul des effets d'une récession modérée
Merci pour tes études qui réveillent autant qu'une douche froide!
Pourrais-tu m'éclairer sur mon interrogation de vendredi soir concernant les variations sur les cours:
http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=26111
n'étant pas dans la finance, je ne perçois pas quel est l'ordre des 'dominos'.
Quel est l'élément initiateur d'une hausse ou d'une baisse des cours>
Surtout lorsque le mouvement est aussi brutal.
En une phrase: quel est (ou sont) le (ou les) index à surveiller pour anticiper une forte baisse ou hausse des marchés>
Les 'FUTURES' sont ils suffisants>
Salut et reste bien sur le 'getali'!
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Petit calcul des effets d'une récession modérée
bonjour à tous ,
sans entrer dans les scénarios noirs de labadie , je suis depuis vendredi dernier sûr que le marché est baissier ( en début de semaine j'étais encore optimiste , j'avais même acheté du lafarge + ciments francais , grave erreur qui m'a coûté cher ).
En effet , vendredi on a annoncé pour la 1 ère une destruction d'emplois aux usa depuis 4 ans.Donc le scénario de début de récession aux usa se met en place.
D'ailleurs les exportatrices très présentes aux usa ont été fortement attaqués.
Que va-t-il se passer le 18 sept. la fed va baisser ses taux , si les taux baissent de 0.5 pts , le marché va dire la situation est grave et il va baisser.
Si les taux baissent de 0.25 pts , le marché va dire que c'est pas assez et il va baisser.
@+
Ayrton
Petit calcul des effets d'une récession modérée
» Merci pour tes études qui réveillent autant qu'une douche froide!
»
» Pourrais-tu m'éclairer sur mon interrogation de vendredi soir concernant
» les variations sur les cours:
» http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=26111
»
» n'étant pas dans la finance, je ne perçois pas quel est l'ordre des
» 'dominos'.
» Quel est l'élément initiateur d'une hausse ou d'une baisse des cours>
» Surtout lorsque le mouvement est aussi brutal.
» En une phrase: quel est (ou sont) le (ou les) index à surveiller pour
» anticiper une forte baisse ou hausse des marchés>
» Les 'FUTURES' sont ils suffisants>
»
» Salut et reste bien sur le 'getali'!
Il n'y a évidemment pas de recette miracle, ce serait trop beau
En tout cas je suis bien incapable de prévoir le déclenchement d'une baisse sur des horizons de temps très courts (jour), donc j'ai tendance à regarder des tendances à plus LT et comme je suis un baissier convaincu, j'accumule des BX à chaque rebond important (et allègerai si tout va bien à chaque "accès de panique" : pics de volumes après une période de baisse prolongée + journée de forte baisse simultanée de tous les actifs...ou dans un cas défavorable à cause de stop loss touchés)
Pour l'ordre :
1) Ce sont les US qui donnent le mouvement, le CAC ne fait que suivre, donc autant réfléchir sur le Dow ! Mais savoir ça n'aide pas vraiment, vu que la corrélation entre les deux indices se fait en qq secondes !
2) Sur l'or et les indices c'est plus compliqué, mais il peut y avoir quelque chose d'intéressant,à confirmer !
C/C d'un post que j'ai fait sur le forum du site http://www.bulle-immobiliere.fr/
"Chaque gros retournement à la baisse des marchés a été précédé par une accélération haussière de l'or :
du 28 avril au 11 mai 2006, l'or est passé de 654 à 714$ (avec forte accélération sur les derniers jours).
Pic de l'indice CAC le 9 mai 2006.
Entre le 20 et le 26/2/07, l'or gagne 30$ (657 à presque 687 $)
Pic du CAC le 26 février 2007.
du 27 juin au 23/7 /07 l'or gagne 40$ (avec accélération haussière sur les derniers jours.
Le CAC commence à plonger le 17/7/07 après un pic secondaire.
Entre le 16 août et le 7/9, l'or regagne plus de 50$...et le CAC semble très bien parti pour se retourner à la baisse.
Deux façons d'interpréter ces signaux
a) signal baissier sur les indices boursiers :
Quand après une phase de rebond lente sur l'or associée à un rebond des indices, l'or se met à accélérer brutalement à la hausse alors que les indices calent, c'est un signal en faveur d'un retournement sur les indices.
b) signal baissier sur l'or :
Les indices généraux semblent légèrement en avance sur l'or (quelques jours) dans les retournements, vu qu'à chaque fois l'or a accompagné les indices (avec un petit décalage) : Un gros retournement sur indices associé à une hausse de l'or signalerait donc la fin d'une vague de hausse sur l'or...si cette théorie se confirme, l'or serait en train de faire un pic en ce moment. A suivre !"
Mais ça reste quand même assez compliqué vu que l'or est aussi très lié à la demande de pays émergents (la hausse récente est en grande partie provoquée par des nouvelles sur la forte croissance de la demande indienne issue de la bijouterie). D'une manière générale, il faut retenir que l'or a tendance à suivre les indices sur le MT, mais souvent avec un petit temps de retard (qq jours ou un peu plus).
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Rôle des effets de change et de la rotation sectorielle
Etude de septembre 2004
RÔLE DES EFFETS DE CHANGE ET DE LA ROTATION SECTORIELLE
DANS LA SÉLECTION DE PORTEFEUILLE
http://sceco.univ-poitiers.fr/recherpubli/doctravail/M2004-09.pdf
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