La crise de 1929 n'aura pas lieu, par Daniel Cohen (Securibourse)

par freeman @, mardi 28 août 2007, 10:14 (il y a 6292 jours)

Comprendre la crise de 1929 est le Graal de l'analyse économique." Ces propos furent tenus par Ben Bernanke, l'actuel président de la banque centrale américaine, la Fed, du temps où, professeur d'économie, il était un spécialiste reconnu de la Grande Dépression américaine.

On aimerait meilleur choix : 1929 aujourd'hui ou demain ... Ce n'est heureusement pas si mécanique. Le mieux pour échapper à ce dilemme est sans doute d'opter pour une séquence en deux temps : rassurer d'abord, punir ensuite. Le calme ne semblant pas revenu pour l'instant, il est préférable de mener, à court terme, une politique accommodante. Il sera temps ensuite de laisser les marchés prendre leur perte. Car sans un peu de sang sacrificiel aux murs, Wall Street restera incorrigible. C'est évidemment plus facile à dire qu'à faire. Mais il est rare de gagner facilement sa place dans les livres d'histoire.


http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-947881,0.html

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la crise de 29 n'aura pas lieu

par leplat, mardi 28 août 2007, 10:23 (il y a 6292 jours) @ freeman

Voir plusieurs déclarations sur le Forum de Boursematch :-

La crise de 1929 n'aura pas lieu, par Daniel Cohen

par bpr1, mardi 28 août 2007, 11:46 (il y a 6292 jours) @ freeman

Une autre différence avec 1929, c'est l'existence en 2007 des fonds de garantis des banques en cas de faillite de l'une d'entre elles. Cette protection n'existait pas en 29 et elle cela a été une des causes principales des retraits massifs auprès des banques. A l'époque, il y avait beaucoup de petits établissements bancaires peu solides. La défiance c'est donc rapidement installée et environ 30% des banques ont fait faillite aux USA. Je vois très mal ce processus ce dérouler aujourd'hui.

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La crise de 1929 n'aura pas lieu, par Daniel Cohen

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, mardi 28 août 2007, 14:30 (il y a 6292 jours) @ freeman

Bonjour Freeman, l'édito de Cohen est ama complètement contradictoire !

Comment peut-on "rassurer" et "punir ensuite" sans détruire totalement la confiance >

"La crise de cet été est différente de celle de 1929 à plusieurs égards. Les prêteurs, tout d'abord, ont dilué leurs propres risques en revendant leurs créances à d'autres établissements, Cette mutualisation est a priori une bonne chose."

-> Certainement pas, cette "mutualisation" a conduit les prêteurs à s'engager dans des pratiques de prêt encore plus risquées (puisqu'ils n'avaient plus à gérer le risque, enfin c'est ce qu'ils pensaient)...Quand à l'efficacité de la "mutualisation", on a eu un petit aperçu de ses effets en août, alors que le retournement sur l'immo n'en est qu'à ses touts débuts !
Déjà 136 établissements de crédit ont disparu.

Les hedges funds censés "supplanter" les banques vis à vis du risque sont aussi clients et emprunteurs chez d'autres banques...et leur faillite fera tomber d'autres dominos. Et on a aucune idée de la capacité des détenteurs de CDS (credit default swaps) à honorer leur "contrat d'assurance", c'est à dire rembourser la banque prêteuse en cas de défauts en série d'emprunteurs.
On a remplacé au final des prêteurs professionnels et habitués à évaluer le risque (les banques traditionnelles) par des prêteurs qui ne connaissent rien à ce métier (hedge funds et autres agents économiques).
Je ne vois pas en quoi c'est une "bonne chose" pour la sécurité du système.

-> "Les crises bancaires privent les débiteurs les plus vulnérables de refinancement, et les poussent à leur tour à la faillite. Sont directement touchés les paysans, les PME et les ménages."

C'est exactement ce qui commence à se passer en ce moment : les conditions de crédit se durcissent, et les mains faibles n'ont plus accès au crédit !

->"La BCE a injecté à elle seule plus de 250 milliards d'euros"

La BCE n'a rien injecté du tout, elle a prêté des liquidités à court terme à des banques pour qu'elles aient le temps de vendre des actifs afin de reconstituer un niveau de cash suffisant...ce n'est pas pareil !

Face à la complexité du système actuel, il faut raisonner en global : il y a x milliards de $ de crédit en excès à résorber (peut importe où ils sont et qui est prêteur final). Ces crédits en excès devront être remboursés et cela implique une chute de la consommation proportionnelle à la masse de crédit en excès à résorber.

En 1929, cette masse de crédit (280% du PIB) était inférieure à celle accumulée actuellement (460%)...la normale historique étant de 150%
Il n'y a aucune raison de penser que la "punition" à venir comme dit Cohen ne sera pas au moins aussi forte que celle de 1929.
C'est comme si on disait à une famille qui va passer en commission de surendettement "ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer et vous pourrez continuer à vivre comme avant".

"L'heure d'une redéfinition des objectifs de la politique monétaire, qui inclut désormais celui de prévenir les bulles financières et immobilières, vient de sonner."

Non, l'heure ne vient pas de sonner, il ne s'agit pas de "prévenir" une bulle, mais de subir l'implosion de la plus grosse bulle de crédit que le monde occidental ait jamais connu, qui est déjà constituée depuis bien longtemps. L'"heure" pour la prévention, c'était à la fin des années 80. Maintenant il est bien trop tard pour faire quoi que ce soit...même avec "super-Bernanke"

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La crise de 1929 n'aura pas lieu, par Daniel Cohen

par freeman @, mardi 28 août 2007, 15:08 (il y a 6292 jours) @ labadie

Merci Loïc pour tes commentaires.

Quand on lit ça : "Ben Bernanke était un spécialiste reconnu de la Grande Dépression américaine.", on se peut se demander pourquoi c'est Bernanke qui a été nommée à la tête de la FED et pas un autre, à mon avis ça doit être le pur hasard :-D

On peut lire dans cet article: "Il n'est de pire risque que celui que déclenche une méfiance générale à l'égard du système bancaire."
J'ai noté également que Goldman Sachs aurait fermé un fonds dont la probabilité de défaut était soi-disant "quasi nulle" :
"Ils se sont servis pour ce faire de modèles mathématiques sophistiqués, prédisant la probabilité de défaut de tel ou tel type de créance, de façon à en extraire la part la moins risquée. Ces modèles sont certainement performants en temps normaux, mais, selon The Economist, ils ont pourtant conduit Goldman Sachs à fermer un fonds dont la probabilité de défaut avait été estimée à 1/10^138"

Moi qui croyait que le système bancaire était soi-disant fiable, d'autant plus que les calculs de risques des banques sont réglementés (notamment en Europe grâce à Bâle 2, aux US je sais pas trop mais je le pense aussi) ... alors peut-on vraiment faire confiance à ces fameux modèles mathématiques pour le calcul des riques> Si tu as un avis sur le sujet (ou quelqu'un d'autre), je suis preneur ;-)

Merci d'avance.

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Critique des modèles mathématiques en cours

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, mardi 28 août 2007, 15:17 (il y a 6292 jours) @ freeman

» alors peut-on vraiment faire confiance à ces fameux modèles mathématiques
» pour le calcul des riques> Si tu as un avis sur le sujet (ou quelqu'un
» d'autre), je suis preneur ;-)

Non, on ne peut pas avoir confiance...

"Une approche fractale des marchés"
Sous-titre: "Risquer, perdre et gagner"
par Benoit Mandelbrot avec Richard L. Hudson chez Odile Jacob


C'est mon livre de chevet!
;-)

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jean-marie

Critique des modèles mathématiques en cours

par Bimbo, mardi 28 août 2007, 22:44 (il y a 6292 jours) @ jmp

» » alors peut-on vraiment faire confiance à ces fameux modèles
» mathématiques
» » pour le calcul des riques> Si tu as un avis sur le sujet (ou quelqu'un
» » d'autre), je suis preneur ;-)
»
» Non, on ne peut pas avoir confiance...
»
» "Une approche fractale des marchés"
» Sous-titre: "Risquer, perdre et gagner"
» par Benoit Mandelbrot avec Richard L. Hudson chez Odile Jacob
»
»
» C'est mon livre de chevet!
» ;-)

Quand on commence à lire Mandelbrot, c'est le début de la fin :-D Jean-Marie, reprends-toi !!! Et ton abonnement à Pif-Gadget >>> :-D

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La crise de 1929 n'aura pas lieu, par Daniel Cohen

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, mardi 28 août 2007, 16:29 (il y a 6292 jours) @ freeman

»
» "Ils se sont servis pour ce faire de modèles mathématiques sophistiqués,
» prédisant la probabilité de défaut de tel ou tel type de créance, de façon
» à en extraire la part la moins risquée. Ces modèles sont certainement
» performants en temps normaux, mais, selon The Economist, ils ont pourtant
» conduit Goldman Sachs à fermer un fonds dont la probabilité de défaut
» avait été estimée à 1/10^138"
»
» Moi qui croyait que le système bancaire était soi-disant fiable, d'autant
» plus que les calculs de risques des banques sont réglementés (notamment en
» Europe grâce à Bâle 2, aux US je sais pas trop mais je le pense aussi) ...
» alors peut-on vraiment faire confiance à ces fameux modèles mathématiques
» pour le calcul des riques> Si tu as un avis sur le sujet (ou quelqu'un
» d'autre), je suis preneur ;-)

Euh j'avoue mon incompétence sur le détail de ces modèles mathématiques, par contre on peut quand même juger leurs résultats : on a eu une avalanche de révisions de notations par les agences "expertes" sur une série de fonds obligataires censées être AAA ou AA, et des spreads de taux sur fond d'obligations hypothécaires de catégorie A qui se sont envolés soudainement de 250 points en un mois (soit une hausse de taux de 2,5%) :
http://www.markit.com/cache/curves/efb38017a906cd5cd82cc052996.png

et même de 450 points sur la catégorie BB :
http://www.markit.com/cache/curves/3dc0cb85563234c8addfd39fddc.png

comme les prêts évalués étaient exactement les mêmes en août qu'en juin (prêts à 10,20 ou 30 ans) on dirait qu'il y a un "léger problème" avec ces modèles :-P

En fait ils ont été probablement étalonnés par des "grosses têtes" sur la période 2003-2005 où l'immo montait à 10-15%/an et où les défauts d'emprunteurs étaient donc quasiment inconnus : ces modèles sont effectivement très fiables...tant que l'immo monte de plus de 10%/an :-D .

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probabilités...

par MEN, mardi 28 août 2007, 21:51 (il y a 6292 jours) @ labadie

N'importe qui, même celui qui n'a jamais étudié les probabilités, sait que la probablité de défaut d'un fonds, d'une banque, même d'un état ne relève pas de la science-fiction. Or une probablité de 1/ 138^10.... j'ai plus de chances de voir les martiens atterrir sur mon balcon ce soir!
Je croyais que M. Cohen ou le transcripteur s'étaient trompés, mais non. M. Cohen a exagéré un peux car la probabilité calculée par ces malins est plus forte: 6 * 10^-138 ;-)
http://www.economist.com/finance/displaystory.cfm>story_id=9659784

Peut-on sérieusement croire qu'ils ont donné ces chiffres de bonne foi> Si on avançait ces chiffres à n'importe qui, n'importe qui dirait: "Halte là! Je ne connais rien sur le sujet, mais vous vous êtes forcément trompé quelque part". Et ces grosses têtes sont plus nuls que M. tout-le-monde> Je n'arrive pas à le croire.

C'est difficile d'imaginer la dimension de 6*10^-138. C'est ce que dans le langage courant nous appelons de loin IMPOSSIBLE.
Voici un exemple.
suposons que demain mercredi, je vous dise que j'ai gagné le gros lot du loto. Quelle chance diriez-vous, une chance sur 10^10 et ça tombe sur lui!
Si je lors du tirage suivant je reviens pour vous dire que j'ai encore gagné le gros lot> Vous ne pourrez pas le croire, ce n'est jamais arrivé à qui que ce soit!
Imaginez que je vous raconte la même histoire lors de 13 tirages de loto consécutifs, vous diriez que c'est imposible, que je suis un fabulateur.
Ceci est pourtant 100000000 fois plus probable que le 6*10^-138 de Goldman Sachs!

On ne sait jamais, je vais voir au balcon.:-D

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